Le pouvoir intensifie ses contacts avec les dirigeants arabes (PHOTOS)

Le président Émile Lahoud et les hauts responsables officiels ont intensifié leurs contacts au cours des trois derniers jours avec certains dirigeants arabes encore présents à Beyrouth – dans le sillage du sommet arabe – ainsi qu’avec les chefs des missions diplomatiques accrédités au Liban, afin de suivre de près l’évolution de la situation dans les territoires palestiniens. Dans la journée d’hier, le chef de l’État a eu un entretien au téléphone avec le roi Mohammed VI du Maroc avec qui il a fait le dernier point de la conjoncture régionale. Le souverain marocain, qui a quitté Beyrouth peu après cette conversation téléphonique, a informé le président Lahoud du résultat des démarches qu’il a entreprises durant le week-end, à partir de Beyrouth, avec plus d’un dirigeant étranger afin de juguler l’escalade de la violence entre Israël et les Palestiniens. Samedi dernier, le chef de l’État avait reçu au palais de Baabda le roi Mohammed VI qui était accompagné du ministre marocain des Affaires étrangères, Mohammed ben Issa. En début d’après-midi, samedi, le souverain chérifien avait conféré à l’hôtel Phoenicia avec le Premier ministre Rafic Hariri. Les conséquences de l’offensive israélienne sauvage contre les localités palestiniennes et les retombées de l’assaut lancé contre le quartier général de Yasser Arafat ont également été passées en revue au cours de la réunion que le président Lahoud a tenue dimanche avec le prince héritier d’Arabie saoudite Abdallah ben Abdel Aziz, à qui il a rendu visite dans sa suite à l’hôtel Phoenicia. De source officielle libanaise, on indique que le prince Abdallah a évoqué avec le président Lahoud «les mesures à prendre pour faire face à l’opération israélienne». Selon un communiqué de la présidence de la République, le président Lahoud et le prince Abdallah ont notamment examiné «les mesures à prendre si cette agression se poursuit et si Israël ne répond pas positivement aux appels qui lui ont été lancés de la part de plusieurs instances internationales et régionales». À l’issue de la rencontre – qui a eu lieu en présence du Premier ministre Rafic Hariri –, le prince Abdallah s’est rendu par la route à Damas. M. Hariri a accompagné le prince héritier saoudien jusqu’au secteur de Jdeidet Yabous où le président syrien Bachar el-Assad a accueilli son hôte saoudien. Les deux dirigeants syrien et séoudien ont eu par la suite un court entretien à l’aéroport de Damas avant le départ du prince Abdallah, dimanche. Notons dans ce cadre que la situation dans les territoires palestiniens a fait l’objet d’un entretien téléphonique que le chef de l’État syrien a eu hier avec le président Lahoud. Pour sa part, le Premier ministre a passé en revue hier, en fin d’après-midi, la situation régionale avec l’ambassadeur des États-Unis, Vincent Battle, qui s’est abstenu de toute déclaration à l’issue de la rencontre. Sur le plan diplomatique, le ministre des AE, Mahmoud Hammoud, a tenu samedi au palais Bustros une réunion avec les ambasadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité. L’ambassadeur d’Espagne, Miguel Angel Monpin, dont le pays préside actuellement l’Union européenne, ainsi que M. Staffan de Mistura, représentant personnel du secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, ont également été convoqués à cette réunion qui a eu lieu en présence du secrétaire général du palais Bustros, Mohammed Issa, et du directeur des Affaires politiques, Nagi Abi Assi. Le chef de la diplomatie a souligné à cette occasion que la communauté internationale, plus particulièrement l’Onu, les États-Unis, l’UE et la Russie, devraient «assumer leurs responsabilités face au refus d’Israël de répondre positivement à l’initiative de paix arabe». «Nous avons insisté sur la nécessité de mettre un terme immédiatement à cette agression, a déclaré M. Hammoud à l’issue de la rencontre. Israël assumera la responsabilité des conséquences de son comportement qui constitue une menace pour la sécurité dans notre région», a conclu le chef de la diplomatie. S’adressant aux journalistes au terme de l’entrevue, l’ambassadeur de Russie, Boris Bolotine, a déclaré que son pays «déploie des efforts afin de mettre fin aux agressions israéliennes à Ramallah et dans les territoires palestiniens». L’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier, a indiqué pour sa part que les développements dans les territoires palestiniens font l’objet de contacts intensifs entre les hauts responsables de l’UE. Quant à l’ambassadeur de Chine, Liu Zhentang, il a déclaré que son pays condamne vivement «l’agression israélienne barbare contre la Palestine».