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Actualités - CHRONOLOGIE

Libertés - Une première depuis la fin de la guerre Comité parlementaire pour défendre les droits politiques des étudiants (PHOTO)

Désormais les étudiants qui subissent des pressions et des abus en raison de leurs activités politiques ont un nouveau recours. Le Comité permanent pour la défense des étudiants (CPDE), formé exclusivement de parlementaires, a été lancé hier au rectorat de l’Université Saint-Joseph (USJ). Créé à l’initiative du recteur de l’établissement, le père Sélim Abou, le nouveau comité regroupe quatorze députés, appartenant à divers courants et blocs parlementaires : Nayla Mouawad, Farès Souhaid, Mansour Ghanem el-Bone, Nassib Lahoud, Salah Honein, Abdallah Farhat, Akram Chéhayeb, Alaeddine Terro, Pierre Gemayel, Antoine Ghanem, Bassem Sabeh, Misbah Ahdab, Boutros Harb et Nazem Khoury. MM. Harb et Khoury n’ont pas assisté à la conférence de presse tenue hier à la rue de Damas. Premier comité du genre, ce rassemblement de parlementaires est le prolongement de l’action entreprise par l’opposition depuis les rafles du 7 août. Les excès des services des renseignements avaient déclenché, quelques semaines plus tard, les assises du Carlton, un forum pour la défense des libertés, qui avait réuni des personnalités et des parlementaires de toutes les communautés du pays. Hier, de nombreux députés, membres du nouveau comité, et des personnalités, notamment le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Beyrouth, Raymond Chédid, les anciens bâtonniers Issam Karam, Chakib Cortbaoui et Michel Élian, les ministres Marwan Hamadé et Bahige Tabbarah, et l’ancien ministre des Finances Nasser Saïdi (tous les trois membres du conseil d’administration de l’Université Saint-Joseph), le chef du PNL Dory Chamoun, ainsi que plusieurs membres du Rassemblement de Kornet Chehwane dont Samir Frangié et Gebrane Tuéni, entouraient le père Abou, initiateur de l’idée. L’Université Saint-Joseph avait été la plus touchée par les excès des forces de l’ordre. Dans ce cadre, le campus de Mar Roukoz avait été investi, en pleine nuit, à la veille de la fête de l’Indépendance, le 21 novembre, par des agents relevant des services de sécurité. C’est M. Farès Souhaid, député de Jbeil et membre du rassemblement de Kornet Chehwane, qui a présenté à la presse le nouveau comité. Le député de Jbeil a relevé que «ce comité parlementaire permanent prendra en charge la défense des droits des étudiants, cibles d’arrestations politiques qui portent atteinte aux libertés publiques». Ce rassemblement de députés «protégera la liberté d’expression et de mouvement – selon les lois en vigueur – des étudiants, dans leur environnement», a encore dit M. Souhaid. «Le comité se met à la disposition des responsables estudiantins et des étudiants, dans toutes les universités libanaises, sans distinction confessionnelle ou politique, pour constituer un recours en cas d’arrestations de nature politique», a-t-il poursuivi. Il se chargera de présenter les recours politico-judiciaires nécessaires afin de contrer l’injustice dont seraient victimes les étudiants arrêtés. Et le député de Jbeil de préciser, encore une fois, que «le comité agira uniquement dans le cadre de recours relatifs aux étudiants arrêtés pour des raisons politiques». Interrogé par L’Orient-Le Jour, le député de Jbeil a souligné que «c’est la première fois depuis la fin de la guerre qu’un tel comité est constitué pour venir en aide aux étudiants, une manière de les soutenir dans leur bataille». Après la présentation du nouveau comité, les députés et les ministres présents ont tour à tour pris la parole. Mme Mouawad a indiqué que «même si les étudiants ne sont pas arrêtés pour des raisons politiques, le comité agira si leur arrestation n’est pas conforme aux lois en vigueur». M. Tabbarah a, pour sa part, rappelé que le Conseil des ministres avait en novembre dernier condamné les agissements des forces de l’ordre qui avaient fait irruption dans le campus de Mar Roukoz. Quant à M. Hamadé, il a déclaré qu’il existe actuellement un courant parmi les ministres qui s’oppose aux abus ayant les étudiants pour cible. Il a également relevé que «l’Université Saint-Joseph constitue un fer de lance pour la défense des libertés dans le pays». M. Chéhayeb a souligné que le comité fraîchement formé «ne constitue pas un substitut aux mouvements estudiantins». «Nous avons peur pour les jeunes et les étudiants, qui sont l’avenir du pays, et qui peuvent être une cible principale d’excès et de violations (commis par les services et les forces de l’ordre)», a-t-il dit. Le bâtonnier de Beyrouth a, pour sa part, rappelé que l’Ordre des avocats «continuera à remplir son rôle en défendant les étudiants et la liberté d’expression». Le nouveau comité devrait tenir sa première réunion avant le congé de la fête de l’Adha. Les étudiants victimes des abus des autorités libanaises pourront joindre les députés directement ou s’adresser aux numéros de fax suivants : 01- 615023 ou le 09-835750. Même si ce rassemblement parlementaire ne constitue pas une instance de prévention, sa création représente un pas dans la bataille des libertés. Patricia KHODER
Désormais les étudiants qui subissent des pressions et des abus en raison de leurs activités politiques ont un nouveau recours. Le Comité permanent pour la défense des étudiants (CPDE), formé exclusivement de parlementaires, a été lancé hier au rectorat de l’Université Saint-Joseph (USJ). Créé à l’initiative du recteur de l’établissement, le père Sélim Abou, le...