Sommet arabe - Message du roi Fahd au chef de l’État Lahoud salue le rôle « unificateur » de l’Arabie saoudite (photo)

Le chef de l’État, Émile Lahoud, a salué hier le rôle «unificateur» joué par l’Arabie saoudite au niveau du monde arabe et a rendu hommage, à son tour, aux positions exprimées récemment par le prince héritier saoudien, l’émir Abdallah ben Abdel Aziz, au sujet du conflit israélo-arabe. M. Lahoud a tenu ces propos devant un émissaire personnel du roi Fahd ben Abdel Aziz, le ministre d’État Moussaed ben Mohammad el-Aybane, arrivé dans la journée à Beyrouth, et qui lui a remis un message écrit du souverain wahhabite. Dans ce message, le roi Fahd appelle les Arabes à resserrer les rangs avant leur prochain sommet pour faire front à Israël. «Notre nation arabe a plus que jamais besoin de consolider les liens de fraternité, d’amitié et de coopération pour protéger ses intérêts et relever les défis auxquels elle est confrontée, notamment l’agression israélienne», écrit-il à M. Lahoud. «À travers l’histoire, notre nation a réussi à surmonter toutes les difficultés, et nous avons grand espoir et une confiance illimitée de pouvoir le faire aujourd’hui», ajoute le monarque. Il exprime l’espoir que le sommet arabe prévu les 27 et 28 mars à Beyrouth «réalise tous les espoirs et les objectifs de la nation». Le roi Fahd confirme dans sa lettre la participation de son pays à ce sommet sans toutefois préciser qui représentera le royaume. Le monarque saoudien ne participe plus aux sommets arabes depuis des années et se fait représenter par le prince héritier Abdallah, qui dirige de facto le royaume. De fait, des sources diplomatiques ont confirmé hier que le prince héritier conduira la délégation de son pays au sommet de Beyrouth. Le président Lahoud a pour sa part salué «le rôle fondamental joué par l’Arabie saoudite dans l’unification de la décision arabe» et exprimé sa «grande reconnaissance pour le soutien accordé au Liban par l’Arabie saoudite dans tous les domaines, sous l’impulsion du roi Fahd». Le chef de l’État a estimé que le sommet de Beyrouth sera «l’occasion d’affirmer l’unité et la solidarité des Arabes». Il a, en outre, «rendu hommage aux positions du prince héritier (saoudien) qui appuie le Liban et le droit arabe, notamment des Palestiniens qui font face aux agressions israéliennes». Le prince Abdallah s’était récemment prononcé en faveur d’une normalisation des relations avec Israël, s’il se retirait des territoires arabes occupés en 1967. Il avait affirmé, dans une interview au New York Times, avoir préparé un discours à ce sujet pour le sommet de Beyrouth, mais il a annoncé avoir «changé d’avis» après que le Premier ministre israélien Ariel Sharon eut «porté les actes de violence et d’oppression (dans les territoires occupés) à un niveau sans précédent». Il avait néanmoins ajouté que le discours se trouvait toujours dans son tiroir et qu’il pouvait le ressortir à tout moment. Le Premier ministre, Rafic Hariri, avait soutenu la position du prince Abdallah, assurant qu’elle exprimait celle «du monde arabe». Toujours est-il que, comme le relèvent des sources très bien informées citées par notre correspondant diplomatique Khalil Fleyhane, le message adressé hier par le roi Fahd au président Lahoud ne fait pas mention des propositions du prince Abdallah. Selon ces sources, l’émissaire saoudien qui a remis le message à M. Lahoud a lui-même évité d’évoquer cette question de manière expresse et s’est contenté de laisser entendre que le prince héritier attendait l’évolution des réactions arabes et internationales à son initiative.