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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Palestiniens - La politique de Sharon menace la stabilité de toute la région, souligne le chef de l’État Lahoud dénonce le silence international et la position américaine

Face au déchaînement sauvage de l’armée israélienne en Cisjordanie et des crimes collectifs qu’elle commet jour après jour, le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a dénoncé hier, en sa qualité de président en exercice du sommet arabe, le «silence international» ainsi que la position américaine qui «place sur un même plan l’occupant (israélien) et le résistant» palestinien. «La présidence du sommet arabe dénonce le silence international qui risque d’encourager le Premier ministre israélien à poursuivre sa politique, qui menace d’ores et déjà la stabilité de la région tout entière», souligne un communiqué de Baabda. «Elle stigmatise de même la récente position américaine qui place sur un pied d’égalité l’occupant et le résistant, ignorant sciemment que les opérations palestiniennes ne sont que le résultat de l’occupation israélienne et de la politique sanguinaire du gouvernement israélien», ajoute le texte. La présidence du sommet «invite les instances internationales à imposer leur volonté à Israël pour l’empêcher de poursuivre sa politique criminelle qui ne fait qu’aggraver la détérioration de la situation et qui, en tout état de cause, ne conduira pas le peuple palestinien à cesser de réclamer ses droits». «Il est temps qu’Israël prenne conscience que l’imposition de la sécurité par la force ne réussira pas à pousser le peuple palestinien à renoncer à ses droits et n’incitera pas l’Autorité palestinienne à jouer le rôle de gendarme qui défend l’occupation», ajoute le texte. «Il est temps que la société israélienne tire les leçons de la politique suivie depuis 18 mois par le gouvernement israélien, politique qui ne lui accordera pas la sécurité et la stabilité tant que son armée continuera d’occuper les terres arabes et refusera de mettre en application les résolutions internationales», souligne-t-il. L’interview à CNN Par ailleurs, dans une interview samedi à l’aube à la chaîne américaine CNN, le président Lahoud a indiqué que, lors d’un entretien téléphonique qu’il avait eu avec le président palestinien Yasser Arafat, ce dernier lui avait demandé de rester en contact avec les dirigeants du monde pour les informer de la situation. «J’ai parlé avec Yasser Arafat ce matin. Son moral est élevé et il est optimiste», a souligné M. Lahoud, qui intervenait dans le cadre de l’émission vedette de CNN, Larry King Live. «Il m’a dit que les chars israéliens l’encerclaient et bombardaient son bureau et qu’ils lançaient des assauts contre le bâtiment où il se trouvait. Il m’a demandé de rester en contact avec les dirigeants du monde afin de les informer de ce qui se passe réellement», a indiqué M. Lahoud. Du jamais vu dans l’histoire «On n’a jamais vu, au cours de l’histoire, un chef d’État soumis à un siège et à des bombardements de chars, sans autre espoir que de se rendre», a-t-il assuré. Il a indiqué avoir contacté le président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, et lui avoir demandé, en sa qualité de président en exercice de l’Union européenne, de «faire son possible» pour mettre un terme à ce drame. M. Lahoud a ajouté qu’il avait l’intention de remettre le même jour aux ambassadeurs des grandes puissances des messages à leurs gouvernements pour les informer de la réalité de la situation. «Je ne crois pas qu’au XXIe siècle cette méthode (israélienne) soit la bonne pour régler les problèmes», a-t-il relevé. Interrogé sur ce qu’il pensait des garanties fournies par l’État hébreu aux États-Unis au sujet de l’intégrité physique de M. Arafat, et s’il croyait que le président palestinien pouvait sortir indemne de l’attaque israélienne, le président Lahoud a répondu : «Je ne sais pas. D’après ce que j’ai entendu, il ne reste que deux salles qui n’ont pas été investies (par les Israéliens) et des combats se déroulent tout autour». Mais, en tout état de cause, a-t-il poursuivi, «il ne suffit pas de le maintenir en vie ou presque en vie. Tout cela est inacceptable. On n’a jamais vu un État ou un président subir cela». À la question de savoir si l’opération israélienne contre Ramallah avait un rapport quelconque avec les conclusions du sommet arabe de Beyrouth, M. Lahoud a déclaré : «Ce qui s’est passé au sommet a constitué un moment historique pour le monde arabe, car pour la première fois, tous les pays arabes ont fait preuve de solidarité. Tous les conflits du passé y ont été réglés et un plan de paix (à l’initiative du prince héritier d’Arabie saoudite) Abdallah y a été adopté avec l’accord de tous les dirigeants arabes». Ce plan, a indiqué le chef de l’État, comporte «l’adoption du principe de l’échange de la terre contre la paix», mais encore «il explique en détail ce que cela signifie et cela est nouveau». «Après avoir pris cette décision, nous apprenons qu’Israël a attaqué le président Arafat. Est-ce la bonne réponse ?, s’est-il interrogé. M. Lahoud a rappelé que le Liban «fut le premier État à condamner le terrorisme après les événements du 11 septembre» 2001 aux États-Unis. «Nous avions dit que cela était inacceptable pour nous, d’autant que nous avions été nous-même victimes du même groupe – quoique de manière moins spectaculaire – à la veille du XXIe siècle. Dans la nuit du 31 décembre 2000, ce groupe a tenté d’agresser notre armée, ce qui s’est traduit par quatre jours de combats féroces, mais nous avons fini par arrêter ces personnes», a-t-il expliqué, en référence aux incidents de Dennyeh provoqués par un groupe islamiste lié à Oussama Ben Laden. «Je me rappelle très bien que le chef de ce groupe, qui se donne le surnom d’Abou Aïcha, était détenteur d’un passeport américain. Lorsqu’il a été tué au cours de la bataille, on nous a demandé pourquoi ce ressortissant américain a trouvé la mort. Des responsables du Comité de défense des droits de l’homme et de l’Administration américaine sont venus s’informer des causes de l’incident. Nous leur avons dit qu’il s’agissait d’une attaque terroriste et qu’ils avaient tué nos soldats sans raison», a raconté M. Lahoud. «Nous condamnons le terrorisme sous toutes ses formes. Mais il y a une différence entre le terrorisme et la situation dans laquelle quelqu’un occupe votre terre, souhaite y rester et veut vous imposer ses conditions», a-t-il souligné. «Cela est inacceptable partout dans le monde. L’unique moyen est de s’asseoir autour d’une table et de rechercher une solution pacifique. Voilà ce que nous avons réclamé dans le cadre du sommet et ce nous avons voulu faire entendre au monde. Mais que recevons-nous en échange ? Une agression israélienne contre M. Arafat», a-t-il conclu.
Face au déchaînement sauvage de l’armée israélienne en Cisjordanie et des crimes collectifs qu’elle commet jour après jour, le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a dénoncé hier, en sa qualité de président en exercice du sommet arabe, le «silence international» ainsi que la position américaine qui «place sur un même plan l’occupant (israélien) et le...