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Actualités - OPINION

Mission de conciliation difficile pour Moussa Les Arabes partagés entre trois tendances

C’est une mission de conciliation difficile que le secrétaire général de la Ligue, M. Amr Moussa, entreprend en vue d’assurer le succès du sommet de Beyrouth. Car les Arabes se trouvent divisés en trois blocs : – Les durs et purs, qui pensent qu’il est inutile de négocier avec un Israël qui ne croit qu’aux armes. Reprenant le slogan cher à Nasser, ils affirment que ce qui a été pris par la force ne peut être repris que par la force. Ils prônent dès lors le jihad en rappelant l’exemple de la Résistance libanaise qui a pu libérer le Sud par ses opérations. Malgré le refus initial d’Israël de parler de la 425, donc du retrait, tant que la sécurité de sa frontière Nord n’était pas consolidée et garantie. Et malgré les pressions US, qui, du reste, se poursuivent, en vue de la neutralisation de la Résistance comme du déploiement de l’armée libanaise visant à protéger la sécurité frontalière de l’État hébreu. Les autorités libanaises, soulignent les tenants de ce courant, relèvent que la 425 n’est toujours pas complètement appliquée. Puisque l’enclave de Chebaa reste occupée, que les prisonniers libanais d’Israël ne sont toujours pas libérés et que la question des réfugiés palestiniens n’est pas encore réglée. Pour ce camp, il paraît évident que l’intifada palestinienne est maintenant proche de la victoire et doit aller de l’avant. Pour récupérer les territoires occupés, pouvoir proclamer la création d’un État dont la capitale serait Jérusalem, l’arrêt des colonisations et l’application de la 194 qui consacre le droit au retour. En ajoutant que le peuple palestinien est capable de supporter les coups, alors que le peuple israélien ne l’est pas. – À l’opposé, les modérés arabes plaident pour une reprise rapprochée des négociations. Sur base d’un retrait israélien total moyennant une normalisation relationnelle complète, comme le propose le prince Abdallah d’Arabie saoudite. Resteraient des problèmes à régler pour atteindre la paix globale, comme le retour de la diaspora palestinienne et la question de Jérusalem. L’effort global porterait également, et simultanément, sur le Golan. Le dirigeant saoudien devrait fournir des explications détaillées sur son initiative au président Assad de Syrie qui doit visiter sous peu le royaume wahhabite. – Le troisième courant arabe propose de se fixer uniquement sur la question palestinienne dont le traitement entraînerait ipso facto le règlement du conflit arabo-israélien. Les défenseurs de cette thèse affirment qu’il faut avant tout proclamer la création d’un État palestinien. Avant de résoudre le cas des réfugiés dont une partie reviendrait, l’autre demeurant dans les pays d’accueil actuels ou en gagnant de nouveaux. Cependant, Kadhafi, qui insiste sur ce problème de la diaspora, refuse la création d’un État palestinien et laisse entendre qu’il faudrait un État mixte puisqu’il appelle à des élections communes groupant Palestiniens et Israéliens. Le dirigeant libyen menace en outre de se retirer de la Ligue et M. Moussa court chez lui pour l’amener à composition. Émile KHOURY
C’est une mission de conciliation difficile que le secrétaire général de la Ligue, M. Amr Moussa, entreprend en vue d’assurer le succès du sommet de Beyrouth. Car les Arabes se trouvent divisés en trois blocs : – Les durs et purs, qui pensent qu’il est inutile de négocier avec un Israël qui ne croit qu’aux armes. Reprenant le slogan cher à Nasser, ils affirment que ce qui a...