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Actualités - CHRONOLOGIE

Sécurité - Préventions des attaques terroristes et simulations de catastrophes Plus de 100 médecins et 85 ambulances pour protéger les chefs d’État arabes(PHOTOS)

Les mesures prévues pour assurer la sécurité des chefs d’État arabes ne se limitent pas au blocage de certaines routes, à la fermeture de l’aéroport de Beyrouth, ou au bouclage de tout un secteur de la capitale. Il faut veiller à la santé de chaque chef de délégation, prévoir les accidents et d’éventuels attentats terroristes, et surtout intervenir et travailler dans l’urgence. La Garde républicaine qui est en charge de la sécurité personnelle des participants au sommet a mis en place – en collaboration avec le ministère de la Culture – un plan d’ensemble qui couvre 29 secteurs, parmi eux l’unité médicale, dirigée par le lieutenant-colonel médecin de la Garde républicaine, Oussama Mouallem. L’unité médicale comprendra plus 100 médecins venus de l’armée libanaise et de l’Hôpital américain de Beyrouth (AUH), 750 secouristes de la Croix-Rouge, de la Défense civile et des pompiers de Beyrouth, et 85 ambulances dont quatre appartenant à la Garde républicaine et munies des équipements les plus modernes, notamment des appareils respiratoires, des défibrillateurs… Bref, de véritables salles de soins intensifs. Dans un entretien avec L’Orient-Le Jour, le lieutenant-colonel médecin Mouallem a donné quelques détails du plan mis en place par l’unité médicale dont il a la garde. Par exemple, sur le parcours de l’aéroport de Beyrouth à l’hôtel Phoenicia, et retour, le convoi de chaque chef d’État arabe sera escorté par l’une des quatre ambulances, ultrasophistiquée de la Garde républicaine, et d’un hélicoptère. «En cas d’attentat ou d’attaque terroriste, si l’ambulance ne peut pas intervenir, c’est l’hélicoptère qui transportera la personne atteinte à l’AUH», indique le colonel Mouallem. Le toit de l’Hôpital américain, tout au long du sommet, sera aménagé en héliport. Plusieurs dizaines de lits dans cet établissement resteront vacants en prévision des urgences. «Pour le sommet francophone, nous avons coopéré, et nous coopérerons, avec l’Hôtel-Dieu», indique-t-il. «Mais comme les chefs d’État arabes sont habitués à l’AUH, nous avons opté pour cette institution», relève-t-il. La Garde républicaine n’omet pourtant de sa liste aucun hôpital de Beyrouth ou de la banlieue en cas d’attentat terroriste. Bien qu’une attaque demeure improbable, les responsables de la sécurité ont imaginé les pires catastrophes et les moyens d’intervention les plus sophistiqués. Ainsi, l’évacuation d’un chef d’État pourrait se faire par voie de terre, d’air (hélicoptère), ou de mer (vedette de la marine). La Garde républicaine mettra également en place deux hôpitaux de campagne, l’un d’une capacité de 15 lits à l’AIB, et l’autre d’une capacité de 40 lits au parking découvert de l’hôtel Monroe. Le lieutenant-colonel médecin Mouallem indique à ce sujet que «ces hôpitaux, en cas de catastrophe, seront utilisés pour le tri des blessés». En cas d’hémorragies, ce sont les banques de sang de l’hôpital militaire et de la Croix-Rouge qui interviendront. Quatre cliniques fixes fonctionneront tout au long du sommet. Deux d’entre elles se trouveront à l’hôtel Phoenicia, une à l’hôtel Monroe, et la quatrième dans l’aile principale de l’aéroport de Beyrouth. Dans la zone rouge du centre-ville et des grands hôtels, des ambulances – véritables cliniques ambulantes – circuleront en permanence dans tout le périmètre de sécurité. Le volet le plus original de cette unité de sécurité est ce que la Garde républicaine appelle «la médecine préventive». Pour le lieutenant-colonel Mouallem, «quand on prévoit des attentats terroristes, on ne pense pas uniquement aux explosions et aux coups de feu, loin de là». «Ce genre d’attentats est le plus facile à gérer ; le plus difficile consiste à prévenir les attaques biochimiques et les empoisonnements», indique-t-il. Inspecter les plats est une affaire de routine. Avant d’être cuisinés et consommés, les viandes, les poissons, et les laitages seront testés par un vétérinaire. Une nouvelle méthode sera également adoptée pour le sommet de Beyrouth. Pour chaque plat servi, un autre sera conservé durant 48 heures. «Ainsi, s’il y a empoisonnement, les prélèvements et les biopsies (afin de définir le poison) seront effectués sur la nourriture et non sur les personnes», note-t-il. Pour éviter les empoisonnements au gaz, les conduites des climatiseurs des hôtels où logeront les chefs de délégation seront continuellement surveillées. Un matériel spécial sera également utilisé pour détecter les enveloppes suspectes, notamment celles qui pourraient être contaminées à l’anthrax. Jusqu’à mardi prochain, l’unité médicale en charge du sommet effectuera encore trois simulations de situations catastrophes, dont l’une à l’AIB. Parmi les exercices déjà effectués, l’armée a simulé un feu dans tous les étages de l’immeuble de l’ancien hôtel Hilton, non loin du complexe du Starco. Croix-Rouge, Défense civile, pompiers de Beyrouth ont utilisé, pour la première fois, un pont hydraulique afin d’évacuer les blessés. Les préparatifs du sommet francophone, reporté à octobre 2002, ont permis aux responsables de la sécurité, notamment à l’unité médicale, d’être à la hauteur de l’événement qui se tiendra la semaine prochaine à Beyrouth. Mis à part le savoir-faire de la France et du Canada, ces pays francophones ont accordé une assistance matérielle au Liban. Par exemple, les deux ambulances dotées d’une salle de soins intensifs (parmi les quatre qui rouleront la semaine prochaine) ont été livrées l’année dernière par le Canada. L’hôtel « Phoenicia » interdit aux journalistes Le ministre de la Culture, chargé des préparatifs du sommet arabe, Ghassan Salamé, a réuni hier à déjeuner un nombre de directeurs de journaux et de rédacteurs en chef de la presse écrite pour évoquer avec eux les modalités du sommet arabe. Les journalistes seront parqués dans une tente en face de l’hôtel Phoenicia. À partir de cette tente climatisée, ils pourront suivre, en direct, sur écran géant, les séances d’ouverture et de clôture du sommet. La salle de conférences de l’hôtel Phoenicia sera dotée de trois caméras. La tente dressée en face de l’hôtel sera équipée de 90 ordinateurs, offerts par le Canada, à l’occasion du sommet francophone qui devait être tenu à Beyrouth en octobre passé. Les journalistes munis d’ordinateurs portables pourront également brancher leur matériel. Les communications téléphoniques locales et l’envoi international de télécopies à partir de la salle de presse improvisée seront gratuits, contrairement aux communications vocales internationales, qui seront payantes. La tente qui abritera les délégués de la presse sera équipée d’espaces aménagés pour les entretiens privés. Comment les journalistes pourront-ils entrer en contact avec les délégations ? Ce sont les participants au sommet qui viendront bavarder, sous la tente, avec eux. Les journalistes seront admis uniquement à l’hôtel Phoenicia, escortés de gardes, à la demande d’un chef d’État arabe présent. Ils devraient donc assurer les rendez-vous pour ce genre d’entretien par leurs propres moyens. Sur le plan des réunions bilatérales, une rencontre devrait se tenir entre le secrétaire général des Nations unis, Kofi Annan, et le chef de la délégation irakienne. Cette rencontre pourrait aider à débloquer la crise entre l’Irak et l’organisation internationale. Cours suspendus dans les universités Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Abdel Rahim Mrad, a publié hier une circulaire sur le congé à l’Université libanaise et dans les universités privées à l’occasion du sommet arabe. Ce congé coïncidera avec les vacances de Pâques. Les universités seront fermées du samedi 23 mars au mardi 2 avril. Par ailleurs, la direction de l’orientation de l’armée libanaise a publié un communiqué soulignant que les organismes chargés de la sécurité terrestre, maritime et aérienne suivront un entraînement et effectueront plusieurs simulations, aujourd’hui mardi de 8 heures à 14 heures entre l’hôtel Phoenicia et la Quarantaine. Patricia KHODER
Les mesures prévues pour assurer la sécurité des chefs d’État arabes ne se limitent pas au blocage de certaines routes, à la fermeture de l’aéroport de Beyrouth, ou au bouclage de tout un secteur de la capitale. Il faut veiller à la santé de chaque chef de délégation, prévoir les accidents et d’éventuels attentats terroristes, et surtout intervenir et travailler dans...