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Actualités - CHRONOLOGIE

La presse populaire lance les premiers appels à la démission Un an après son entrée en fonctions, « Arik » usé par l’intifada

Un an après voir pris ses fonctions en promettant de rétablir la sécurité des Israéliens, Ariel Sharon paraît impuissant à mater l’intifada, devenue une véritable guérilla, et sa popularité est en chute libre dans une opinion en plein désarroi. «Le public est de plus en plus conscient qu’il n’a pas de stratégie» pour faire face à l’intifada, affirme l’analyste Joseph Alpher, un ancien conseiller du prédécesseur de M. Sharon au poste de Premier ministre, le travailliste Ehud Barak. En un an, ce même public, qui l’avait plébiscité le 6 février 2001 en l’élisant avec la plus grande marge de l’histoire électorale d’Israël (plus de 25 points d’avance sur M. Barak), s’est détourné de lui, comme le montrent tous les sondages. Selon le dernier en date, rendu public vendredi, seuls 42 % des Israéliens sont satisfaits de sa politique, soit une baisse de 7 points en un mois, alors que 53 % se déclarent insatisfaits, en hausse de 8 points sur la même période. De plus, près des trois quarts des Israéliens (73 %) affirment qu’il n’a pas tenu ses promesses, un chiffre qui illustre à la fois la dégradation dramatique de la situation en matière de sécurité et la crise économique que traverse le pays. Le mécontentement est tel que les premiers appels à la démission sont déjà apparus dans la presse populaire. «Un gouvernement qui a promis lors de sa mise sur pied de mettre fin au terrorisme, mais l’a augmenté, devrait démissionner... Un gouvernement qui a promis de mettre fin à la récession, mais l’a aggravée, devrait démissionner. Un gouvernement qui a promis de nous rapprocher de la paix, mais l’a éloignée pour plusieurs générations, devrait démissionner», lançait hier un éditorialiste du quotidien Yediot Aharonot dans un véritable réquisitoire. C’est l’échec de M. Sharon en matière sécuritaire qui est le plus spectaculaire et le plus lourd de conséquences, dans la mesure où c’est l’intifada qui avait amené les Israéliens à l’élire. Tirant parti de son passé militaire de baroudeur, M. Sharon s’était fait fort de mettre fin par la force au soulèvement palestinien afin de contraindre le président Yasser Arafat à négocier ensuite sur des bases très limitées fixées par Israël. Mais loin de s’améliorer, la situation n’a cessé de se détériorer, le nombre des victimes israéliennes de l’intifada s’accroissant sans cesse. Face à la détermination des Palestiniens, M. Sharon a suivi une politique d’escalade graduelle, avec la conviction qu’Israël finirait par remporter cette guerre d’usure. Mais les Palestiniens, loin de céder, ont au contraire élargi le conflit. Outre les attentats-suicide qui continuent, Israël doit maintenant faire face dans les Territoires à une véritable guérilla pour laquelle Tsahal n’est pas préparée et qui évoque de plus en plus l’expérience libanaise. «La dernière vague d’attaques (palestiniennes) a renforcé le sentiment chez de nombreuses personnes que Sharon n’a pas de réponse au terrorisme», écrivait récemment l’éditorialiste vedette de Maariv, Hemi Shalev. M. Sharon a résumé lundi sa politique en la matière en affirmant qu’Israël devait infliger «beaucoup de pertes» et «des coups très durs» aux Palestiniens, car «s’ils ne sentent pas qu’ils ont été vaincus, on ne pourra pas revenir à la négociation». Mais même la politique visant à mettre complètement hors-jeu M. Arafat semble s’être retournée contre M. Sharon. S’il est vrai que M. Arafat, bloqué à Ramallah depuis le 3 décembre, a en grande partie perdu l’initiative, il est resté le leader incontournable des Palestiniens. Lors de sa récente visite à Washington, les États-Unis ont clairement signifié à M. Sharon qu’ils étaient opposés à la mise à l’écart du président palestinien.
Un an après voir pris ses fonctions en promettant de rétablir la sécurité des Israéliens, Ariel Sharon paraît impuissant à mater l’intifada, devenue une véritable guérilla, et sa popularité est en chute libre dans une opinion en plein désarroi. «Le public est de plus en plus conscient qu’il n’a pas de stratégie» pour faire face à l’intifada, affirme l’analyste...