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Actualités - OPINION

L’opposition est elle-même désunie Les loyalistes hostiles à un changement de cabinet

Un nouveau gouvernement pour le redressement économique assorti d’une réforme politique ? Ceux qui proposent une telle solution, répond un ministre influent, ne sont eux-mêmes pas d’accord entre eux. Ni sur le programme, ni sur la composition du cabinet. À ce sujet, on peut du reste se demander, poursuit le ministre, comment faire pour que toutes les fractions, tous les partis, tous les courants qui comptent, et ne se comptent pas, se considèrent comme représentés au pouvoir. Qui choisir sans soulever des vetos ou des objections quant à sa véritable représentativité. Les contradictions foisonnent. Ainsi la plupart des antitaëfistes se sont mis à réclamer l’application complète de cet accord. Il serait sans doute logique de continuer à garder sur la touche les éléments qui ne se rallient pas au système. Même si on devait lever le tabou, au nom de l’entente nationale, il resterait l’insoluble question des options fondamentales de réforme. Le plan de redressement devrait faire l’objet d’un consensus général entre des pôles de tendances inconciliables. Certains demandent qu’un tel accord intervienne avant la mise sur pied du nouveau gouvernement, pour qu’il sache exactement quoi faire et où aller. Mais en pratique, cela reviendrait à dire que beaucoup de parties se retrouveraient hors-jeu, ou s’excluraient elles-mêmes, du fait qu’elles ne pourraient admettre les lignes directrices de l’action à entreprendre. On sait en effet, entre autres exemples, que certains sont contre le principe même des privatisations généralisées. Ou contre la disparition d’organismes étatiques dispendieux. Dès lors, le cabinet virtuel ne pourrait pas être d’union et encore moins d’entente nationale. Car autrement, le pouvoir se trouverait incapable de mener à bien l’opération technique de sauvetage. Insistant ensuite sur la question de la cooptation de l’Est politique, et plus particulièrement des maronites, ce ministre évoque d’abord le cas des Kataëb. En se demandant s’il faudrait ne retenir que la formation reconnue officiellement, dirigée par M. Karim Pakradouni. Ou ne pas ignorer le courant du président Amine Gemayel qui, s’il n’était pas partie au pouvoir, s’estimerait en droit de dénier au cabinet toute qualité d’entente nationale. On devrait alors peut-être se résoudre à ne pas faire appel aux Phalanges. Quant au Parti national libéral que préside M. Dory Chamoun, il s’inscrit en faux contre nombre d’orientations politiques ou économiques de la majorité des composantes de l’éventuel cabinet. Ainsi ce parti développe au sujet de Taëf et de la présence militaire syrienne un point de vue auquel le pouvoir ne saurait souscrire, ni maintenant, ni plus tard. Pour que l’adhésion du PNL soit possible, il faudrait qu’il admette que cette présence militaire syrienne est «nécessaire et légale», ce qui semble peu probable. Il en va de même pour le Bloc national de M. Carlos Eddé. Pour ce qui est de la Rencontre de Kornet Chehwane, son inclusion paraît plus facile. Mais, observe ce ministre, on peut prévoir qu’en cas de désignation de certains de ses membres indépendants qui ont leur assise populaire, d’autres ne se rebiffent car ils sont tout autant représentatifs. Et la Rencontre risquerait de voler en éclats, ce qui mettrait derechef en doute le taux même de la représentativité chrétienne. D’autant qu’on aurait laissé dehors les Kataëb, légalistes et contestataires confondus, le PNL et le BN, sans parler, bien entendu, des aounistes. Il n’y aurait pas de cabinet d’entente et l’on n’aurait fait que substituer des personnes à d’autres. Émile KHOURY
Un nouveau gouvernement pour le redressement économique assorti d’une réforme politique ? Ceux qui proposent une telle solution, répond un ministre influent, ne sont eux-mêmes pas d’accord entre eux. Ni sur le programme, ni sur la composition du cabinet. À ce sujet, on peut du reste se demander, poursuit le ministre, comment faire pour que toutes les fractions, tous les...