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Actualités - CHRONOLOGIE

Arafat s’adressera aujourd’hui à ses pairs arabes

La délégation palestinienne, furieuse que le discours de son président Yasser Arafat, bloqué par Israël à Ramallah, n’ait pas été retransmis en direct, par satellite, aux responsables arabes à Beyrouth comme il avait été convenu, s’est retirée du sommet. C’est du moins l’impression qu’on gardait jusqu’à ce que le chef du gouvernement Rafic Hariri annonce, peu après la fin de la première journée du sommet, que les Palestiniens reprendraient aujourd’hui leur participation. Cette résolution a été prise après des tractations menées surtout par le président syrien Bachar el-Assad, M. Hariri et le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Maher. C’est ce qui explique d’ailleurs que le siège du chef de l’État syrien était vide lors de la deuxième séance du sommet. De fait, il s’est notamment entretenu à 19h15 avec le chef du gouvernement, dans sa suite à l’hôtel Phoenicia. Le prince héritier saoudien Abdallah ben Abdel Aziz avait indiqué pour sa part que «tous les Arabes participaient aux efforts» pour faire revenir la délégation palestinienne sur sa décision. Le chef de l’État et président du sommet, le général Émile Lahoud, a affirmé que le discours de M. Arafat n’avait pas été diffusé en direct «en raison d’un risque d’interférence d’Israël» qui aurait pu perturber la retransmission. «Afin de clarifier le malentendu avec la délégation palestinienne, nous lui avons demandé d’enregistrer le discours pour le diffuser aussitôt après», a dit le président Lahoud en ouvrant la deuxième séance de la journée avec un retard de près de deux heures, en l’absence des représentants palestiniens qui ont boycotté la session. «Je voudrais souligner que nous voulons tous que le discours du président Arafat parvienne au sommet, et à travers lui, à tous les arabes», a-il-dit. «Nous espérons que les frères (palestiniens) réagiront positivement pour pouvoir retransmettre, durant cette session, l’enregistrement» du discours diffusé en début d’après-midi par la chaîne al-Jazira du Qatar. En soirée, le Premier ministre Hariri a annoncé que la délégation palestinienne participera à nouveau au sommet aujourd’hui, jeudi, ce qui a été confirmé par un responsable palestinien. Au terme d’une réunion avec MM. Kaddoumi et le ministre palestinien de la Coopération internationale, Nabil Chaath, M. Hariri a précisé que l’allocution de Yasser Arafat «sera diffusée au sommet lors de la séance de jeudi». M. Chaath a confirmé cette information. «Nous allons revenir au sommet et M. Hariri nous accompagnera dans la salle», a-t-il dit à la presse. «Le discours du président Arafat sera diffusé et constituera un document du sommet», a-t-il ajouté. Mais dans une interview télévisée accordée en soirée à la Future TV (la délégation palestinienne a boycotté le dîner organisé au palais de Baabda), M. Chaath a estimé qu’il n’y avait aucun problème entre Palestiniens et Libanais. Il a simplement critiqué «la manière dont le sommet a été géré». Selon lui, «il y a eu faute» à ce niveau et «le président aurait pu demander l’avis des participants, démocratiquement». Un nouveau discours ? Un autre membre de la délégation palestinienne a en outre affirmé : «Il est possible que le président Arafat s’adresse jeudi en direct, via satellite, à ses pairs arabes réunis au second et dernier jour du sommet de Beyrouth, et ce sera alors un nouveau discours». Le climat était loin d’être aussi positif pendant la journée. En effet, selon le chef de la délégation palestinienne, Farouk Kaddoumi, M. Arafat devait s’exprimer après le prince Abdallah, mais M. Lahoud a refusé de lui donner la parole alors qu’il se tenait prêt dans son bureau à Ramallah. «J’ai levé la main pour le rappeler au président libanais et il m’a ignoré», a-t-il dit. «C’est un sommet arabe, pas un sommet libanais», s’est-il indigné. «Le sommet est pour tous les Arabes et pour l’intifada, et M. Lahoud n’a pas le droit de ne pas écouter le discours palestinien». De source autorisée libanaise citée par Reuters, on a imputé l’incident à «nos voisins» – allusion à la Syrie. Par ailleurs, le responsable palestinien Saëb Erakat a exigé de M. Lahoud «une bonne explication», et la délégation a aussitôt annoncé son retrait pour protester contre «le refus personnel du président du sommet de permettre au président Arafat de s’adresser à ses pairs arabes via satellite», a affirmé un délégué palestinien. Le prince Abdallah a exigé pour sa part que le Liban présente des excuses aux représentants palestiniens, et a «vivement critiqué» le refus du président Lahoud de donner la parole à M. Kaddoumi, selon un responsable arabe cité par l’AFP. C’est alors que les tractations ont démarré pour convaincre la délégation de revenir sur sa décision, même si M. Kaddoumi avait affirmé qu’elle était «définitive». Celui-ci s’est tout de même entretenu l’après-midi avec M. Hariri. «Ils (les Libanais) ont évoqué des problèmes techniques, des interférences possibles lors de la retransmission du discours de M. Arafat, or c’est complètement faux», a déclaré M. Chaath. Il a indiqué que le président d’Arabsat, l’organisme de communications satellitaires de la Ligue arabe basé à Ryad, se trouvait à Beyrouth spécialement pour cette retransmission. «Il m’a dit que trois canaux codés lui avaient été réservés et qu’il n’y avait aucune possibilité d’interférence à moins qu’Israël ne lance un missile sur les bureaux de M. Arafat à Ramallah ou des missiles sur la station d’Arabsat. Je pense que cela aurait été pour le moins difficile», a-t-il dit. «Le président du sommet s’est conduit d’une manière telle qu’il nous est devenu difficile de rester. Nous nous sommes retirés du sommet. Nous sommes en contact permanent avec M. Arafat et plusieurs parties déploient des efforts pour arranger les choses», avait ajouté M. Chaath. De son côté, le ministre de la Culture et porte-parole du sommet, Ghassan Salamé, avait indiqué à la presse que la présidence libanaise avait refusé la retransmission de l’intervention de M. Arafat parce que la délégation palestinienne n’avait pas voulu respecter l’ordre des interventions établi. Dans une interview accordée à CNN à partir de Ramallah, M. Erakat a déclaré à ce sujet : «Nous avons vu plusieurs leaders arabes lire leurs discours, alors que le président Arafat attendait patiemment son tour, et puis malheureusement, le président Lahoud a ajourné la session». Dans son point de presse, M. Salamé avait souligné à l’issue de la première séance : «Si la délégation palestinienne souhaite transmettre l’intervention de M. Arafat lors de la (prochaine) séance du sommet, nous sommes prêts à la diffuser. Nous espérons que nous allons mettre fin à ce malentendu (…) et que la délégation palestinienne reviendra sur sa décision» de se retirer du sommet. Un porte-parole du secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa a formulé le même vœu, tout en expliquant qu’un «problème technique» était à l’origine de la non-diffusion en direct de l’allocution de M. Arafat.
La délégation palestinienne, furieuse que le discours de son président Yasser Arafat, bloqué par Israël à Ramallah, n’ait pas été retransmis en direct, par satellite, aux responsables arabes à Beyrouth comme il avait été convenu, s’est retirée du sommet. C’est du moins l’impression qu’on gardait jusqu’à ce que le chef du gouvernement Rafic Hariri annonce, peu après la...