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Actualités - CHRONOLOGIE

Lahoud : Non « aux pressions internationales pour arrêter l’intifada »(PHOTO)

Dans son allocution d’ouverture du sommet, le président de la République, le général Émile Lahoud, a appelé ses pairs arabes à ne pas se soumettre «aux pressions» visant à arrêter l’intifada et la résistance contre Israël. Voici le texte intégral de l’allocution : «Mes frères, Majestés, Excellences et Altesses, «Je suis heureux et honoré de vous accueillir dans votre pays le Liban, et il m’est particulièrement agréable de vous transmettre la joie de l’ensemble du peuple libanais pour votre présence parmi nous. Ce peuple, que des liens de parenté et une histoire commune unissent aux vôtres, vous voue tout le bien et toute l’affection. «Au nom du peuple libanais et en mon nom propre, je prie le très Haut pour qu’il couronne nos travaux de succès, pour le bien de notre nation et la récupération de nos droits. «Chers frères, «Je voudrais tout d’abord, en votre nom à tous, adresser mes plus profonds remerciements à mon frère, Sa Majesté le roi Abdallah II de Jordanie, pour les efforts qu’il a déployés durant sa présidence du précédent sommet. «Je le remercie également pour son hospitalité et l’accueil qu’il nous a réservé durant le sommet d’Amman. Nous souhaitons à Sa Majesté et au peuple jordanien frère la prospérité, la stabilité et le progrès. «Je suis également heureux de remercier mon frère Son Altesse cheikh Zayed ben Sultan al-Nahyane pour l’initiative prise par l’État des Émirats arabes unis de céder son tour à la tenue du sommet au Liban, en reconnaissance de l’épopée de la libération que le peuple libanais a menée contre l’occupation israélienne. «Chers frères, «En cet instant même, les regards du monde entier et plus particulièrement du monde arabe et musulman sont tournés vers nous. Et ils espèrent beaucoup de nous en ces moments cruciaux où les données internationales et régionales se sont compliquées, à tel point qu’il est devenu indispensable d’en débattre afin d’aboutir à une vision claire et d’adopter des attitudes responsables, servant nos objectifs et répondant aux aspirations de notre nation. «Le sommet de Beyrouth se tient aujourd’hui, un an après notre réunion à Amman, qui a suivi celle du Caire, alors que la série des actes criminels israéliens provoque quotidiennement des centaines de tués et de blessés dans les rangs du courageux peuple palestinien, laissant des milliers de familles sans abri, détruisant des centaines d’habitations, d’entreprises et d’ouvrages, et investissant les villages et les camps, alors que le monde dans sa presque totalité garde un silence honteux et exprime une réprobation timide. «Majestés, Excellences et Altesses, «Plus de trente ans se sont écoulés depuis l’adoption par la légalité internationale de résolutions demandant à Israël de se retirer totalement des territoires arabes occupés, et plus d’un demi-siècle s’est écoulé sur d’autres résolutions imposant à Israël le retour du peuple palestinien à sa terre. Et depuis lors, jusqu’à la conférence de Madrid, en passant par les manœuvres d’Oslo, pour finir par ce qu’il a été convenu d’appeler les recommandations de Mitchell et le rapport Tenet, les choses sont allées de mal en pis, la politique israélienne est devenue plus meurtrière et expansionniste et le peuple palestinien plus accablé et souffrant. Mais du fond de ces malheurs et de ces souffrances sont apparues la résistance et l’intifada, et nous sommes devant une aube nouvelle, présageant le retour du droit et l’imminence du salut. «Chers frères, «Aujourd’hui après l’émergence de la résistance et de l’intifada, on parle de l’arrêt de la violence dans les territoires occupés, ignorant tout le contenu politique lié aux négociations en vue de l’exécution des résolutions de la légalité internationale. Mais que signifie le seul arrêt de la violence entre l’occupant et le résistant, si ce n’est le maintien de l’occupation en toute tranquillité et sécurité ad vitam aeternam ? «Aujourd’hui, en appui à Israël dans sa guerre acharnée contre la résistance et l’intifada, certains pays nous qualifient de terroristes alors que nous, les Arabes, avons été les premiers à réprouver et à condamner le terrorisme. On nous qualifie de terroristes, oubliant que l’occupation est le plus grand terrorisme, oubliant aussi qu’en Amérique comme en Europe et ailleurs, les peuples ont libéré par le passé leur territoire par la résistance, et feignant d’oublier de surcroît que les groupes terrorises auxquels on cherche à nous associer sont, pour la plupart, de leur propre création. Quant à nous, on nous demande de payer le prix deux fois, une première fois quand ces groupes terroristes étaient leurs alliés et une seconde fois quand ils sont devenus leurs ennemis. Partant de là, la solidarité arabe exige de nous de considérer toute exploitation de la présente situation contre l’un des États arabes comme une agression contre l’ensemble des pays arabes. «Chers frères, «On dit que la situation dans la région est arrivée à une impasse. Quant à nous, nous disons que la voie était bloquée par Israël dès le départ et c’est ce qui a porté la situation au point où elle en est aujourd’hui. Oui, il était inévitable que cette explosion se produise et que la situation continue à se dégrader tant qu’Israël bloque et continuera de bloquer toutes les voies menant à l’exécution des résolutions 194, 242, 338 et 425 de la légalité internationale ; et tout le monde sait qu’Israël ne s’est retiré de la majorité du Liban-Sud que sous la pression de la Résistance et qu’il ne donnera suite aux droits du peuple palestinien que sous le pression de l’intifada, notamment son droit au retour consacré par la résolution internationale 194 à laquelle l’accord de Taëf et la Constitution libanaise se sont référés, pour refuser toute forme d’implantation au Liban. «Chers frères, «Le grand danger qui nous menace, ce n’est pas la politique criminelle israélienne, car l’histoire nous a appris qu’une pareille politique est inévitablement perdante en fin de compte. Le danger majeur proviendrait de notre soumission aux pressions internationales qui nous demandent d’arrêter la résistance et l’intifada non pas en contrepartie de la suppression de l’occupation et de la récupération des droits, mais en échange de l’arrêt de la violence. Quant à nous, si nous acceptons un pareil échange, nous aurons renoncé aux sacrifices de milliers de martyrs et nous aurons perdu la cause. «Chers frères, «Le seul échange permis au niveau national et historique devrait être en contrepartie de l’exécution par Israël des résolutions de la légalité internationale, de la priorité donnée au retrait total de tous les territoires arabes occupés jusqu’aux frontières du 4 juin 1967 et du droit de retour du peuple palestinien à sa terre. «Chers frères, «La solution, si elle se réalise, devrait être basée sur une paix juste et globale en contrepartie des sacrifices de la résistance et de l’intifada. C’est la seule voie qui mènerait à une véritable stabilité dans la région. Le sommet de Beyrouth est une étape historique pour que les Arabes adressent au monde un message clair de paix, toute la paix, en contrepartie de tous les droits, à la terre et au retour, sinon on se trouvera face à de nouveaux malheurs et à des opportunités perdues. «Mes frères, «Majestés, Excellences et Altesses, «Je vous souhaite encore une fois la bienvenue dans votre pays le Liban et je transmets à vos chers pays et à vos peuples frères les salutations et l’affection de tout le peuple libanais, implorant le Très-Haut de nous aider à assurer le succès de ce sommet, pour le bien et le salut de notre nation».
Dans son allocution d’ouverture du sommet, le président de la République, le général Émile Lahoud, a appelé ses pairs arabes à ne pas se soumettre «aux pressions» visant à arrêter l’intifada et la résistance contre Israël. Voici le texte intégral de l’allocution : «Mes frères, Majestés, Excellences et Altesses, «Je suis heureux et honoré de vous accueillir dans...