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Actualités - CHRONOLOGIE

Commémoration - Il y a un an, s’éteignait le chef spirituel de la communauté chiite Sfeir (citant Chamseddine) : La réussite de l’application de Taëf dépend des musulmans(photo)

La première commémoration annuelle de la disparition de l’imam cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine, président du Conseil supérieur chiite, au palais de l’Unesco, a permis au patriarche maronite de donner toute la mesure de l’affection et de l’estime qu’il portait au dignitaire chiite disparu, et de rappeler à la communauté politique enlisée dans des discussions byzantines quelques fortes vérités. Des nombreux hommages rendus à cheikh Chamseddine, celui du chef de l’Église maronite était le plus personnel, le plus confidentiel. Le patriarche Sfeir a évoqué, en de brèves séquences, sa première rencontre avec Mohammed Mehdi Chamseddine, alors simple dignitaire chiite, dans la seconde moitié des années 70, et le sentiment d’amitié qui s’est installé entre eux, dès cette époque. Mais le moment fort du meeting a été l’évocation, par le patriarche maronite, du remarquable itinéraire politique et communautaire de celui à qui l’on doit la création du Comité national islamo-chrétien pour le dialogue. Citations à l’appui, le chef de l’Église maronite a évoqué la grande figure d’un homme à la pensée subtile, toujours en recherche, qui est passé de l’appui à la démocratie du nombre, à la foi dans la démocratie consensuelle, de l’abolition du communautarisme religieux à la préservation de l’esprit de cette formule, de la grande circonscription à la petite. D’un homme qui a retrouvé, au terme d’un cheminement personnel tout à fait singulier, les grandes intuitions du Concile Vatican II sur la fin du rôle policier de l’État et l’avènement de la société civile. «Les chrétiens ont peur pour eux-mêmes (...) et ce phénomène est justifié. Il est du devoir de leurs compatriotes musulmans de leur offrir des garanties pour la disparition des motifs de crainte. Dieu m’est témoin que c’est là l’une de mes plus profondes préoccupations», lançait-il en 1992, au moment des élections législatives. Le patriarche maronite, qui le rappelle, cite des propos comme celui-ci : «Mon appréhension la plus profonde n’est pas comment seront représentés les musulmans, ni même les chiites d’entre eux, mais les chrétiens». Opposé à la création d’une République islamique au Liban, cheikh Chamseddine, ajoute le patriarche maronite, était allé jusqu’à dire, parlant de l’accord de Taëf : «Ceux qui assument la responsabilité du succès ou, à Dieu ne plaise, de l’échec de cette nouvelle formule, ce sont les musulmans». Tour à tour, cheikh Abdel Amir Kabalan, mufti jaafarite, le mufti de la République, le cheikh Akl druze, l’évêque grec-catholique Sélim Ghazal et l’évêque grec-orthodoxe Élias Najem ont rendu hommage à l’une des plus marquantes figures religieuses, intellectuelles et politiques du Liban, à un homme dont la dignité et l’exemple restent une inspiration pour beaucoup.
La première commémoration annuelle de la disparition de l’imam cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine, président du Conseil supérieur chiite, au palais de l’Unesco, a permis au patriarche maronite de donner toute la mesure de l’affection et de l’estime qu’il portait au dignitaire chiite disparu, et de rappeler à la communauté politique enlisée dans des discussions...