Le Hezbollah appelle à l’envoi d’armes à l’intifada

Le Hezbollah appelle à l’envoi d’armes aux Palestiniens. À Beyrouth, le secrétaire général de cette formation, cheikh Hassan Nasrallah, a jugé nécessaire de soutenir l’intifada avec «de l’argent, des armes et des hommes», pendant qu’à Manama, un cadre hezbollahi, Nawwaf Moussaoui, affirmait qu’«il faut fournir des armes aux Palestiniens pour qu’ils puissent résister à l’armée israélienne et assurer leur autodéfense». Dans un discours qu’il a prononcé dimanche lors d’un meeting oratoire dans un village près de Baalbeck, Bouday, cheikh Nasrallah s’en est vivement pris aux régimes arabes et a laissé entendre que le Hezbollah volera au secours des Palestiniens. Pour lui, la résistance est «l’unique stratégie» à adopter face à Israël. Le Premier ministre israélien, Ariel «Sharon, a-t-il dit, veut obliger les Palestiniens à capituler et ce n’est pas Arafat seul qu’il humilie mais l’ensemble de la nation (arabe). L’étape actuelle exige de soutenir le peuple palestinien (...) il faut appuyer l’intifada avec de l’argent, des armes et des hommes». Cheikh Nasrallah a estimé que si le Premier ministre israélien parvenait à «imposer la capitulation au peuple palestinien, son premier objectif serait ensuite d’humilier le Liban». «Toute aide aux Palestiniens est donc avant tout un acte d’autodéfense», a-t-il ajouté. «Nous ne craignons pas les menaces», a-t-il encore dit, soulignant que le Hezbollah «ne fait pas preuve d’imprudence. Nous avons des responsabilités religieuses et nationales à assumer (…). Notre engagement est définitif. Nous connaissons le timing, le lieu et la méthode. Quand nous parlons d’appui à l’intifada, nous ne parlons pas de défoulement, mais de briser la volonté des sionistes». Il a déploré en des termes très virulents «l’impuissance» des régimes arabes «qui s’est reflétée lors du sommet de Beyrouth». «La réponse à la politique de Sharon ne consiste pas à lancer des initiatives, car quand on fait davantage de concessions face aux massacres, à l’invasion des villes et des camps palestiniens, la réponse sioniste consiste en davantage de tueries et d’occupations. Ce qu’il faut, c’est rompre les relations (avec Israël) et lui déclarer la guerre», a encore déclaré cheikh Nasrallah. Et de renchérir : «Lorsque Sharon formule des menaces, il sait que les régimes (arabes) réagiront par un mot ou deux. Il sait aussi qu’ils ne rompront pas leurs relations (avec son pays) parce que certains ne se soucient que de leurs trônes et sont mêmes capables de tout sacrifier, même le sang des innocents, pour leur règne. L’heure n’est pas à la rhétorique ou aux réunions. Nous en avons eu suffisamment. Nous avons besoin d’actes concrets et de volonté. Qu’est-ce qui manquait aux dirigeants arabes pour qu’ils s’expriment comme l’avaient fait les présidents libanais et syrien au cours du sommet» de Beyrouth ? a-t-il poursuivi. De son côté, s’exprimant à Manama, Bahreïn, lors d’un rassemblement de chefs de parti et d’organisation d’obédience panarabe, cheikh Nawwaf Moussaoui a affirmé que le Hezbollah «ne laissera pas les Palestiniens seuls au cours de la prochaine étape», et qu’il «viendra à leur secours», mais sans donner plus de précisions sur la nature de l’assistance du Hezbollah. Il a cependant invité les gouvernements arabes à «autoriser le passage par leurs frontières de l’aide destinée aux Palestiniens».