Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Conseil des ministres - L’erreur de trajectoire des exclusivités ne sera pas répétée Vaste tour de table pour faire passer sans encombre le compte de gestion de la dette

En avant-propos du Conseil des ministres de demain jeudi, le président du Conseil, M. Rafic Hariri, se dépense en concertations tous azimuts. Pour faire passer le projet de compte de gestion de la dette publique comme une lettre à la poste. Et éviter de la sorte les réactions outrées enregistrées à la suite du projet-surprise supprimant les agences exclusives. Bien entendu, le Premier ministre se préoccupe tout d’abord du secteur économique et financier, tout en ménageant les politiques. Il rencontre ainsi les piliers des organismes économiques, pour en recueillir un avis naturellement avisé, sur le traitement qu’il apporte au lourd problème des finances publiques. Il évoquera pour sa part, indiquent ses proches, l’ensemble de mesures qu’il compte encore prendre. En s’expliquant du mieux qu’il peut aussi bien sur le compte de gestion que sur la dernière émission d’un milliard de dollars en eurobonds. Il espère ainsi apaiser un peu les troubles émotifs, les appréhensions des milieux d’affaires comme de l’opinion en général, face à des dispositions annoncées de but en blanc, sans préavis comme sans consultation préalable. En dissipant un peu le désagréable climat suscité par une orientation étatique de quasi-fait accompli et de pouvoir discrétionnaire, pour ne pas dire arbitraire. Une démarche antérieure jugée d’autant moins démocratique que dans son esprit même, la Constitution observe qu’en matière de finances, la haute main devrait revenir à l’Assemblée nationale, représentante du peuple dit souverain. M. Hariri entend donc corriger la trajectoire, en conférant avec les organismes économiques comme avec différents créneaux concernés de la société civile. Il n’aura pas ainsi obligé des ingrats. Car dès l’annonce des consultations élargies (qui ne seraient pas toutes rendues publiques, secret professionnel oblige parfois), bien des pôles économiques ou politiques lui ont rendu le compliment. En applaudissant à tout rompre, des deux mains (difficile d’ailleurs de faire autrement), le projet de compte de gestion de la dette publique à la Banque centrale. Ainsi, M. Jacques Sarraf, président de l’Association des industriels, estime que la démarche est saine, qu’elle est de nature à renforcer le crédit du Liban à l’étranger en améliorant la crédibilité de son gouvernement. Pour d’autres personnalités, le gouvernement prouve maintenant qu’il traite avec sérieux le passif du Trésor. Et elles souhaitent que la mesure envisagée soit approuvée sans coup férir demain par le Conseil des ministres, en attendant d’être adoptée par la Chambre. Mais la courtoisie ayant quand même des limites, ces mêmes pôles relèvent que l’ouverture d’un compte de gestion, tout en étant un pas en avant dans la bonne voie, est loin de constituer un début de solution et encore moins une guérison complète du mal débiteur. Ils attendent dès lors avec impatience des précisions, de préférence chiffrées, sur le panel de dispositions ciblées que le ministre des Finances, M. Fouad Siniora, a récemment promises en matière de réduction de la dette. Et de son service (paiement des intérêts) qui obère lourdement le budget. Les gouvernants se disent profondément convaincus de la nécessité de ces mesures et d’aller dans la bonne voie. Ils font peu de cas dès lors des critiques qui leur sont adressées et qu’ils mettent généralement au compte d’une simple vindicte. Car elles émanent surtout de leurs prédécesseurs, M. Sélim Hoss pour le président Hariri et M. Georges Corm pour M. Siniora. C’est pourtant M. Corm, relèvent des professionnels, qui a eu le premier l’idée d’un compte de gestion, bien que maintenant il affirme qu’il faut plutôt une caisse d’amortissement. Ils ajoutent que l’ancien ministre avait tenté de faire réaliser le projet mais s’était heurté au refus de certains responsables. Ces spécialistes se demandent cependant si l’on peut vraiment faire quelque chose sans les privatisations. À ce propos, le ministre des Télécoms, M. Jean-Louis Cardahi, indique que son département est maintenant fin prêt. Pour l’application des mécanismes d’une adjudication internationale pour les deux concessions de cellulaire. L’étude commandée à la banque britannique est terminée et fera l’objet d’un rapport du ministre au Conseil. M. Cardahi conférera de même avec les dirigeants des deux compagnies sortantes (ou sorties). Les loyalistes soulignent que le pouvoir veut mener une action multilatérale cohérente. Pour paver la voie à la tenue de Paris II. Ils ajoutent que les dirigeants tenteront de mettre à profit sur le plan économique et financier le sommet arabe que Beyrouth reçoit à la fin du mois. En rappelant à leurs partenaires des obligations anciennes d’assistance jamais respectées et qui se chiffrent en milliards de dollars. Cette question devrait être à l’ordre du jour des prochains entretiens du président Hariri avec les autorités saoudiennes. Philippe ABI-AKL
En avant-propos du Conseil des ministres de demain jeudi, le président du Conseil, M. Rafic Hariri, se dépense en concertations tous azimuts. Pour faire passer le projet de compte de gestion de la dette publique comme une lettre à la poste. Et éviter de la sorte les réactions outrées enregistrées à la suite du projet-surprise supprimant les agences exclusives. Bien entendu, le...