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Actualités - ANALYSE

Débat - « Pas de libertés sans sécurité », affirme le ministre de l’Intérieur Diatribe de E. Murr contre les chefs de guerre « reconvertis »

Le ministre de l’Intérieur et des Municipalités Élias Murr s’en est violemment pris, jeudi dernier, à tout ceux qui critiquent, ces derniers temps, l’action des services de sécurité. «Ceux qui défendent aujourd’hui les libertés sont ceux qui les réprimaient autrefois et qui avaient édifié des ghettos sectaires», allusion à la période de la guerre et des milices. «Grâce à la loi d’amnistie générale, ces personnes sont maintenant devenues des leaders de l’action politique», a-t-il ajouté. Une réponse à peine voilée aux propos hostiles aux services de sécurité tenus ces dernières semaines par MM. Sleimane Frangié et Walid Joumblatt. M. Murr répondait à la question par d’un journaliste à l’issue de la réunion du Conseil central de sécurité, qui groupe notamment le procureur général près la Cour de cassation Adnan Addoum et les chefs des différents services de sécurité. Il a ainsi accusé l’opposition, «et parfois certains loyalistes, de ne voir sciemment que la moitié vide du verre», à savoir «les erreurs» qui sont commises par ces services. «Toute administration qui travaille encourt des risques d’erreurs. Si des erreurs ne se produisent pas, cela veut dire que l’administration est passive», a-t-il estimé, en qualifiant de «normales» de telles erreurs, comparativement à tout ce qui a été accompli durant les douze dernières années dans le cadre de la lutte contre le crime organisé, le trafic de drogue ou «du maintien de la paix civile». Et le ministre de l’Intérieur de souligner : «L’action des responsables de la sécurité et de l’armée constituent une garantie nécessaire pour les libertés. Les libertés ne peuvent être assurées sans la sécurité». S’en prenant ensuite «à ceux qui ont autrefois édifié des ghettos et qui prônent la défense des libertés», M. Murr a poursuivi : «Le passé de ces personnes est maculé de sang». «Tout le monde dit qu’il faut tourner la page du passé, mais pas au point de laisser ces gens-là, précisément, parler des libertés et des pratiques (des services). Leur passé détermine leurs comportements futurs», a-t-il ajouté. S’adressant ensuite aux Libanais, M. Murr a mis l’accent sur «la présence nécessaire de l’armée et de la sécurité pour protéger la paix civile». «Chaque responsable s’exprime puis se cache derrière sa communauté et sa secte. Il n’y a que le citoyen qui se met sous la protection de l’armée et de la sécurité au Liban. Depuis 1943, l’histoire a prouvé qu’à chaque fois que cette institution disparaissait, le citoyen en a payé le prix, subissant la répression des partis et des gangs», a indiqué le ministre de l’Intérieur. Répondant à un journaliste qui lui demandait s’il s’attaquait particulièrement au leader du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt, M. Murr a affirmé : «Je m’adresse à toutes les personnes concernées en ce moment par cette question. Leur passé témoigne de leur pratique au niveau des libertés et de la démocratie. S’ils veulent s’exprimer dans ce domaine, il vaut mieux qu’ils attendent qu’une nouvelle génération prenne le relais au niveau de leurs partis. Pour que le peuple libanais, après 20 ans de bonnes pratiques démocratiques au nom de la liberté, puisse avoir confiance dans les propos qu’ils tiennent». Appelant l’opposition à créer une commission pour appuyer le ministère de l’Intérieur dans sa lutte contre les plantations illégales, le crime et le trafic de stupéfiants, il a affirmé qu’il ne ferait assurément pas «preuve de flexibilité face à une menace contre la paix civile». «Notre génération se souvient de la guerre, des barrages, des bombardements, des guerres urbaines et sectaires. Cette génération doit penser son avenir (...)», a-t-il indiqué. Et de conclure : «Ces personnes ont tout pris de l’État au cours des dix dernières années. S’il y a un surplus d’employés et s’il y a de la corruption, ce n’est pas ma faute. Si une guerre s’est déroulée au Liban, ce n’est pas la faute de l’État. S’il y a eu un climat sectaire et que des gens ont péri dans les rues, ce n’est pas l’État qui en était responsable. Qu’ils se remettent en question. Comme le dit le proverbe arabe : “Celui dont la maison est en verre ne recourt pas aux jets de pierres”». M. Murr a par ailleurs rappelé que la campagne pour l’élimination des plantations illégales commencera à la fin du mois et durera jusqu’à la mi-avril.
Le ministre de l’Intérieur et des Municipalités Élias Murr s’en est violemment pris, jeudi dernier, à tout ceux qui critiquent, ces derniers temps, l’action des services de sécurité. «Ceux qui défendent aujourd’hui les libertés sont ceux qui les réprimaient autrefois et qui avaient édifié des ghettos sectaires», allusion à la période de la guerre et des milices....