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Actualités - CHRONOLOGIE

Message au monde arabe du haut représentant de l’UE pour la politique étrangère Dans une paix sincère et solide, il n’y aura que des gagnants, souligne Javier Solana

À l’occasion de la tenue du sommet arabe à Beyrouth, le haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune (Pesc), M. Javier Solana, a adressé au monde arabe un message dans lequel il souligne, notamment, que sa présence à la séance inaugurale du sommet, aujourd’hui mercredi, représente «le symbole d’une relation euro-arabe qui se modernise à tous les niveaux». M. Solana se prononce à cette occasion pour une «institutionnalisation» des relations euro-arabes, soulignant la nécessité de mener, «en tant que politiques, un meilleur dialogue entre civilisations» et insistant sur le fait que dans une paix sincère et solide, il n’y aura que des gagnants. Nous reproduisons ci-dessous le message de M. Solana : «J’ai l’honneur d’être présent à la séance inaugurale du sommet arabe de Beyrouth. J’y vois un symbole et un espoir. C’est le symbole d’une relation euro-arabe qui se modernise à tous les niveaux. Tout d’abord dans nos relations bilatérales. Les liens contractuels entre l’Union européenne en tant que telle et chaque pays membre de la Ligue arabe sont en constant développement. Plusieurs nouveaux accords ont été conclus l’année dernière. D’autres sont envisagés. Cette institutionnalisation de nos relations est une nécessité. Elle fournit un cadre dans lequel nous développons un dialogue politique de plus en plus marqué. J’ai déjà eu l’occasion de me rendre dans la plupart des pays membres de la Ligue arabe et je continuerai ces consultations qui portent sur tous les sujets que nous avons en commun : comment mener, en tant que politiques, un meilleur dialogue entre civilisations ? Comment ajuster nos réponses aux défis du XXIe siècle ? Comment œuvrer ensemble pour la paix dans la région, mais aussi en dehors de la région, sur le continent africain ou en Afghanistan ? Nos relations multilatérales ont aussi progressé. Elles ont lieu dans plusieurs cadres. Il y a le processus euro-méditerranéen qui, bientôt en avril, tiendra une nouvelle réunion ministérielle pour se fixer des objectifs plus ambitieux. Elles ont aussi lieu dans le cadre de notre concertation régulière avec les pays du Conseil de coopération du Golfe. La dernière réunion ministérielle s’est tenue il y a quelques semaines. J’entretiens également des consultations avec le secrétaire général de la Ligue. Tous ces échanges facilitent une meilleure compréhension, mais aussi la définition d’efforts communs au service d’un projet que je souhaite comme tous les Européens : une paix juste et durable au Moyen-Orient. Il y a dix jours, le Conseil européen a adopté la déclaration de Barcelone sur le Proche-Orient. Elle marque pour moi trois points essentiels de la nature de l’engagement européen au Moyen-Orient : un refus du statu quo ; la nécessité d’une perspective claire ; la réaffirmation de notre volonté de nous mobiliser, demain comme hier et aujourd’hui, pour soutenir tous les efforts menant à la paix. Nous avons d’abord exprimé une inquiétude extrême et une douleur réelle dans nos sociétés face à ce qui se passe depuis trop de mois entre Israéliens et Palestiniens. Il faut arrêter le bain de sang. Il n’y aura pas de solution militaire à ce conflit. Et, comme il est écrit dans le rapport Mitchell, que j’ai cosigné : “Pour que le cycle de violence soit brisé et la recherche de la paix reprise, il faut une nouvelle relation bilatérale comprenant à la fois une coopération sécuritaire et des négociations”. Mettre fin à la situation actuelle demande une réponse globale, en termes de sécurité, en termes politiques, en termes économiques. Ce sont des aspects inséparables et interdépendants d’un processus unique. Tous les dirigeants arabes avec qui je me suis entretenu ces derniers mois ont partagé cette analyse. Des principes clairs Le retour à un espoir d’une paix, qui en soit une, doit aussi reposer sur des principes clairs et un objectif global bien identifié. C’est ce qu’a redit l’Union européenne. Les principes sont connus. Ce qui est important est de ne pas les oublier. Ce sont ceux posés par les résolutions du Conseil de sécurité 242 et 338 et plus récemment par la résolution 1397. Ce sont ceux qui donnent la primauté au respect du droit international humanitaire. Ce sont ceux de la conférence de Madrid. C’est celui du respect des accords signés. L’objectif est aussi clair : mettre fin à l’occupation. Avec un projet qui verrait la création d’un État de Palestine, démocratique, viable et indépendant et l’ensemble des pays de la région reconnaître le droit d’Israël à vivre dans des frontières sûres et garanties. C’est pourquoi le Conseil européen s’est félicité de l’initiative récente du prince héritier Abdallah d’Arabie saoudite. Ses efforts, fondés sur le concept de pleine normalisation et de retrait général en conformité avec les résolutions des Nations unies, offrent une occasion qui doit être saisie. Dès que ce schéma a été connu, je m’en suis entretenu avec Son Altesse royale à Djeddah le 27 février. Le sommet de Beyrouth pourrait marquer un pas de plus dans cette logique. La situation actuelle n’entraînera que des perdants. L’engagement à une paix sincère et solide sera un effort – sans nul doute difficile après des décennies de conflit – dans lequel il n’y aurait que des gagnants. L’engagement de l’Union européenne demeurera. Nous sommes prêts à aider sur tous les fronts. Nous travaillons au retour du dialogue. Sur place, l’ambassadeur Moratinos, avec le représentant spécial de la Russie et le coordinateur spécial des Nations unies, appuient les efforts de l’envoyé spécial américain. Pour ma part, je poursuis mes consultations régulières avec tous les acteurs internationaux. Nous sommes convaincus qu’il y a une place utile pour un mécanisme de monitoring par une tierce partie et nous sommes prêts à y participer. Nous sommes conscients de la dimension économique du conflit et de ce que serait le prix de la paix. Engagés financièrement depuis longtemps, nous continuerons de l’être, dans l’urgence, pour aider le peuple palestinien et l’Autorité palestinienne et, dans la durée, pour promouvoir le développement et une intégration économique dans la région. Ce seront des atouts pour nos relations mutuelles qui, dans le futur, ne vont pas décroître, mais sont appelées à se structurer davantage. Ce sommet arabe est très important. Il peut envoyer un message fort que les peuples arabe et israélien puissent comprendre comme un projet pour l’avenir qui les incite à plaider pour l’arrêt immédiat du cercle vicieux actuel qui n’est pas seulement une menace pour la paix en général, mais aussi une menace pour nos valeurs. Il peut envoyer un message fort qui exprimerait à la fois la solidarité arabe avec les Palestiniens et qui rassurerait en même temps tous les peuples vivant dans la région. Cela pourrait faciliter la reprise de négociations ambitieuses. De tels efforts obtiendraient un soutien fort de l’Union européenne, fidèle à ses principes et à son engagement». Aznar présent Outre M. Solana, le chef du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, assistera à l’ouverture de la conférence.
À l’occasion de la tenue du sommet arabe à Beyrouth, le haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune (Pesc), M. Javier Solana, a adressé au monde arabe un message dans lequel il souligne, notamment, que sa présence à la séance inaugurale du sommet, aujourd’hui mercredi, représente «le symbole d’une relation euro-arabe...