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Actualités - CHRONOLOGIE

Crise - Tollé contre le projet d’abolition de la protection des agences exclusives Hariri et les organismes économiques campent sur leurs positions

Le Premier ministre Rafic Hariri et son ministre de l’Économie, Bassel Fleyhane, semblent faire fi du véritable tollé provoqué dans les milieux politiques et économiques par le projet d’abolition de la protection des agences exclusives. La réunion que le Premier ministre Rafic Hariri a tenue hier matin à ce propos, à sa résidence de Koraytem, avec les dirigeants des organismes économiques, avant son départ pour Amman, n’aura débouché sur aucun résultat palpable. Chacune des deux parties a campé pratiquement sur ses positions : M. Hariri a réaffirmé que le projet reste à l’ordre du jour du Conseil des ministres de demain, jeudi. Quant à la délégation des organismes économiques, elle a demandé que l’examen de ce texte par le Conseil des ministres soit reporté afin que le projet soit examiné d’une manière sérieuse et plus approfondie. Pour de nombreux observateurs, l’abolition de la protection des agences exclusives semble répondre en effet beaucoup plus à des considérations démagogiques (pour résorber l’effet TVA) qu’à des impératifs socio-économiques visant prétendument à stimuler une baisse des prix. Les consommateurs seraient en effet les premiers lésés par une telle mesure : la qualité des produits écoulés sur le marché risque de faire les frais d’un tel projet ; le service après-vente ne serait plus assuré et la marginalisation des entreprises locales au profit de gros importateurs arabes ne manquera pas d’avoir des retombées sociales particulièrement néfastes au niveau de l’emploi ainsi qu’au niveau d’autres secteurs de l’activité économique. Rien d’étonnant, par voie de conséquence, que l’on assiste à une mobilisation tous azimuts contre le projet Hariri. La réunion d’hier matin à Koraytem a groupé autour de MM. Hariri et Fleyhane tous les ténors et vétérans des organismes économiques, notamment le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth, Adnane Kassar, le président de l’Association des industriels, Jacques Sarraf, le président de l’Association des commerçants de Beyrouth, Nadim Assi, le président du Rassemblement des dirigeants et chefs d’entreprise du Liban (RDCL), M. Armand Farès, ainsi que plusieurs grands importateurs. Le Premier ministre s’est voulu quelque peu rassurant. Selon l’Agence nationale d’information, il a affirmé à ses interlocuteurs que «le gouvernement n’a nullement l’intention de se placer dans une situation conflictuelle avec les commerçants que nous considérons comme l’un des piliers de l’économie nationale». «Le gouvernement, a ajouté M. Hariri, n’a jamais accusé les commerçants de chercher à imposer un monopole. L’application des lois en vigueur ne saurait être considérée comme un monopole. Le projet de loi que le Conseil des ministres examinera jeudi, comme prélude à son approbation, ne vise nullement à porter préjudice au secteur commercial. Son but est, au contraire, d’accroître le nombre de consommateurs du fait qu’il contribue à renforcer le rôle du Liban en tant que centre de consommation dans le monde arabe». À l’issue de la réunion, M. Kassar a déclaré que la délégation avait demandé à M. Hariri de surseoir à la décision d’abolir les agences exclusives. Interrogé sur les mesures qui pourraient être prises au cas où le gouvernement irait de l’avant dans son projet, M. Kassar a déclaré : «Nous aviserons en temps opportun. Il existe plusieurs moyens pour aboutir à une solution. Nous ne pouvons pas avaliser une décision qui porte préjudice à une partie des commerçants. Dans le même temps, nous sommes pour la sauvegarde des droits des consommateurs». En réponse à une question, M. Kassar a souligné que «les prix au Liban restent, malgré tout, inférieurs à ceux pratiqués dans les pays du Golfe qui se vantent d’être parmi les pays les moins chers du monde». «Nous estimons que le droit des consommateurs est préservé», a poursuivi M. Kassar. Prié de préciser si le consommateur profitera de l’abolition des agences exclusives, M. Kassar a déclaré : «Je ne pense pas que le consommateur profitera directement et, dans le même temps, un grave préjudice sera porté à une partie des commerçants qui ont investi d’importants capitaux. Cela se répercutera sur la situation de l’emploi». Pour sa part, M. Sarraf a déclaré que M. Hariri insiste pour exécuter le projet «alors que nous insistons pour que les responsables prennent leur temps pour examiner la question». Quant à M. Assi, il a mis l’accent sur la nécessité de «respecter le secteur commercial». «L’important pour nous, a-t-il déclaré, est d’appliquer le décret 34 (de 1967) qui consacre la protection (des agences exclusives)».
Le Premier ministre Rafic Hariri et son ministre de l’Économie, Bassel Fleyhane, semblent faire fi du véritable tollé provoqué dans les milieux politiques et économiques par le projet d’abolition de la protection des agences exclusives. La réunion que le Premier ministre Rafic Hariri a tenue hier matin à ce propos, à sa résidence de Koraytem, avec les dirigeants des...