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Actualités - CHRONOLOGIE

BKERKÉ - Le message pascal du patriarche maronite interpelle l’Arabie saoudite, le Maroc et l’Algérie, parrains de l’accord de Taëf Sfeir déplore que le Liban « sous tutelle » soit absent de l’ordre du jour du sommet

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a rappelé hier à l’Arabie saoudite, à l’Algérie et au Maroc leur engagement de veiller à l’application de l’accord de Taëf, et a déploré que le Liban soit absent de l’ordre du jour du sommet arabe. «Cet engagement a aujourd’hui 14 ans, et la situation économique et sociale du Liban se dégrade de jour en jour, la détérioration affectant même le système pénal et judiciaire, sans que nul ne s’inquiète de ses causes, et alors même que les plaintes s’élèvent en raison de la lourdeur du fardeau économique, des taxes exorbitantes, de la concurrence déloyale et d’une hémorragie humaine persistante», a affirmé le patriarche maronite, dans son message pascal diffusé hier. «Nous ne pouvons que rendre grâce à Dieu de ce que le sommet arabe se tienne sur notre terre», a quand même affirmé le chef de l’Église maronite, dans l’espoir qu’il réussisse à régler la cause des Palestiniens et à leur donner un État qui les réunisse et les rende tous à leur sol national. Au Liban, «la situation se dégrade de jour en jour, a souligné le patriarche, en dépit des efforts déployés et des tentatives officielles de rassurer l’opinion». Le dignitaire religieux y voit une raison suffisante pour demander aux Libanais d’«oublier leurs zizanies et leurs rancœurs refoulées, et de serrer les rangs» pour trouver les solutions à des problèmes qui pourraient devenir insolubles avec le temps. «Au fond, nous sommes tous responsables», a encore lancé le patriarche. «Au demeurant, a-t-il enchaîné, compter sur autrui ne donnera rien, car nous l’avons fait et avons attendu en vain. Et puis, en y regardant de près, il est évident que l’état où nous nous trouvons n’est pas le fait des seuls Libanais, mais que la tutelle sous laquelle nous avons été placés depuis un quart de siècle y est pour beaucoup. Le Liban, aujourd’hui, est privé de volonté propre, sa souveraineté est limitée, il est placé sous des ordres qu’il exécute, sans discuter, sans que son avis ne soit sollicité, dans un état d’inconscience voisine du coma. Et nous assistons, en même temps, au ballet diplomatique des décideurs internationaux qui virevoltent autour de lui, traversent son espace aérien en se rendant chez ses voisins petits et grands, comme s’il était tout à fait marginal, voire inexistant, alors qu’il fut un temps où il était le point de mire de toute la région». Mais «il n’y a pas de place pour la crainte, dans le cœur d’un chrétien, a ajouté le patriarche maronite et le Liban, en dépit des épreuves et des drames, retournera ciel et terre pour retrouver ses droits et son rôle dans le concert des nations. Familier des épreuves depuis toujours, le Liban a retrouvé sa place sous le soleil, toutes les fois qu’on le croyait fini. Et si une génération de Libanais a fait preuve de pusillanimité, il s’en trouvera une nouvelle pour reprendre le flambeau et vibrer à l’appel de la liberté et de la dignité. Croire en une cause, c’est déjà la gagner à moitié. Et les Libanais, dans leur majorité, croient dans leur cause, et ils ont pris les moyens qui leur assurent qu’elle sera gagnée». Notons que l’ambassadeur de l’ Union européenne au Liban, M. Patrick Renauld, qui a rendu visite hier au patriarche Sfeir, a affirmé que son interlocuteur semblait «très inquiet» de ce qui se passe au Liban sur le plan judiciaire. Avec le chef de l’Église maronite, M. Renauld, qui effectuait une visite protocolaire, a parlé des projets de l’UE, des libertés fondamentales, des investissements et de ce facteur fondamental d’attraction qu’est «un corps judiciaire intègre et fort, inspirant confiance aux investisseurs étrangers».
Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a rappelé hier à l’Arabie saoudite, à l’Algérie et au Maroc leur engagement de veiller à l’application de l’accord de Taëf, et a déploré que le Liban soit absent de l’ordre du jour du sommet arabe. «Cet engagement a aujourd’hui 14 ans, et la situation économique et sociale du Liban se dégrade de jour en jour,...