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Actualités - CHRONOLOGIE

Social - Relèvement des indemnités de transport et du plafond des bourses scolaires Annulation de l’ordre de grève lancé pour jeudi(photo)

Le Premier ministre a obtenu hier de la CGTL l’annulation de l’ordre de grève qu’elle avait lancé pour jeudi 28 février, en échange d’un «rajustement indirect» de salaires, a annoncé hier soir le ministre du Travail Ali Kanso. Le rajustement en question se traduira essentiellement par le relèvement des indemnités de transport, dont le montant va tripler, et celui du plafond des bourses scolaires, qui augmente de 50 %. Par contre, M. Hariri a rejeté net toute idée d’un rajustement direct des salaires au titre de la vie chère, tel que l’envisageait la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL). Une augmentation des salaires n’est pas possible, dans la situation de marasme économique actuelle, et nuira aux salariés plus qu’elle ne leur profitera, a averti M. Rafic Hariri, qui a reçu à deux reprises hier une délégation du conseil exécutif de la CGTL conduite par son président, Ghassan Ghosn. Dans l’état actuel des choses, l’indemnité quotidienne de transport va passer de 2 000 à 6 000 LL, à l’instar de ce qui se pratique déjà dans le secteur public, tandis que le plafond de l’indemnité annuelle de scolarisation passe de 1 million à 1,5 million de livres. M. Hariri a également proposé que ces mesures concordent avec l’entrée en application d’un régime moderne d’assurance-vieillesse pour les abonnés de la Caisse nationale de Sécurité sociale qui atteignent l’âge de 64 ans. Ce régime est appelé à se substituer au régime de l’indemnité de fin de service. Après s’être entendu le matin avec M. Hariri sur ces avantages, le conseil exécutif de la CGTL s’est réuni l’après-midi pour débattre des propositions avancées et a retrouvé le Premier ministre en soirée, pour finaliser l’accord. Une réunion du conseil exécutif de la CGTL doit se tenir, ce matin, pour annoncer officiellement la suppression de l’ordre de grève lancé pour jeudi. En échange, le Conseil des ministres qui se tient jeudi approuvera les principaux points d’accord entre la CGTL et le gouvernement. Étude financière Le ministre du Travail Ali Kanso, qui a assisté aux deux réunions tenues par le Premier ministre avec les dirigeants syndicaux, a précisé que les indemnités de déplacement seront payées à compter du 1er janvier 2002, et le plafond des bourses scolaires relevées à partir de la présente année scolaire 2001-2002. Les fonds nécessaires au paiement des bourses seront prélevés de la branche des allocations familiales de la CNSS, a précisé M. Kanso. Une étude financière doit être élaborée, pour voir si les fonds en question seront suffisants. Dans le cas contraire, a-t-il ajouté, les cotisations (6 % actuellement) seront relevées en conséquence, de manière à ne pas affecter la balance comptable de la branche en question. Enfin, M. Kanso a annoncé qu’il présidera une commission d’experts chargée de mettre au point, dans un délai d’un mois, un projet d’assurance-vieillesse pour les salariés ayant atteint l’âge de la retraite (64 ans), et d’introduire à la CNSS les réformes administratives nécessaires. La CGTL et le Conseil économique et social seront associés à la réalisation de ce projet. Ces décisions ont été inscrites à l’ordre du jour du Conseil des ministres qui se tient jeudi, a précisé M. Kanso, et feront l’objet de projets de décrets ministériels ; notamment en ce qui concerne leur application dans les établissements publics soumis au code du travail. Une vieillesse à l’abri du besoin De son côté, le président de la CGTL Ghassan Ghosn a précisé que le régime de l’assurance-vieillesse présentera l’avantage de mettre à l’abri du besoin médical les personnes qui en bénéficient, alors que le régime actuel n’accorde que six mois de couverture médicale à tout salarié qui quitte son entreprise, après avoir atteint l’âge de la retraite. La CGTL lutte depuis 1975 pour cet acquis, a-t-il ajouté. M. Ghosn a ajouté avoir réclamé une meilleure application de la TVA à travers un meilleur contrôle, notamment de la chaîne des produits alimentaires de première nécessité, supposée être exemptée du paiement de cette taxe. Selon le responsable syndical, le chef du gouvernement aurait annoncé que le gouvernement est en train de revoir la procédure d’imposition. La CGTL a également soulevé avec M. Hariri la question de la main-d’œuvre étrangère et de la concurrence illégale qu’elle représente pour la main-d’œuvre locale. Elle aurait obtenu que la taxe sur les permis de travail soit relevée, ainsi que le relèvement des amendes, en cas d’embauche de travailleurs immigrés en situation irrégulière. La CGTL a également obtenu d’être associée à tout projet de privatisation qui doit être étudié, a ajouté M. Ghosn. Le dirigeant syndical a conclu ses explications en soulignant, une fois de plus, que la CGTL a réalisé, à travers un «rajustement indirect» des salaires, des acquis pour lesquels elle luttait depuis 1996, et dont l’effet inflationniste est nul. Interrogé par L’Orient-Le Jour, le président de l’Association des industriels Jacques Sarraf a déclaré que ni la CGTL ni le Premier ministre n’ont pris contact avec les organismes économiques, pour recueillir leurs avis. Il a toutefois indiqué qu’il a le sentiment que M. Hariri et le ministre du Travail «ne sont pas des parties», mais des «arbitres». M. Sarraf a quand même mis en garde contre une dérive qui conduirait le secteur privé vers une faillite analogue à celle dont le secteur public fait aujourd’hui l’expérience, pour avoir appliqué à la politique de l’emploi des critères autres que ceux de la rationalité économique et de la compétence. Les usines ne sont pas des caisses sociales, a déclaré en substance M. Sarraf, et certaines paient déjà des demi-salaires à leurs ouvriers.
Le Premier ministre a obtenu hier de la CGTL l’annulation de l’ordre de grève qu’elle avait lancé pour jeudi 28 février, en échange d’un «rajustement indirect» de salaires, a annoncé hier soir le ministre du Travail Ali Kanso. Le rajustement en question se traduira essentiellement par le relèvement des indemnités de transport, dont le montant va tripler, et celui du plafond des...