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Actualités - CHRONOLOGIE

L’implication US dans le conflit israélo-palestinien, un gage de bonne volonté pour le monde arabe Cheney rentre du Proche-Orient sans feu vert pour frapper l’Irak

Le vice-président américain Dick Cheney a quitté hier Ankara au terme d’une tournée de 11 pays du Moyen-Orient qui lui a permis de mesurer l’opposition de principe de ses alliés régionaux à l’offensive envisagée par les États-Unis contre l’Irak. Le général Tommy Franks, chef du Commandement central américain, a déclaré pour sa part à Moscou qu’aucune décision sur une intervention contre l’Irak n’a été prise bien que Saddam Hussein «continue à être un problème», Tout au long de ce périple dans douze pays – neuf capitales arabes, la Grande-Bretagne, la Turquie et Israël – M. Cheney a pu constater que le conflit israélo-palestinien constituait la première priorité pour la région, plaçant, au moins temporairement, le dossier irakien au second plan. «Le vice-président a entendu pratiquement tous les dirigeants de la région dire l’importance qu’ils accordent au conflit israélo-palestinien. Les États-Unis doivent en tenir compte s’ils veulent avoir le soutien des pays de la région pour toute action contre Saddam Hussein», estime Steven Riskin, spécialiste du Proche-Orient au United States Institute of Peace (USIP) de Washington. En renvoyant sur place leur émissaire Anthony Zinni et en se démarquant de la politique sécuritaire du Premier ministre israélien Ariel Sharon, les États-Unis ont donné des gages de bonne volonté au monde arabe. Ils ont toutefois suscité des craintes de voir cette politique d’apaisement servir à plus long terme de monnaie d’échange en vue d’une offensive pour renverser le président irakien Saddam Hussein, objectif affiché des États-Unis même si les moyens pour y parvenir n’ont pas encore été définis. Les meilleurs alliés des États-Unis dans cette partie du monde, de l’Égypte à la Turquie en passant par l’Arabie saoudite, ont exprimé leurs craintes face au risque de déstabilisation régionale d’une action militaire contre Bagdad. M. Cheney lui-même a été peu bavard en public sur ce sujet. Lors de son passage à Londres, première étape de sa tournée, il a affirmé qu’il aurait «des discussions franches» avec ses interlocuteurs sur ce dossier, tout en assurant que «les États-Unis ne vont pas annoncer de décisions». Le Premier ministre turc Bülent Ecevit, que M. Cheney a rencontré mardi à la fin de son périple, s’est dit «soulagé» après avoir reçu des assurances que Washington n’envisageait pas d’attaque dans un avenir proche. Toutefois, le caractère ultraconfidentiel des entretiens sur ce sujet «fait qu’il est difficile de dire si M. Cheney a réussi ou non à progresser», estime Steven Riskin. «Si l’on s’en tient à la rhétorique, il semble ne pas y avoir beaucoup de soutien à une action contre Saddam Hussein», relève également Scott Lasensky, mais la réalité pourrait se révéler très différente. «Dès qu’une action commencera de se mettre en place avec des chances sérieuses de succès, en particulier sur le plan militaire, on verra les dirigeants arabes faire preuve de plus de soutien. Les réserves que l’on entend actuellement sont principalement à usage de l’opinion domestique», estime-t-il.
Le vice-président américain Dick Cheney a quitté hier Ankara au terme d’une tournée de 11 pays du Moyen-Orient qui lui a permis de mesurer l’opposition de principe de ses alliés régionaux à l’offensive envisagée par les États-Unis contre l’Irak. Le général Tommy Franks, chef du Commandement central américain, a déclaré pour sa part à Moscou qu’aucune décision...