L’absence de Berry et Hariri

Le ministre des Déplacés Marwan Hamadé a déclaré hier que l’on se devait de laisser aux vestiaires les susceptibilités et autres pommes de discorde internes jusqu’à la fin du 14e sommet arabe. Il faisait allusion au boycottage par les nos 2 et 3 de l’État, Nabih Berry et Rafic Hariri, de la cérémonie d’accueil des dirigeants arabes hier sur le tarmac de l’AIB. «Un incident protocolaire – auquel on ne peut pas passer outre sans menacer les constantes de la construction libanaise – a eu lieu, et a fait que les présidents Hariri et Berry n’ont pas participé à l’accueil des dirigeants», a précisé le ministre. Or, L’Orient-Le Jour a appris, à ce sujet et de sources bien informées, que Nabih Berry avait profité de son entretien avant-hier lundi à Baabda pour, en son nom et en celui de Rafic Hariri, «rappeler au président Lahoud qu’ils ne sont pas de simples accompagnants, et qu’ils n’allaient pas attendre de côté pendant qu’il s’entretenait avec un dirigeant arabe». Le chef de l’État leur aurait dit qu’il comprenait ce point de vue mais que, «protocolairement, on ne pouvait pas faire autrement». «Alors ce sera sans nous», lui aurait répondu le président de la Chambre. Dans tous les cas, dans les milieux proches du Premier ministre, l’on confirme que ce boycottage va s’arrêter là, et que les choses se dérouleront comme prévu, aujourd’hui et demain. Réunion Hariri-Ibrahimi à Koraytem Le Premier ministre Rafic Hariri a reçu hier à Koraytem l’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu en Afghanistan, M. Lakhdar Ibrahimi, avec qui il s’est entretenu durant 45 minutes. À l’issue de la réunion, M. Ibrahimi a affirmé qu’il assistera au sommet de Beyrouth en compagnie de M. Kofi Annan. Interrogé sur «l’éventualité de chamboulements de dernière minute avant le sommet», M. Ibrahimi a répondu : «Nous souhaitons que ce ne soit pas le cas. Je ne suis partie ni aux chamboulements ni à leur résolution». Il a enfin refusé de donner son avis sur la situation au plan régional, indiquant que c’est à M. Annan de répondre à cette question. «En tant que citoyen arabe, mon avis est le même que le vôtre…», a-t-il conclu.