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Actualités - CHRONOLOGIE

Ariel Sharon au sommet ? Irritation et incrédulité à Beyrouth

L’insistance avec laquelle le Premier ministre israélien Ariel Sharon a évoqué au cours du week-end sa venue éventuelle à Beyrouth pour s’adresser au sommet arabe a provoqué au Liban l’hilarité ou l’irritation, et, surtout, l’incrédulité. Dans un entretien publié samedi par le Washington Post, M. Sharon avait fait état, pour la première fois publiquement, de son envie de s’adresser au sommet arabe de Beyrouth prévu les 27 et 28 mars. «Tout le monde a cru à une galéjade, destinée à flatter les bons sentiments du public américain, au moment où la cote de M. Sharon baisse à Washington en raison de ses excès», a déclaré dimanche un responsable arabe à l’AFP. La réaction du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, interrogé samedi sur la perspective d’une visite aussi inattendue, était caractéristique de l’incrédulité générale, voire de la franche hilarité qui l’ont accueillie à Beyrouth. «En me posant cette question, vous voulez sûrement blaguer», a-t-il dit en riant à un journaliste. «Si Sharon veut venir, nous examinerons si nous pouvons l’accepter. Et s’il assiste (au sommet), nous verrons si nous l’autoriserons à retourner» en Israël, a-t-il dit, sous les applaudissements des journalistes arabes. Une exigence symétrique aux conditions posées le 19 mars par M. Sharon pour laisser M. Arafat se rendre au sommet arabe puis revenir : que le cessez-le-feu soit effectif et que le leader palestinien évite de prononcer des discours incendiaires devant ses pairs arabes. Deux ministres arabes, le Palestinien Nabil Chaath (Coopération internationale) et le Jordanien Marwan Moacher (Affaires étrangères), questionnés à ce sujet par l’AFP samedi dans l’avion les conduisant à Beyrouth, ont refusé de prendre l’idée au sérieux, la jugeant «anecdotique» et «bien dans le style de l’homme Sharon». Dimanche pourtant, M. Sharon est revenu à la charge, affirmant en Conseil des ministres avoir fait part au vice-président américain Dick Cheney, mardi dernier lors de sa visite en Israël, de son projet de s’adresser au sommet arabe de Beyrouth, selon un communiqué de la présidence du Conseil israélien. «J’ai dit qu’il était normal que l’on me permette de m’adresser au sommet de Beyrouth et de dire quelle était la position d’Israël, quel était son programme car, finalement, il est impossible de faire progresser un plan sans Israël», conclut le communiqué. Interrogé à son tour dimanche, un responsable libanais est d’abord parti d’un grand éclat de rire, avant de se reprendre pour dire : «D’abord, il faut qu’il (M. Sharon) laisse venir Arafat. Après on verra». Moins amusé, un député du Hezbollah, Hussein Hajj Hassan, a déclaré à l’AFP qu’il s’agissait d’«une mauvaise blague !». «Sharon est un ennemi, à la tête d’un pays ennemi. Comment pourrait-il venir alors que ce pays occupe encore des territoires libanais, détient toujours des prisonniers libanais et qu’il écrase la Palestine. Et puis il y a Jérusalem», a-t-il ajouté.
L’insistance avec laquelle le Premier ministre israélien Ariel Sharon a évoqué au cours du week-end sa venue éventuelle à Beyrouth pour s’adresser au sommet arabe a provoqué au Liban l’hilarité ou l’irritation, et, surtout, l’incrédulité. Dans un entretien publié samedi par le Washington Post, M. Sharon avait fait état, pour la première fois publiquement, de son...