Rechercher
Rechercher

Actualités

Séminaire - Débats sur la transparence et les mécanismes de contrôle à l’initiative de Byblos-Ecologia Démocratie et représentativité pour un système plus équitable

Toute une journée pour débattre de la transparence et du contrôle, dans la vie publique, c’est le pari de Fifi Kallab présidente de l’association Byblos-Ecologia. À la LAU de Jbeil, où il y a quelques semaines Walid Joumblatt avait tiré sur les «services», Mme Kallab avait convié trois ministres : Michel Moussa, Fouad Saad et Béchara Merhej, des députés, dont Boutros Harb et des spécialistes pour faire le point sur ce sujet. À des degrés différents, les participants ont dénoncé le manque de transparence et la paralysie des mécanismes de contrôle, pour aboutir à une même conclusion : la démocratie est le seul moyen de s’en sortir. L’avocat Ziad Baroud, qui a longuement évoqué la réforme administrative et le droit pour les citoyens d’être informés, a résumé à merveille la situation : «Transparence et mécanismes de contrôle, a-t-il dit, sont devenus des mots tellement utilisés qu’ils en perdent leur signification. Un peu comme l’entente nationale, la concomitance des volets, l’État de droit...». Pourtant, l’objectif du séminaire organisé par Byblos-Ecologia avec la collaboration de l’Agence américaine pour le développement était justement de pousser la société civile à faire de ces deux termes une exigence, et donc une réalité. En six séances et avec de prestigieux intervenants, tous les domaines ont été passés à la loupe : le Parlement, la justice, l’administration, la presse, l’université et la société civile. Dans chacune, un petit espace a été réservé aux questions du public, qui regroupait de nombreuses personnalités, comme les députés Nazem Khoury et Abbas Hachem, et les notables de la région. Mais comme à l’accoutumée, les personnalités à la tribune ayant tendance à trop parler, ce sont les questions du public qui en pâtissent. Dans la séance consacrée à l’administration, le ministre Saad est parti à la fin de la lecture de son discours et M. Camille Menassa, modérateur du débat, s’est vu contraint de le limiter. Représentativité vs militarisation La séance la plus intéressante était sans conteste celle consacrée au Parlement. Et aussi bien Boutros Harb (modérateur modéré) que Akram Chehayeb (intervenant belliqueux) ont dénoncé la paralysie des mécanismes de contrôle due, selon eux, à une loi électorale injuste qui bloque le système. Chehayeb s’en est pris au discours d’investiture du chef de l’État qui, selon lui, annule la classe politique et il a rappelé le rôle des militaires dans les ministères au cours des premières années de l’actuel mandat. Reprenant les thèmes chers au chef du PSP, il a dénoncé l’intervention des «services» dans la politique. L’ancien député Auguste Bakhos a répondu en rappelant que c’est au peuple de prendre la situation en main, en demandant à ses représentants de faire leur travail, sinon il ne les élira pas aux prochaines élections, «puisque maintenant, Dieu merci, il n’y a plus de fraude sauf à Bourj-Hamoud, peut-être». Boutros Harb, lui, a insisté sur le fait que la véritable démocratie passe par une représentativité réelle du Parlement, mais il a ajouté que malgré son amendement dans les circonstances que tout le monde connaît, le nouveau code de procédure pénale demeure un texte très moderne, les efforts devant se concentrer actuellement sur son application. La séance consacrée à la justice a eu le Pr Fayez Hajj-Chahine pour modérateur, et l’ancien magistrat Sélim Azar et le juge Samir Mansour pour intervenants. Azar a fait une comparaison entre le système américain et le nôtre pour dire combien nous sommes loin de la transparence et de l’exercice d’un véritable contrôle. Mais il a omis de signaler comment les droits de l’homme sont actuellement violés aux États-Unis et comment l’opacité la plus totale règne dès qu’il s’agit de mettre en cause l’action des militaires, toujours aux États-Unis. Le juge Sami Mansour a refusé d’alimenter le débat se contentant d’une intervention technique qui démontre qu’après tout le système n’est pas si mauvais, dans les textes en tout cas. Au sujet de l’administration, c’est le droit de savoir des citoyens qui a été mis en avant et le nouveau programme d’information administrative, lancé par M. Saad présenté au public. Le rôle de la presse a été examiné par Edmond Saab an-Nahar et Fouad Daaboul al-Anouar avec pour modérateur Marcel Ghanem et tous ont insisté sur le fait qu’en l’absence de mécanismes de contrôle, c’est la presse qui demande essentiellement des comptes à la classe dirigeante. L’université, la société civile, chacun a son rôle dans la sensibilisation des citoyens à leurs droits à une meilleure information, à une plus grande transparence et à une véritable démocratie. Peut-être qu’à force de le répéter, ce sera un jour une réalité. Scarlett HADDAD
Toute une journée pour débattre de la transparence et du contrôle, dans la vie publique, c’est le pari de Fifi Kallab présidente de l’association Byblos-Ecologia. À la LAU de Jbeil, où il y a quelques semaines Walid Joumblatt avait tiré sur les «services», Mme Kallab avait convié trois ministres : Michel Moussa, Fouad Saad et Béchara Merhej, des députés, dont Boutros...