Liban-Israël - Katiouchas du Hezbollah sur Chebaa et riposte israélienne Équation inchangée au Sud, estime Beyrouth

Une Katioucha tirée dans la nuit de lundi à mardi en direction d’Israël ; une salve de roquettes, hier, en direction des hameaux de Chebaa. Malgré ces deux incidents, une source officielle affirmait hier qu’il n’était pas question d’ouvrir un front au Sud, ou même à Chebaa. Selon elle, rien ne prouve d’ailleurs que la roquette Katioucha tirée dans la nuit de lundi à mardi provient du territoire libanais. Ou peut-être s’agit-il d’un «acte isolé d’origine palestinienne», indique une autre source officielle. Le ministre de la Défense Khalil Hraoui a été encore plus clair à ce sujet dans une interview accordée en soirée à la LBC. Pour lui, «l’équation reste inchangée au Liban-Sud». En ce sens que l’État libanais appuie toujours la résistance dans sa volonté de récupérer les fermes de Chebaa. «En revanche, n’importe quel acte en dehors de cette résistance est inadmissible», précise M. Hraoui. Que dit la Finul à ce sujet ? Son porte-parole Timor Goksel affirme que la situation est «stable et calme à la frontière, et les Casques bleus font tout ce qui est en leur pouvoir afin de préserver cette stabilité». Concernant le tir de Katioucha près de Kiryat Shmona, M. Goksel a déclaré : «Les forces des Nations unies n’ont pas constaté de tirs de roquettes à partir des régions qu’elles observent, le long de la ligne bleue». Rappelons que la roquette tirée sur cette ville située au nord d’Israël n’avait fait ni victime ni dégâts et que le tir n’avait pas été revendiqué. Côté israélien, les intentions restent vagues malgré les menaces de riposte brandies par les dirigeants de l’État hébreu. Le Premier ministre Ariel Sharon a ainsi déclaré à Radio Israël que son pays «ripostera de manière adéquate» aux attaques du Hezbollah, sans plus de précision. Le chef de la diplomatie Shimon Peres affirmait, pour sa part, à l’issue d’un entretien avec l’émissaire du secrétaire général de l’Onu au Proche-Orient, Terjé Roed-Larsen, que le dossier de la frontière libano-israélienne «est désormais entre les mains des Nations unies». Il a en outre affirmé que des combattants étaient massés du côté libanais. «Nous craignons de ce fait de nouvelles provocations», a-t-il déclaré. Les propos de M. Peres ont été confirmés par un responsable du ministère italien des Affaires étrangères. Celui-ci a indiqué qu’Israël a fait savoir à plusieurs pays européens que le Hezbollah massait des forces dans la région, lançant une mise en garde à la Syrie et au Liban. En soirée, M. Peres s’est déclaré «très préoccupé» par les tirs du Hezbollah contre des positions israéliennes. «Il a demandé au secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, d’envoyer un message aux gouvernements syrien et libanais pour leur dire qu’Israël ne va tolérer aucune provocation du Hezbollah», a précisé le porte-parole du ministère des AE Emmanuel Nachshon. Les affrontements à Chebaa Entre-temps, la tension était montée d’un cran hier à la suite des tirs du Hezbollah sur le secteur des fermes de Chebaa occupé par Israël. Ces tirs ont provoqué en effet une riposte de l’aviation et de l’artillerie israéliennes qui n’a pas fait de victime. Les artilleurs du Hezbollah ont tiré une trentaine d’obus et de roquettes Katioucha sur trois positions israéliennes à Ramta, Sammaka et Roueissat el-Alam. L’artillerie israélienne a répliqué en tirant une centaine d’obus de gros calibre sur les abords de Kfarchouba et Kfar Hammam. Des avions israéliens ont ensuite survolé le territoire libanais et ont tiré quatre missiles. «De violents échanges de tirs à l’artillerie se sont déroulés entre nos combattants et les soldats israéliens», a rapporté pour sa part al-Manar, la chaîne de télévision du parti islamiste. Elle a en outre affirmé que trois soldats israéliens avaient été blessés par les tirs sur Roueissat al-Alam. En début d’après-midi, huit obus de l’artillerie israélienne s’étaient abattus aux abords de Chebaa, sans faire de victime. Ce bombardement, accompagné de tirs de mitrailleuses lourdes, avait atteint la colline de Saddana et la ferme de Chanouh, en territoire libanais. Le ministre israélien de la Défense Binyamin Ben Eliezer avait déclaré samedi : «Les gouvernements syrien et libanais doivent savoir que si cela (les tirs du Hezbollah) ne s’arrête pas, nous aurons à nous défendre