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Actualités - CHRONOLOGIE

PARLEMENT - Les séances consacrées aux interpellations seront mensuelles La Chambre renouvelle sa confiance à Cardahi par 78 voix contre une et sept abstentions (PHOTOS)

Dans les milieux proches du chef du Parlement, Nabih Berry, on s’accordait hier à qualifier de «réussie» la première séance consacrée aux interpellations parlementaires sous le nouveau régime, avant d’annoncer que ce genre de réunions, qui s’inscrit dans le cadre du contrôle exercé par la Chambre sur l’action de l’Exécutif, sera désormais mensuel. Si la séance était réussie, c’est parce que le temps qui a été fixé aux interventions parlementaires a pu être respecté et que le débat a pu être limité – en dépit de quelques écarts vite contrôlés – à l’ordre du jour qui comprenait trois interpellations dont deux se rapportaient au respect des normes de sécurité dans l’exécution de projets d’infrastructure à Tripoli et aux biens-fonds frappés d’opposition dans la ville de Tyr. La troisième, celle qui a donné un peu de piment à une séance morose, portait sur le dossier de la téléphonie mobile qui a poussé M. Georges Kassarji à demander au gouvernement que le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, pose la question de confiance. M. Kassarji a été évidemment le seul à retirer au ministre sa confiance. Il y a eu quand même sept abstentions, au moment du vote, sur un total de 78 députés qui ont renouvelé leur confiance à M. Cardahi. La séance commence d’ailleurs par l’interpellation de M. Kassarji qui reproche vivement au ministère de faire perdre au Trésor des sommes énormes à cause de sa gestion du conflit entre l’État et les deux sociétés qui gèrent le système GSM, bien que le contrat avec elles ait été résilié. Il critique aussi M. Cardahi, qu’il appelle tantôt «ministre de la cour», tantôt «ministre de la présidence», parce qu’il a prolongé, dit-il, le délai au terme duquel les deux compagnies étaient censées passer la main à l’État, «au moment où le Liban perd par jour près de quatre millions de dollars en raison d’un mauvais contrat conclu avec elles». La liste des griefs qu’il expose est longue. M. Cardahi, dans sa réponse, reconnaît que des infractions ont été commises par Cellis et LibanCell. Puis il rappelle les principales clauses du contrat conclu avec elles et les décisions du Conseil des ministres qui régissent, dit-il, les rapports de son département avec les deux compagnies et qui lui dictent sa politique avec elles. L’élément le plus important de l’intervention de M. Cardahi reste sa précision au sujet de l’appel d’offres international pour l’exploitation du réseau GSM. Celui-ci aura lieu en avril prochain, assure-t-il, en rappelant que l’examen du projet de loi sur la privatisation s’est presque achevé en commission parlementaire. M. Hussein Husseini en profite pour relever que la commission étudie le texte sans le cahier des charges sur base duquel l’appel d’offres pour la privatisation des télécommunications doit être lancé, ce qui, selon lui, expose le Liban au risque de conclure, encore une fois, un mauvais contrat avec les entreprises qui géreront ce secteur. Pour lui, il est impératif que la Chambre prenne connaissance du cahier des charges et l’approuve en même temps que le projet de loi sur la privatisation. Les commentaires parlementaires se succèdent : M. Omar Karamé note que les infractions relevées par le ministre se poursuivent et interroge ce dernier sur les raisons pour lesquelles le dossier des recettes que l’État réclame aux deux sociétés et qui sont passées de 600 millions de dollars à 800 millions a été suspendu. Il se tourne vers le ministre de la Justice, Samir el-Jisr, pour lui demander d’attirer l’attention des autorités judiciaires compétentes sur ce point. M. Mohammed Fneich s’interroge sur l’opportunité de la résiliation du contrat avec Cellis et LibanCell, alors que M. Youssef Maalouf s’indigne parce que l’État «ne veut pas payer 400 000 dollars pour vérifier les factures des deux sociétés». «Alors ? demande le chef du Parlement à M. Kassarji, la réponse du ministre vous a-t-elle convaincu ? Allez-vous demander que la question de confiance soit posée ? Le parlementaire répond par l’affirmative et quelques députés, notamment MM. Hussein Husseini, Farès Boueiz et Nicolas Fattouche, s’empressent de sortir. C’est l’heure du vote : 78 députés renouvellent leur confiance, sept autres s’abstiennent et M. Kassarji retire sa confiance au ministre. Des travaux défectueux à Tripoli M. Berry annonce les résultats du vote pendant que le greffier donne lecture de la deuxième interpellation. Il s’agit de celle qui avait été présentée par les députés Mohammed Safadi, Maurice Fadel et Mohammed Kabbara, qui mettent en relief, avec force détails, le caractère défectueux des installations électriques et hydrauliques mises en place récemment à Tripoli. M. Kabbara, qui s’est exprimé au nom de son bloc, a relevé «la médiocrité du travail accompli qui ne constitue pas seulement un danger pour la population, mais qui donne un exemple du gaspillage au sein de l’État». Il indique que le parrain des projets, le CDR, a été souvent relancé, mais en vain, pour qu’il surveille le travail de l’entrepreneur. C’est le chef du gouvernement, Rafic Hariri, qui lui répond. Grosso modo, il indique que le CDR était pratiquement paralysé à cause des incertitudes qui pesaient sur son sort au cours des deux dernières années et que c’est tout récemment qu’il a réellement démarré. «Il faut simplement lui donner un peu de temps», dit-il en donnant raison aux députés de Tripoli et en s’engageant à sanctionner l’entrepreneur. Il assure aussi que les travaux mal exécutés seront repris, donnant ainsi le coup d’envoi à une série de doléances parlementaires sur l’état d’abandon des régions libanaises. M. Berry s’efforce d’orienter de nouveau le débat vers le sujet de l’interpellation et d’expliquer aux députés qu’ils sont hors sujet. Il y parvient tant bien que mal. C’est au tour de M. Ali el-Khalil de donner lecture du texte de son interpellation relative aux biens-fonds frappés d’opposition à Tyr. Il explique que depuis 1966, 125 terrains sont frappés d’opposition dans cette ville, sans que leurs propriétaires ne puissent en disposer ou qu’ils ne soient indemnisés. M. Berry l’approuve en faisant aussi remarquer que ce problème se pose partout au Liban. Le ministre de la Culture, Ghassan Salamé, explique qu’un nouveau décret, qui doit être prochainement approuvé en Conseil des ministres, est susceptible d’apporter une solution à ce problème, puisqu’il prévoit la libéralisation totale d’une partie de ces terrains, la libéralisation partielle d’autres terrains situés dans une zone résidentielle et sur lesquels des bâtiments de trois étages seulement peuvent être construits pour faciliter d’éventuelles expropriations par la suite. Une troisième partie restera frappée d’opposition car elle est située dans le secteur compris entre les deux sites archéologiques maritimes et terrestres de Tyr. La séance est levée à 14 h avec la promesse d’une autre le mois prochain. Les abstentions Les députés du Hezbollah, qui se trouvaient dans l’hémicycle au moment du vote de confiance à M. Jean-Louis Cardahi, se sont tous abstenus : il s’agit de MM. Ibrahim Bayan, Mohammed Fneich, Nazih Mansour, Mohammed Yaghi et Mohammed Berjaoui. Les autres sont : MM. Omar Karamé et Youssef Maalouf. T.A.
Dans les milieux proches du chef du Parlement, Nabih Berry, on s’accordait hier à qualifier de «réussie» la première séance consacrée aux interpellations parlementaires sous le nouveau régime, avant d’annoncer que ce genre de réunions, qui s’inscrit dans le cadre du contrôle exercé par la Chambre sur l’action de l’Exécutif, sera désormais mensuel. Si la séance...