Réactions mitigées au sein de l’opposition chrétienne

Les réactions de l’opposition chrétienne ont été mitigées à la suite de la visite effectuée par le président syrien Bachar el-Assad à Beyrouth dimanche dernier. Certains, à l’instar du député du Metn, Albert Moukheiber, se sont félicité de l’initiative de M. Assad de réduire de moitié la facture de l’EDL, alors que d’autres, comme le Courant patriotique libre (CPL, mouvement aouniste), ont dénoncé cette visite ainsi que «l’attitude de la classe dirigeante, soumise entièrement à la tutelle syrienne». Dans un communiqué publié hier, M. Moukheiber s’est félicité de la décision du président syrien de réduire de moitié la facture que doit l’Électricité du Liban au gouvernement syrien. M. Moukheiber a rappelé que l’opposition, en soulevant le problème relatif à la facture de l’EDL, avait provoqué des remous dans les milieux financiers et avait été à l’origine du rapport de la commission parlementaire de l’Énergie présidée par le député Mohammed Kabbani. «C’est la première décision équitable de la part des Syriens», a affirmé le député du Metn en précisant que «de cette façon le président syrien a épargné à l’opposition la tâche de poursuivre cette affaire». Commentant le communiqué final publié à l’issue de la réunion du Conseil supérieur libano-syrien, M. Moukheiber a indiqué que «tous les conflits relatifs à la reconnaissance par la Syrie de l’indépendance et de la souveraineté du Liban se seraent estompés si M. Assad avait été accompagné durant sa visite par un ambassadeur syrien accrédité à Beyrouth». Pour sa part, le CPL a indiqué que «le président syrien, en écoutant ses interlocuteurs libanais, n’a rien appris de nouveau». «M. Assad est certainement habitué à la langue de bois des responsables libanais», a poursuivi le communiqué du mouvement aouniste qui a estimé que «ces derniers ont dû informer le président syrien qu’ils avaient la langue nouée du fait de cette occasion historique et qu’ils étaient incapables de lui exprimer leur reconnaissance pour le rôle de la Syrie et pour tout ce qu’elle a fait pour le Liban». «Le président syrien, en écoutant les propos des responsables libanais, a cru s’entendre lui-même», a indiqué le communiqué du CPL, en précisant que «ce que le président Assad n’a pas entendu au cours de sa visite au Liban c’est l’expression de la volonté libre des Libanais qui considèrent que l’armée syrienne occupe leur pays et que la Syrie constitue un problème pour le Liban». Le mouvement aouniste a déploré le fait qu’au Liban «le pouvoir ne prend que les positions que lui dicte Damas» et s’est félicité de «l’existence de Libanais patriotes qui refusent l’occupation syrienne et ses répercussions».