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Actualités - CHRONOLOGIE

Les protestataires stigmatisent le « silence arabe » Multiplication des manifestations d’appui au peuple palestinien

Les manifestations hostiles à l’encerclement du président palestinien Yasser Arafat par les troupes d’occupation israéliennes, dans ses bureaux à Ramallah, et à l’attaque d’une férocité révoltante menée par l’armée de l’État hébreu contre les villes palestiniennes se sont succédé depuis samedi dans les différentes régions libanais. Plusieurs mouvements politiques de diverses tendances, libanais et palestiniens, y ont participé, illustrant le mécontentement croissant que provoquent les tueries israéliennes en Cisjordanie et le «silence arabe». Ces manifestations ont été accompagnées d’un important déploiement de l’armée dans les rues de la capitale, dont un certain nombre a été fermé occasionnellement. Des milliers de Palestiniens ont manifesté hier en jurant de mener «de violentes attaques à travers le monde si Israël porte atteinte à notre président Yasser Arafat». «Si Abou Ammar meurt, nous piraterons des avions et nous ferons sauter des ambassades», criaient quelque 2 000 manifestants en colère, la plupart des réfugiés palestiniens. Les manifestants, portant le keffieh et brandissant des drapeaux palestiniens, se sont dirigés vers l’ambassade d’Égypte pour protester contre l’«impuissance» des Arabes à faire face à l’offensive israélienne dans les territoires palestiniens. «Où sont les Arabes ?», «Vendez Moubarak et achetez des armes», pouvait-on lire sur des banderoles. Le représentant de M. Arafat au Liban, Sultan Aboul Aynaïn, a lui aussi prévenu que «si on touche au keffieh d’Abou Ammar, tout nous sera désormais permis !». «C’est une honte que ce soient des Européens qui lui forment un bouclier humain, alors que les Arabes ne font rien», a-t-il déclaré à l’AFP dans le camp palestinien de Rachidiyé, au Liban-Sud, en se référant aux 35 pacifistes européens qui ont passé la nuit dans le QG de M. Arafat. «C’est une honte que le drapeau israélien continue de flotter dans les capitales arabes», a-t-il ajouté, dénonçant le «monstrueux silence» arabe. Dans le camp de réfugiés palestiniens d’Aïn el-Héloué (Liban-Sud également), plus de 3 000 Palestiniens, toutes tendances politiques confondues, ont manifesté leur colère en lançant les mêmes menaces. D’autre part, un millier de personnes se sont rassemblées près de l’ambassade des États-Unis à Awkar (Metn) pour protester contre la politique américaine. La manifestation était initialement organisée par environ 200 médecins et infirmières du Croissant-Rouge palestinien venus des camps. Par ailleurs, le Forum démocratique et le Mouvement du renouveau démocratique (du député Nassib Lahoud) ont organisé une marche qui a pris son point de départ de la place Barbir et est arrivée jusqu’aux camps de Sabra et Chatila à Beyrouth. Dans la Békaa, des sit-in et des marches ont été organisés à Baalbeck (au camp de Jalil), à Bednayel et à Jeb Jennine (à l’appel de la Jamaa islamiya). La journée de dimanche avait vu défiler plus de 20 mille Libanais et Palestiniens, toutes tendances confondues, à Tripoli (Liban-Nord) pour protester contre la politique «barbare» du Premier ministre israélien Ariel Sharon. Les manifestants s’étaient rejoints à l’entrée de la ville, non loin des camps de réfugiés de Baddaoui et de Nahr el-Bared, brandissant des portraits du président palestinien et d’autres dirigeants arabes, comme le président irakien Saddam Hussein. Le mufti du Liban-Nord, cheikh Taha Sabounji, a violemment critiqué «les régimes arabes capitulards». Pour sa part, l’évêque grec-catholique de Tripoli, Mgr Georges Riachy a annoncé que «les chrétiens ne fêteraient pas Pâques tant que la terre des musulmans et des chrétiens est violée». La journée de samedi avait également été très riche en manifestations d’appui au président Arafat, à Beyrouth à Saïda et à Tyr, où 15 mille Libanais et Palestiniens s’étaient rassemblés pour protester contre les agressions israéliennes à Ramallah. Une de ces manifestations avait été organisée samedi à Beyrouth par le Parti socialiste progressiste (PSP), le Forum démocratique et le Mouvement du renouveau démocratique en présence de plusieurs personnalités politiques. Ghazi Aridi, ministre de l’Information, a considéré que «les États-Unis sont un partenaire essentiel dans les événements récents des territoires occupés». Quant à Marwan Hamadé, ministre des Déplacés, il a prédit que «Sharon connaîtra à Ramallah le même sort qu’il a connu à Beyrouth, il y a vingt ans, grâce aux héros de la Résistance». Des mouvements de protestation avaient également été déclenchés samedi au Chouf, à Tyr (à l’invitation du mouvement Amal) et à Tripoli, où une réunion de l’Ordre des avocats de cette ville a eu lieu, pour dénoncer l’encerclement du président Arafat à Ramallah.
Les manifestations hostiles à l’encerclement du président palestinien Yasser Arafat par les troupes d’occupation israéliennes, dans ses bureaux à Ramallah, et à l’attaque d’une férocité révoltante menée par l’armée de l’État hébreu contre les villes palestiniennes se sont succédé depuis samedi dans les différentes régions libanais. Plusieurs mouvements...