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Actualités - REPORTAGE

Protestation contre une interview programmée d’Ariel Sharon Les journalistes observent un sit-in devant le studio d’al-Jazira

Les journalistes tassés dans le centre de presse du sommet arabe, à quelques centaines de mètres de l’hôtel Phoenicia, tuaient le temps comme ils pouvaient. Ils buvaient du café ou du thé, fumaient narguilés et cigarettes et faisaient la conversation... Un petit événement a cependant animé hier la longue journée des correspondants de presse : un sit-in organisé devant le studio d’al-Jazira dressé dans le centre de presse du sommet pour protester contre une interview que la chaîne qatarie devait effectuer avec le Premier ministre israélien, Ariel Sharon. C’est en début d’après-midi qu’une pétition de quelques lignes a été rédigée par un groupe de journalistes majoritairement libanais et égyptiens. Dans le texte, les rédacteurs «condamnent» la chaîne al-Jariza qui donne l’antenne «à l’assassin, au criminel de guerre, au sioniste Ariel Sharon». «Nous refusons que les médias arabes se transforment en tribunes sionistes», indique le communiqué qui a été signé par 148 journalistes. Un correspondant de presse irakien a décidé d’apposer sa signature avec du sang, en incisant un doigt pour l’occasion. Une demi-heure avant le début de l’entretien programmé par al-Jazira, le sit-in observé par une petite centaine de journalistes a été entamé sous la pluie devant le studio de la chaîne qatarie. Les discours sur le panarabisme, sur la cause palestinienne et sur le journalisme engagé n’ont pas manqué. Quarante-cinq minutes plus tard, Saïd el-Chouly, rédacteur en chef adjoint de la chaîne qatarie, s’est adressé aux journalistes qui s’étaient regroupés à l’entrée du studio. Il les a informés que l’entretien a été annulé. «Sharon voulait imposer des conditions techniques, pour l’interview, que notre direction a refusées», a-t-il dit. Le programme a été remplacé par une interview en direct du négociateur palestinien, Saëb Erakat. Du Qatar, le présentateur de l’entretien annulé, Mohammed Krichène, a précisé que «c’est M. Sharon qui avait demandé l’interview il y a deux jours, en faisant valoir qu’il avait un message à faire passer (avant le sommet arabe)». Il a également expliqué que le Premier ministre israélien «avait refusé d’être interviewé directement de Doha et exigé que l’entretien soit mené sur place par un correspondant local de la chaîne». «Ariel Sharon n’a même pas accepté de porter l’oreillette nécessaire pour communiquer avec Doha», a-t-il dit. Hier avec les routes coupées, les hélicoptères qui ont survolé de jour comme de nuit le périmètre de la zone rouge, l’armée présente partout aux entrées de la capitale, le cœur de Beyrouth ressemblait à une région en état de siège. Et avec ce spectacle, beaucoup se sont souvenus des tristes années de la guerre. Mais on le sait bien, il y a un prix à payer pour assurer la sécurité des chefs d’État arabes... Patricia KHODER
Les journalistes tassés dans le centre de presse du sommet arabe, à quelques centaines de mètres de l’hôtel Phoenicia, tuaient le temps comme ils pouvaient. Ils buvaient du café ou du thé, fumaient narguilés et cigarettes et faisaient la conversation... Un petit événement a cependant animé hier la longue journée des correspondants de presse : un sit-in organisé devant le...