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Actualités - CHRONOLOGIE

Monde arabe - Premier débat par vidéo-conférence entre plusieurs pays de la région Au Liban, 30 % de la population vivent dans la pauvreté

Le manque d’accès des chercheurs libanais aux chiffres sur la pauvreté dans le pays, l’absence de politique de lutte contre cettte situation, le gouvernement ayant misé uniquement – après la guerre – sur la reconstruction de l’infrastructure, et la mauvaise gestion des dépenses, tels ont été les points les plus importants d’une intervention de l’économiste Kamal Hamdane qui a présenté la situation de la pauvreté au Liban au cours d’une vidéo-conférence, qui a rassemblé des experts de quatre pays arabes, l’Égypte, la Jordanie, le Maroc et le Liban. Grâce au relais satellite, les débats ont été également transmis en direct au siège de la Banque mondiale (BM) à Washington. C’est pour la première fois qu’une vidéo-conférence relie plusieurs pays de la région, pour ce genre de discussions. Organisé, pour le Liban, par le Centre libanais des études politiques, dans le cadre d’une série de réunions proposées par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et l’Institut de la Banque mondiale, et ayant pour thème «La pauvreté dans le monde arabe», le débat d’hier s’est tenu à la Maison des Nations unies. Durant les diverses présentations, plusieurs points communs ont été relevés dans les quatre pays de la région. C’est simple, au Maroc, en Égypte, en Jordanie et au Liban, les personnes qui évoluent en milieu rural, qui n’ont pas bénéficié d’une scolarité poussée et qui vivent dans des familles nombreuses ont le plus de chances de vivre au-dessous du seuil de pauvreté. Georges Kossaifi, chef de section des ressources humaines à l’Escwa, a présenté en bref «les déterminantes de la pauvreté dans le monde arabe». L’indigence n’est plus uniquement un problème économique. «Il faut nécessairement la relier à la (mauvaise) gouvernance, à la corruption (de l’administration), aux situations de conflits», a-t-il dit en rappelant que «les années de guerre ont fait perdre au Liban 25 milliards de dollars». «Désormais la pauvreté devrait être mesurée à deux niveaux : national et mondial ; cinq domaines devraient être pris en considération, la vie politique, l’économie, le domaine social, la culture et l’environnement. Les données dans ces cinq secteurs devraient être étudiées à deux échelles», a-t-il relevé. Par exemple, dans le cadre du domaine politique, il faudrait prendre en considération le plan local, notamment le système politique en vigueur, la guerre civile et la démocratie qui inclut plusieurs points notamment, les élections, les partis politiques, l’indépendance des médias, la transparence et la corruption, tandis que sur le plan international il est nécessaire de mesurer l’impact du colonialisme, le rôle des grandes puissances, les conflits armés et l’armement. M. Kossaifi a également souligné l’importance «de l’évaluation des projets de développement et leur impact sur les bénéficiaires» en relevant que «des études dans ce sens, dans le monde arabe, n’ont jamais été effectuées». Présentant la situation du Liban, M. Hamdane a mis l’accent sur le manque de données relatives à la pauvreté. Dans notre pays, «on fait avec des chiffres approximatifs», a indiqué l’économiste en relevant que l’on peut considérer que «les familles constituées de cinq personnes et qui vivent avec 600 dollars ou moins par mois ont atteint le seuil de pauvreté». Et selon divers indices, l’on peut supposer que «30 % de la population libanaise vivent dans la pauvreté». Les ménages les plus touchés travaillent notamment dans les secteurs de l’industrie, de l’agriculture et les services publics. Et M. Hamdane de souligner que «la pauvreté au Liban n’est pas due au chômage (environ 12 % de la population) mais aux salaires très bas par rapport à la cherté de vie». Au cours du débat libanais, plusieurs points ont encore été soulevés, notamment l’effondrement de la classe moyenne, la différence entre la pauvreté et la politique de paupérisation, et l’absence d’études sur le découpage communautaire de la pauvreté. À Beyrouth, Salim Nasr, du Centre libanais des études politiques, était le modérateur du débat. Un autre Libanais, Jamal Kebbé, de l’Institut de la Banque mondiale, a rempli le rôle de modérateur à partir du Caire pour la vidéo-conférence qui a regroupé quatre pays de la région. La série de réunions se poursuivra, en raison d’un débat par semaine, tous les mardis après-midi, jusqu’au 2 avril prochain, à la Maison des Nations unies, place Riad el-Solh. Pat.K.
Le manque d’accès des chercheurs libanais aux chiffres sur la pauvreté dans le pays, l’absence de politique de lutte contre cettte situation, le gouvernement ayant misé uniquement – après la guerre – sur la reconstruction de l’infrastructure, et la mauvaise gestion des dépenses, tels ont été les points les plus importants d’une intervention de l’économiste Kamal...