Parlement Vers la réorganisation des séances plénières place de l’Étoile

Le n°2 de l’État, Nabih Berry, a présidé hier matin une réunion regroupant les différents chefs de blocs parlementaires. Dans le but de repenser les séances plénières place de l’Étoile celles, du moins, consacrées aux débats, qu’ils soient de confiance, budgétaires, de politique générale – ces derniers pouvant se transformer en séance d’interpellation du gouvernement. Étaient présents à cette réunion : le vice-président de la Chambre Élie Ferzli, les ministres Sleiman Frangié et Négib Mikati, et les députés Walid Joumblatt, Michel Murr, Élie Skaff, Farès Boueiz et Assad Hardane. Le Premier ministre Rafic Hariri, également chef de bloc, a téléphoné pour sa part à Nabih Berry pour s’excuser de son absence (il était à Amman), et a même eu, à l’adresse du président de la Chambre, cette phrase d’anthologie : «C’est toi qui me représente à cette réunion». Enfin, Nabih Berry s’est entretenu en tête-à-tête avec le chef du bloc Hezbollah Mohammed Raad, qui a eu un certain retard à la réunion élargie, et qui a déclaré être d’accord avec tout ce qui s’était dit au cours de celle-ci. Quoi qu’il en soit, la rituelle journée de rencontre d’aujourd’hui mercredi entre le chef du Parlement et les députés sera une bonne occasion de continuer à évoquer cette réorganisation des séances plénières – notamment avec les députés indépendants. Avec, comme toile de fond, des rumeurs persistantes autour de la tenue d’une séance de débat de politique générale (de questions au gouvernement) très bientôt. Et des sources proches du n°2 de l’État estiment que cette volonté de réorganisation doit être imputée aux critiques de plus en plus croissantes contre la praxis du Parlement. La dernière en date de ces critiques ayant été axée sur le manque de cohérence total entre le fond des interventions parlementaires – qui s’étaient déchaînées contre le gouvernement – et le résultat du vote, nettement en faveur de l’équipe Hariri. Cela sans compter les nombreuses réclamations sur l’absence de séances de questions au gouvernement, nonobstant le nombre important de ces questions émises dans l’hémicycle. Voilà sans doute pourquoi Nabih Berry a réuni tout le monde, a mis tout le monde devant le fait accompli, afin de redynamiser le rôle de contrôle du Parlement. À l’endroit des différentes mesures prises par le gouvernement ou des activités des ministres. Et toujours selon ces sources proches du locataire d’Aïn el-Tiné, les idées, encore de principe, qui ont été évoquées au cours de la réunion parlent de l’éventualité de donner à tout bloc de plus de dix députés soixante minutes pour débattre du projet de budget. Et trente minutes aux blocs de moins de dix personnes. Tandis que pour les séances de questions au gouvernement, chaque bloc, en principe, disposerait de quinze minutes. Ceci réduirait la durée de chaque séance, et permettrait aux interventions d’avoir bien plus de suivi, dans le sens qu’elles ne refléteraient pas l’opinion d’une individualité mais bien celle d’un bloc dans son ensemble – que ce soit sur le plan politique, économique, social ou autre… Sauf que dans les coulisses du Parlement, toujours hier, le député de Zahlé Nicolas Fattouche a estimé que la proposition de réduire les interventions parlementaires (et de les limiter à un ou deux membres de chaque bloc) viole le règlement interne de la Chambre. Qui prévoit une demi-heure à chaque député si son intervention est écrite, et une heure si elle est improvisée. «On ne peut pas outrepasser le règlement sans l’amender», a-t-il ajouté. Quant à Élie Ferzli, il a délaré à l’issue de la réunion que l’éventualité d’une séance de questions au gouvernement se fasse à rythme mensuel ou bimensuel. «Nous voulons plus de vitalité et de dynamisme dans notre relation avec le gouvernement. Et la couverture médiatique est nécessaire», a-t-il ajouté. Notons que c’est lui-même qui avait appelé, il y a quelque temps, à redynamiser le rôle du Parlement, son rôle de contrôle notamment. Il avait d’ailleurs émis, au sujet de la performance de la Chambre, toute une série de remarques et de critiques.