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Actualités - OPINION

PARLEMENT - Ferzli reconnaît les failles entachant la vie démocratique De l’inutilité de la séance d’interpellations du 5 mars

En quoi la séance d’interpellations du 5 mars au Parlement sera-t-elle différente du débat budgétaire, et que diront les députés qui n’ait déjà été dit et redit à cette occasion ? Une question légitime que posent d’anciens députés nostalgiques de la première moitié des années 70. Heureux temps, selon eux, où la vie parlementaire se caractérisait par l’intérêt qu’elle suscitait à tous les niveaux, officiel, politique et même populaire. Ces réunions étaient cruciales, et non comme aujourd’hui de pure forme. À l’époque, on parvenait encore à faire une nette distinction entre loyalistes et opposants. Rares étaient les séances d’interpellations ou de débat général qui ne s’achevaient pas par un vote de confiance. Parfois, le gouvernement prenait lui-même l’initiative et posait la question de confiance pour défier et contrer l’opposition. Les mêmes députés déplorent en revanche l’ambiance qui règne aujourd’hui à ces mêmes occasions. Les joutes verbales et les critiques virulentes qui caractérisent les réunions restent toujours stériles en fin de compte. En effet, opposants et loyalistes se défoulent en paroles, et les séances parlementaires se transforment ainsi en véritables discussions byzantines. Pour ne rien arranger, nombre d’opposants en dehors de l’hémicycle se métamorphosent en partisans du pouvoir dès lors qu’il s’agit notamment de procéder à une opération de vote. Et vice versa. La raison de ce comportement versatile est simple, selon les anciens députés. La plupart des loyalistes et des opposants réagissent généralement à des mots d’ordre inspirés par des parties influentes et occultes. Au point que le gouvernement lui-même ne sait plus très bien qui est avec lui et qui est contre lui. Les choses s’éclaircissent à ce niveau au moment du vote des projets de loi. Quant à la confiance, elle nécessite une «autorisation» pour être remise en question. Le vice-président de l’Assemblée nationale Élie Ferzli a reconnu dans une récente déclaration les failles qui entachent aujourd’hui la vie démocratique. À ses yeux, le système politique fonctionne actuellement en l’absence d’institutions. Le Parlement lui-même n’est pas une institution. Il ajoute pour illustrer ses propos : «Je suis député, et je ne suis pas en mesure de demander des comptes au gouvernement. Tout ce que je peux faire, c’est dénoncer la faute commise par l’Exécutif et compter sur la pression de l’opinion publique, car il n’est pas dans mon pouvoir d’accorder ou de retirer ma confiance au gouvernement, ni sur le plan pratique ni même sur le plan théorique», affirme M. Ferzli. Bref, autant dire en conclusion que la séance d’interpellations du 5 mars sera aussi stérile que le débat budgétaire qui a précédé, dans la mesure où, jusqu’à nouvel ordre, il est inutile de songer à retirer la confiance au gouvernement Hariri. Émile KHOURY
En quoi la séance d’interpellations du 5 mars au Parlement sera-t-elle différente du débat budgétaire, et que diront les députés qui n’ait déjà été dit et redit à cette occasion ? Une question légitime que posent d’anciens députés nostalgiques de la première moitié des années 70. Heureux temps, selon eux, où la vie parlementaire se caractérisait par...