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Actualités - CHRONOLOGIE

Redéploiement - Plus de 15 camions ont franchi la frontière en direction de Damas Les unités syriennes ont entamé leur retrait de Monteverde et d’Aley

L’armée syrienne a poursuivi hier son repli en direction de la Békaa et du poste-frontière de Masnaa, au lendemain de l’annonce, dans un communiqué du commandement de l’armée libanaise, du début du redéploiement des troupes de Damas, conformément à l’accord de Taëf. Le communiqué de Yarzé avait précisé que ce retrait partiel devrait s’étaler sur une semaine, à compter de mercredi dernier. Dans la journée d’hier, l’opération de repli était perceptible, notamment, à Aley, à Aïn Saadé et, surtout, dans le secteur stratégique de Monteverde où les soldats syriens ont été aperçus transportant leur matériel et leur équipement militaire à bord de camions. En soirée, les unités syriennes se rassemblaient sur la route de Monteverde et semblaient parachever leur retrait de cette région. À Aley et à Ras el-Jabal, plusieurs positions syriennes ont également été évacuées. En milieu de journée, au moins quinze camions de l’armée syrienne, bondés de soldats, ont traversé le poste-frontière de Masnaa, en direction de la Syrie. Dans le même temps, des douzaines de véhicules militaires vides prenaient le chemin inverse, apparemment pour assurer le transport de nouvelles troupes et de leur matériel. Bravant l’épais brouillard, les véhicules militaires avançaient lentement, s’arrêtant parfois sur le bas-côté pour regrouper le convoi. Ils étaient précédés de Jeeps de la police libanaise qui invitaient les habitants à l’aide de porte-voix à retirer les voitures en stationnement. Des dizaines de camions et de Jeeps de l’armée libanaise se dirigeaient en outre de la Békaa vers les régions entourant la capitale. À Ouzaï, des soldats syriens chargeaient des habits et des meubles à bord de camions militaires, abandonnant une villa en ruines. Des camions étaient également en cours de chargement à Horsh al-Qatîl, près de l’aéroport de Beyrouth, mais les positions voisines de l’armée syrienne à Raml al-Ali étaient toujours en place et les soldats maintenaient leurs barrages aux entrées des camps de réfugiés palestiniens dans ce secteur. Dans une déclaration à l’AFP, le ministre de la Défense, Khalil Hraoui, a indiqué que «les troupes syriennes stationnées entre le sud de Beyrouth et le nord de Saïda seront regroupées dans la région de Damour». Celles qui sont stationnées dans les quartiers sud de Beyrouth et les régions du Mont-Liban, dont les secteurs d’Aley et du Metn-Nord, seront «soit rapatriées en Syrie, soit redéployées sur la ligne de démarcation de Hammana-Aïn Dara», a-t-il ajouté. Satisfaction dans les milieux politiques Le redéploiement syrien, annoncé mercredi dernier dans un communiqué officiel de l’armée libanaise, continue de susciter des réactions favorables dans les milieux politiques proches du gouvernement ainsi que dans les milieux de l’opposition chrétienne. Les milieux loyalistes ont considéré que le redéploiement des troupes syriennes est conforme à l’accord de Taëf et qu’il réaffirme la profondeur de la coopération et de l’entente entre le Liban et la Syrie alors que l’opposition chrétienne s’est félicitée du redéploiement qu’elle a quand même qualifié de «tardif» et a estimé que c’est la première étape pour le retour de la souveraineté du Liban. M. Atef Majdalani, député haririen de Beyrouth, a estimé dans un communiqué publié hier que «le redéploiement des troupes syriennes prouve que l’armée et les services sécuritaires libanais sont capables d’assurer la sécurité et la stabilité dans les régions libanaises». Concernant le timing de cette initiative, M. Majdalani a indiqué qu’«il s’agissait de l’exécution d’accords préalablement signés par le Liban et la Syrie». Et d’ajouter que «le redéploiement syrien est conforme à l’accord de Taëf et s’inscrit dans la lignée politique des deux pays». M. Farès Boueiz, ancien ministre des Affaires étrangères, a indiqué que le repli des troupes syriennes vers la Békaa «est une étape positive et importante». Il a estimé que «les Libanais doivent sentir que l’État est capable d’assumer ses responsabilités et d’assurer la sécurité et la stabilité sur l’ensemble du territoire national». L’ancien ministre des AE a considéré que le redéploiement caractérise la vision politique du président syrien, Bachar el-Assad, et a estimé qu’il n’y avait pas de lien entre ce retrait partiel et les développements dans la région. Le Parti socialiste progressiste (PSP) a applaudi au retrait des troupes syriennes vers la Békaa. Dans un communiqué publié hier, le PSP a estimé qu’il s’agissait d’une «mesure importante et nécessaire qui vise à protéger les intérêts du Liban et de la Syrie». Le communiqué a indiqué que «le redéploiement syrien contribue à renforcer le climat positif interne du Liban et ouvre la voie à un partenariat stratégique bénéfique pour le Liban et la Syrie». M. Camille Ziadé, ancien député et membre des Assises de kornet Chehwane, s’est quant à lui félicité de la manière avec laquelle le redéploiement a été annoncé. «Le retrait partiel des troupes syriennes, bien que tardif, est une initiative importante», a-t-il ajouté, en espérant «un redéploiement complet permettant au Liban de retrouver sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire». M. Ziadé a espéré que «cette mesure constitue un début à l’établissement de véritables relations entre le Liban et la Syrie fondées sur le respect de l’indépendance et de la souveraineté des deux pays». Pour sa part, M. Simon Karam, ancien ambassadeur du Liban à Washington et membre des Assises de Kornet Chehwane, a espéré que «le redéploiement des troupes syriennes constitue le point de départ du recouvrement de la souveraineté du Liban». Par ailleurs, M. Ibrahim Kanaan, ancien candidat aux élections législatives au Metn-Nord, directeur du centre libanais d’études juridiques et économiques et secrétaire général du conseil juridique britannique pour le Moyen-Orient, a considéré que le retrait partiel des troupes syriennes s’inscrit dans le cadre des constantes et des exigences libanaises et qu’il s’agit d’une mesure qui permet le retour de la souveraineté totale du Liban. Une mesure positive, selon la Ligue maronite Le conseil exécutif de la Ligue maronite s’est félicité de la décision du redéploiement des forces syriennes stationnées au Liban, dont l’application a commencé mercredi. Il a mis en garde contre des opérations militaires à la frontière libano-israélienne et appelé la communauté internationale à intervenir pour mettre fin aux affrontements sanglants dans les territoires palestiniens, en envoyant notamment une force internationale dans ces secteurs. «Le redéploiement des forces syriennes, en application de l’accord de Taëf, est une mesure extrêmement importante susceptible d’avoir des répercussions positives sur la situation intérieure au Liban, après la tension politique qui a prévalu avant le sommet arabe. Il démontre que l’application de Taëf constitue un prélude au règlement de nombreux problèmes», a indiqué le conseil de la Ligue dans un communiqué publié hier. Le texte a trouvé dans la décision de redéploiement «une occasion pour ouvrir une nouvelle page dans les relations libano-syriennes» dans le sens d’un rééquilibrage, et pour consolider, en même temps, l’unité interne. La Ligue maronite a en outre exprimé sa préoccupation face à la détérioration de la situation dans les territoires palestiniens et stigmatisé les «agressions israéliennes sauvages contre le peuple palestinien». Elle a déploré l’indolence des Arabes, estimant que ces derniers «s’abstiennent de toute action sur le terrain, peut-être parce qu’ils craignent la machine militaire israélienne qu’ils considèrent comme étant supérieure» à la leur. «Ils oublient que la guerre peut être livrée par diverses armes, diplomatiques, économiques, financières ou culturelles, mais qui commandent toutes une position et une vision stratégique unifiées», a poursuivi la Ligue, qui a par ailleurs affirmé redouter les conséquences d’opérations militaires à la frontière au Liban-Sud. «Nous comprenons le désir d’entreprendre une action qui réduirait la pression sur les Palestiniens, mais il ne faut pas oublier non plus que le Liban est une des principales cibles israéliennes (…). Aussi, la Ligue redoute-t-elle les conséquences d’opérations militaires à la frontière avec Israël et des menaces de riposte de l’État hébreu. Elle considère que les ripostes aux agressions israéliennes contre le peuple palestinien ne doivent pas être le fruit d’une décision ou d’une action isolées qui seraient inutiles parce que toute riposte commande une stratégie et constitue une responsabilité arabe collective qui dépasse les possibilités du Liban. Celui-ci n’a aucun intérêt à ouvrir un front militaire au Liban-Sud qui le mettrait en danger, sans compter qu’une telle décision relève des autorités libanaises», a indiqué le communiqué de la Ligue, qui critique ainsi implicitement les attaques du Hezbollah contre des positions israéliennes dans le secteur des hameaux de Chebaa, au cours des deux derniers jours. Le texte a en outre appelé à la mise en application des résolutions du sommet arabe, qui s’était tenu les 27 et 28 mars à Beyrouth. Il a aussi invité la communauté internationale à intervenir pour mettre fin à la violence dans les territoires palestiniens, en préconisant le déploiement d’une force internationale dans ces secteurs.
L’armée syrienne a poursuivi hier son repli en direction de la Békaa et du poste-frontière de Masnaa, au lendemain de l’annonce, dans un communiqué du commandement de l’armée libanaise, du début du redéploiement des troupes de Damas, conformément à l’accord de Taëf. Le communiqué de Yarzé avait précisé que ce retrait partiel devrait s’étaler sur une semaine, à...