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Actualités - OPINION

Les joueurs rappelés à l’ordre de l’objectivité Le régime rend son arbitrage dans les campagnes en cours

C’est non seulement trivial mais encore dangereux : l’inoculation du facteur confessionnel au dossier des exclusivités commerciales politise, dans le mauvais sens du terme, un problème déjà sensible. Des complications dont le pays n’a que faire. C’est ce que souligne le chef de l’État, cité par ses visiteurs. Le président Émile Lahoud estime toutefois que, de leur côté, les détracteurs du gommage de la protection des agences ne veulent en voir que les aspects négatifs, sans en reconnaître objectivement les avantages. Parallèlement, M. Lahoud contre-critique les contempteurs des services dits sécuritaires, en affirmant que rien ne justifie leur campagne de dénigrement. Explicitant ses commentaires sur l’actualité locale, le président Lahoud relève qu’il faut réguler la libération de marché que le gouvernement envisage. À travers des garde-fous à rajouter au projet de loi avant sa transmission à la Chambre. Pour prévenir tout risque d’anarchie lors de la levée de la protection des contrats d’exclusivité commerciale. Il s’agirait de prévoir une série de dispositions antitrust empêchant tout à la fois le dumping, la concurrence déloyale, les monopoles de fait et le déferlement de produits défectueux. Concernant l’important poste des médicaments, M. Lahoud pense que la mesure de libération des importations prise par le ministre de la Santé, M. Sleiman Frangié, devrait faire l’objet d’une loi en bonne et due forme. Pour éviter qu’elle ne se trouve rapportée en cas de changement de cabinet. Le texte permettrait en outre, estime le président, de canaliser l’importation en matière de qualité, en base des critères pharmaceutiques établis par l’Organisation mondiale de la santé. Il cite l’exemple de l’armée qui se procure les médicaments en bénéficiant en gros d’un escompte de 55 % par rapport au marché public. Pour ce qui est des carburants, autre secteur essentiel, le chef de l’État a prié les départements concernés de préparer une série de projets de loi cohérents permettant de contrer toute velléité de monopole de fait. Sur le plan global, M. Lahoud insiste pour une réhabilitation effective du Service de protection du consommateur, avec le concours des diverses associations de la société civile que ce domaine préoccupe. Il souhaite, pour tout dire, qu’un plan d’ensemble bien structuré accompagne la levée de la protection des agences exclusives. Pour éviter les couacs entendus lors de la mise en application de l’autre innovation haririenne, la TVA. C’est donc un plein panier de mesures nouvelles que le gouvernement est invité à envoyer à la Chambre pour approbation. Cela étant, le président Lahoud ne cache pas devant ses visiteurs l’agacement que lui occasionne l’échange de coups bas qui marque la polémique médiatique sur l’affaire des agences. Il observe que les piques à caractère confessionnel portent atteinte à la stabilité sociopolitique, à un moment où le pays a plus que jamais besoin de solidarité comme de cohésion interne face aux périls extérieurs. C’est sans doute dans le même esprit que le chef de l’État traite la question des services. Recevant le président du syndicat des rédacteurs, M. Melhem Karam, il a encore une fois réitéré son attachement indéfectible aux libertés, concept sacré pour les Libanais. Dont l’unité, répète-t-il, reste une nécessité de survie pour la nation. Le président de la République ajoute que tout continuera à être fait pour protéger les droits comme les acquis de la population, notamment au plan social, mais aussi au niveau de la sécurité. Il ne manque pas à ce propos de délivrer un satisfecit appuyé aux services, qui veillent à conforter la stabilité intérieure. Le chef de l’État trouve dès lors qu’il est injuste de s’en prendre à ces organismes pour les accabler, les condamner sans rémission à cause de bavures occasionnelles, isolées et pour ainsi dire individuelles. Pour M. Lahoud, il suffit en pareil cas de réclamer la bonne application de la loi, sans critiques incendiaires et définitives. Rebondissant sur ce thème, une source officielle affirme que lorsqu’on avait démoli le Deuxième Bureau, dans les années soixante-dix, la guerre n’avait pas tardé à suivre. Certes, relève cette personnalité, il ne faut pas passer sous silence les bévues qui se produisent. Mais en les gardant dans leur contexte, sans généraliser outrancièrement ni créer un problème politique institutionnel là où il n’y en a aucune trace. Émile KHOURY
C’est non seulement trivial mais encore dangereux : l’inoculation du facteur confessionnel au dossier des exclusivités commerciales politise, dans le mauvais sens du terme, un problème déjà sensible. Des complications dont le pays n’a que faire. C’est ce que souligne le chef de l’État, cité par ses visiteurs. Le président Émile Lahoud estime toutefois que, de leur...