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Actualités - OPINION

Des résolutions applicables plutôt qu’un consensus de pure forme

La mouture d’un communiqué final donne souvent lieu à un exercice rédactionnel de haute voltige. Par lequel on s’efforce de concilier des contraires, d’éviter un clash entre faucons et colombes, de contenter tout le monde et son père. Une échappatoire sémantique contre laquelle des sources locales mettent en garde. En soulignant qu’un consensus de pure forme porterait à terme un coup dur à l’ensemble du camp arabe, dont la crédibilité et la cohésion voleraient en éclats. Pour ces personnalités, il est évident que le problème n’est pas de sauver la face des uns ou des autres par des jongleries lexiques. Mais bien de faire face à une situation périlleuse. Par des résolutions qui auraient le mérite premier d’être applicables. Ensuite par un suivi sérieux pour leur concrétisation de fait. Ces pôles indiquent qu’il ne suffit pas de se contenter de réitérer des positions de principe archiconnues. Comme d’exiger le retrait d’Israël derrière les lignes du 4 juin 1967, alors que cet État s’y refuse, en arguant d’une interprétation différente de la 242. Ou comme de prôner la création d’un État palestinien, sans colonies et dont Jérusalem serait la capitale, ce qu’Israël n’admet pas. Et il en va de même pour la 194 et le droit de retour que l’État hébreu récuse. Sans compter qu’un grand nombre de réfugiés préfèrent ouvertement ne pas regagner leurs foyers d’origine et toucher des indemnités. Quant à la normalisation des relations en cas de paix, il est évident que les Arabes l’entendent comme devant être froide, alors qu’Israël la veut totale. Tout cela, enchaînent ces sources, aboutit à une question cruciale : est-ce que les Arabes savent comment agir si Israël se dresse contre les résolutions qu’ils vont adopter à Beyrouth ? Il est clair, soulignent ces personnalités, que les États arabes risquent de se diviser sur les moyens à mettre en œuvre pour obtenir satisfaction. Les uns penchent pour le recours diplomatique, les pressions économiques, en misant sur l’appui de blocs amis comme l’Europe. Ainsi que sur la détermination des Américains à faire aboutir le processus de paix. D’autres soutiennent qu’Israël ne comprend que le langage de la force, comme cela s’est vu au Liban-Sud. Donc, qu’il faut poursuivre la lutte armée, la résistance ou l’intifada jusqu’à ce que l’ennemi plie bagages. Ils mettent en garde contre une reprise de pourparlers qui serait pour l’État hébreu une occasion de manœuvres dilatoires. Comme cela s’est produit, relèvent-ils, pour les principes de Madrid ou les résolutions de l’Onu. Pour ce qui est du double problème du conflit irako-koweïtien et de l’affrontement irako-américain, les Arabes se montrent d’accord pour estimer qu’il faut prohiber le recours aux armes. C’est-à-dire que ni l’Irak ni aucun autre pays de la région ne doit être attaqué militairement. Bagdad devant toutefois se soumettre effectivement aux injonctions de l’Onu concernant l’abolition de son arsenal de destruction massive et le retour des inspecteurs. Tout comme il doit s’engager à ne pas agresser le Koweït et à reconnaître sa souveraineté. Émile KHOURY
La mouture d’un communiqué final donne souvent lieu à un exercice rédactionnel de haute voltige. Par lequel on s’efforce de concilier des contraires, d’éviter un clash entre faucons et colombes, de contenter tout le monde et son père. Une échappatoire sémantique contre laquelle des sources locales mettent en garde. En soulignant qu’un consensus de pure forme porterait à...