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Actualités - CHRONOLOGIE

Environnement - Un séminaire organisé par l’ambassade de Grande-Bretagne Des solutions pour les eaux usées à la lumière de l’expérience britannique

Le traitement des eaux usées au Liban et la pollution des nappes phréatiques, qui résulte d’une mauvaise gestion de ce dossier, sont une plaie sur laquelle un séminaire organisé par l’ambassade britannique à l’hôtel Century Park a mis le doigt. Des experts libanais et britanniques, des responsables administratifs et des représentants du secteur privé ont assisté à ces séances de travail au cours desquelles ont été passés en revue le plan libanais pour la construction de stations d’épuration de l’eau usée sur la côte et dans l’arrière-pays (un plan qui tarde à voir le jour, mais les responsables insistent sur sa réalisation dans les prochaines années), les différentes solutions possibles, notamment pour le traitement et la réutilisation des boues résultant des eaux usées (un processus coûteux, a-t-on précisé) et enfin l’expérience britannique. La séance d’inauguration a eu lieu en présence de Michel Moussa, ministre de l’Environnement, et de l’ambassadeur de Grande-Bretagne, Richard Kinchen. Le rapport sur l’expérience britannique, notamment par des experts issus du secteur privé, constituait l’élément nouveau de ce séminaire. L’intervention de l’un d’eux, Doug Watkinson, de Biwater, une compagnie privée britannique, était axée sur la privatisation de ce secteur. M. Watkinson a exposé cinq systèmes de participation possibles du secteur privé dans la gestion du dossier des eaux usées : contrat de direction, contrat de leasing, BOT, concession totale et vente des avoirs (cette dernière forme donnant au secteur privé l’entière gestion de l’affaire). À L’Orient-Le Jour, M. Watkinson a expliqué les bienfaits de la privatisation dans ce secteur en particulier. «Elle présente de grands avantages dans la plupart des pays, a-t-il souligné. D’une part, elle débarrasse l’État du fardeau du financement des grands projets. D’autre part, elle assure une plus grande efficacité et un coût plus compétitif dans la construction des installations, vu que le secteur privé ne s’implique pas dans de telles réalisations quand il n’est pas sûr de leurs retombées financières. Comme je l’ai expliqué dans mon intervention, il existe plusieurs formes de privatisation. Je suis sûr que l’une d’entre elles pourrait être applicable au Liban». Dilys Taylor, qui a parlé de l’expérience britannique dans la commercialisation et la législation, a précisé que «le citoyen britannique paye environ 250 livres par an pour la gestion des eaux usées» et que «ce coût lui paraît généralement justifié». C’est Mme Taylor qui a fait l’historique de la privatisation du secteur hydraulique en Grande-Bretagne. Elle a insisté sur le contrôle de la qualité, le respect des normes écologiques et le coût dans son pays, évoquant les problèmes résultant de la multiplicité des instances de contrôle et de la nécessité, à l’avenir, d’assurer une représentation plus indépendante du consommateur. Pour sa part, James Darkins, de la compagnie Jacobs Gibb, a parlé du processus de traitement (préliminaire, primaire, secondaire et tertiaire) des eaux usées. Cette question, s’agissant notamment des boues résultant des eaux usées, a été largement évoquée pour le cas libanais, avec ses difficultés, ses aléas environnementaux et son coût. La situation libanaise proprement dite a été exposée par divers représentants des pôles de l’administration responsables de ce secteur. Bernard Massaad, parlant au nom du ministère de l’Énergie et de l’Eau, a précisé qu’«un prêt japonais de dix millions de dollars sera consacré à la réalisation d’un plan général concernant les ressources hydrauliques». Dans le mot d’ouverture du ministère, Ziad Hajjar a précisé que le choix d’un programme de traitement des eaux usées devrait protéger l’environnement, permettre la réutilisation de l’eau et respecter les contraintes budgétaires. «Cependant, les ressources financières actuelles de l’État libanais, y compris les protocoles étrangers alloués à l’assainissement des eaux, ne suffisent pas pour exécuter un tel programme», a précisé M. Hajjar, qui a plaidé pour une réduction du nombre de stations d’épuration programmées. Détaillant les projets de construction de stations (sept sur la côte, dont une seule est terminée, et trois dans l’intérieur du pays), Ghazi Haddad, parlant au nom du Conseil de développement et de reconstruction (CDR), a déclaré que depuis 1992 cet organisme «a signé des contrats d’une valeur totale de 306 millions de dollars, dont l’équivalent de 193 millions ont été exécutés. Le CDR compte lancer dans les trois à cinq années prochaines des projets d’une valeur de plus de 600 millions de dollars, a-t-il poursuivi. Plus de 60 % de ces projets seront exécutés grâce à un financement étranger». S.B.
Le traitement des eaux usées au Liban et la pollution des nappes phréatiques, qui résulte d’une mauvaise gestion de ce dossier, sont une plaie sur laquelle un séminaire organisé par l’ambassade britannique à l’hôtel Century Park a mis le doigt. Des experts libanais et britanniques, des responsables administratifs et des représentants du secteur privé ont assisté à ces...