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Actualités - CHRONOLOGIE

Cri d’alarme de cinq syndicats et associations d’importateurs Des milliers d’emplois risquent de partir en fumée

L’abolition de la protection des agences exclusives n’aboutira nullement à une baisse des prix et aura, au contraire, des retombées catastrophiques sur le consommateur et la conjoncture économique dans le pays, notamment en ce qui concerne la situation du marché de l’emploi. C’est ce qu’ont souligné hier, dans un communiqué conjoint, cinq syndicats et associations d’importateurs de produits de grande consommation. Il s’agit de l’association des importateurs de voitures, l’association des importateurs et des distributeurs des produits cosmétiques et des produits de beauté, l’association des importateurs de prêt-à-porter, le syndicat des importateurs d’appareils électroménagers et électroniques au Liban, et le syndicat des bijoutiers. Le communiqué conjoint publié par ces cinq syndicats et associations commence par souligner que «les agences commerciales exclusives ne constituent nullement un monopole». «Bien au contraire, le marché libre, dans son essence, assure les bases d’une protection et d’une libre concurrence, à condition de ne pas marginaliser l’autorité de référence, souligne le communiqué. L’agent commercial représente la voie de recours juridique et le garant pour la bonne marche des services. Abolir la protection des agences commerciales exclusives reviendrait à laisser la porte ouverte à la loi de la jungle». Le communiqué précise, d’autre part, que «les agences commerciales exclusives sont à la base d’une concurrence saine qui stimule la baisse des prix». «Les allégations selon lesquelles l’abolition de la protection contribuerait à libérer le marché et à favoriser la baisse des prix sont totalement erronées et ne reposent sur aucune logique, ajoute le communiqué. Preuve en est les chiffres en rapport avec tous les secteurs économiques, sans exception. Nous citons à titre d’exemple à ce propos le secteur de l’automobile. Il existe 32 agents qui importent 61 marques internationales de voitures. En tenant compte du volume de l’économie libanaise, cette proportion est supérieure à celle des Etats-Unis et de l’Europe. De ce fait, il existe au Liban une concurrence commerciale indéniable entre les agents. Le citoyen en profite pour accroître sa liberté de choix. La concurrence entre les agents se répercute sur le niveau des prix». Et le communiqué d’ajouter : «La crédibilité des agents et l’image de marque des compagnies qu’ils représentent ont encouragé le secteur bancaire à assurer des crédits qui s’étendent au Liban jusqu’à 48 mois. Peut-on parler de monopole lorsqu’il existe ainsi sur le marché 61 marques internationales de voitures ? Sur les 42 000 voitures importées par an, 70 pour cent sont des véhicules usagés qui ne passent pas par un agent exclusif. Trente pour cent des voitures importées, soit 14 000 nouvelles voitures, sont vendues par le biais des agents. La même logique s’applique au secteur des produits électroménagers et électroniques, au domaine des produits cosmétiques, au prêt-à-porter, à l’ameublement, à l’orfèvrerie et à tous les autres secteurs, sans exception. De ce fait, l’abolition de la protection des agences exclusives ne fait qu’accroître le chaos et l’arbitraire, au lieu de stimuler une baisse des prix». Le communiqué souligne, par ailleurs, que le danger du projet gouvernemental réside dans la prolifération d’importateurs qui n’assumeront pas la responsabilité de leur activité commerciale. «Il n’y aura plus de voie de recours, ni de responsabilité, ni de concurrence professionnelle, souligne encore le communiqué. L’identité économique nationale libanaise sera menacée. La confiance sera perdue, ce qui portera un coup à l’économie libanaise. Parallèlement, un coup sévère sera porté à la main-d’œuvre libanaise. Le chômage ne fera qu’augmenter en raison du manque d’investissements. Des milliers d’emplois risquent de partir en fumée en cas d’abolition de la protection des agences exclusives». «Mais le plus grand danger pour le citoyen libanais se situera au niveau de la sécurité et de la santé, poursuit le communiqué. L’effet néfaste se manifestera en effet sur le plan du service après-vente et de la qualité des produits écoulés sur le marché. À titre d’exemple, des voitures sont retirées du marché libanais dès que des défauts de fabrication sont signalés. Cela sauve des milliers de vies. Qui serait donc responsable de ces défauts de fabrication si la protection des agences exclusives est abolie ? Comment pourra-t-on faire face aux cas de fraude, à l’absence de garantie, aux opérations de contrebande et de falsification ?» Et le communiqué d’ajouter : «Qu’adviendra-t-il du secteur bancaire si les entreprises privées qui détiennent les agences commerciales sont atteintes dans leur structure commerciale et financière ? Qui pourra préserver le service après-vente, les opérations d’écoulement des pièces de rechange et le service de maintenance, sans compter l’image économique avant-gardiste que le Liban a réussi à se forger et qui est devenue un exemple à suivre ?» Et le communiqué de conclure : «Qui pourra préserver l’essor économique de Beyrouth, rendu possible par les gros investissements du secteur privé dans les grandes salles d’exposition commerciales ? Il apparaît évident que l’abolition de la protection des agences commerciales ne profitera nullement à l’économie du Liban. Elle n’aboutira en aucun cas à une baisse des prix. Par contre, la protection des agences commerciales constitue une protection pour le consommateur et ne peut que servir l’intérêt du consommateur».
L’abolition de la protection des agences exclusives n’aboutira nullement à une baisse des prix et aura, au contraire, des retombées catastrophiques sur le consommateur et la conjoncture économique dans le pays, notamment en ce qui concerne la situation du marché de l’emploi. C’est ce qu’ont souligné hier, dans un communiqué conjoint, cinq syndicats et associations...