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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Argentine : éléments de comparaison

Depuis quelques mois, les Libanais ne peuvent s’empêcher de tenter une comparaison avec l’Argentine, dont l’économie s’est effondrée du jour au lendemain aux yeux du monde entier. La comparaison est-elle justifiée ? Le sort du Liban peut-il être un jour assimilé à celui de ce pays d’Amérique latine ? Bien avant la crise argentine, Carlos Eddé utilisait ce pays comme exemple de ce qui pourrait un jour arriver au Liban si le problème de la dette n’était pas résolu. Pour le Amid du Bloc national, qui connaît les problèmes économiques de l’Amérique latine pour y avoir vécu et travaillé pendant longtemps, il existe autant de points de différence que de points de similitude entre le Liban et l’Argentine. «L’Argentine contrairement au Liban est un pays souverain indépendant qui jouit d’une bonne relation avec ses voisins. Par ailleurs, les Argentins, qui ont connu une dictature militaire, sont aujourd’hui très attachés à leur démocratie. Sur le plan interne, et contrairement aux Libanais, ils ont une identité nationale très forte», explique M. Eddé. Quant aux points de ressemblance, il cite notamment l’endettement, les déficits budgétaires et une politique aveugle à long terme de défense de la monnaie nationale. Toutefois, précise Carlos Eddé, si l’on établit un parallèle sur le plan l’endettement, l’on remarque que la dette per capita des Argentins est de l’ordre de 4 380 dollars pour un PNB per capita de 7 840 dollars, alors que le Libanais a une dette per capita de 7 500 dollars pour un PNB per capita de 4 250 dollars, c’est-à-dire la situation inverse. L’autre élément de comparaison, poursuit le leader du BN, se situe au niveau du type d’économie qui caractérise chaque pays. L’économie argentine est insérée dans l’économie mondiale et offre aux investisseurs internationaux des possibilités d’investissement dans divers secteurs. Le Liban, par contre, qui est dans une situation de ni guerre ni paix, est un paria aux yeux de ceux qui contrôlent le capital, notamment les États-Unis. «Toute crise économique en Argentine aura une retombée internationale – c’est ce qu’on a vu par ailleurs. Cela signifie également que l’Argentine peut recevoir une aide étrangère pour surmonter ses problèmes. Par contre, une crise au Liban n’aura aucune répercussion internationale», explique M. Eddé . Ce qui a précipité la crise en Argentine c’est le fait que ce pays devait faire face à une échéance de payement alors qu’il n’en avait pas les moyens. Le Liban par contre n’a pas à faire face à une échéance internationale. De plus, ce dernier a une masse de dépôts proportionnellement plus importante que celle qui se trouvait en Argentine. Cela permet au gouvernement d’éviter les échéances et de rouler la dette, explique le Amid. Ce système a toutefois ses limitations, car les dépôts bancaires sont devenus «l’otage» de cette politique infructueuse, qui, en somme, ne fait que retarder l’effondrement de l’économie, ajoute Carlos Eddé. Jusqu’à quand ? «Il est difficile de prévoir. Cet équilibre instable peut durer tant que le système bancaire inspire encore confiance, estime M. Eddé. Jusqu’au moment où un événement majeur interne ou externe fera fuir les déposants. Mais, comme dans le cas de la cigale de La Fontaine, qui a chanté tout l’été, le moment de danser pourrait alors venir…».
Depuis quelques mois, les Libanais ne peuvent s’empêcher de tenter une comparaison avec l’Argentine, dont l’économie s’est effondrée du jour au lendemain aux yeux du monde entier. La comparaison est-elle justifiée ? Le sort du Liban peut-il être un jour assimilé à celui de ce pays d’Amérique latine ? Bien avant la crise argentine, Carlos Eddé utilisait ce pays comme...