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Actualités - OPINION

Vie politique Un changement de gouvernement serait contre-productif

Il existe une réponse très simple à ceux qui exigent un changement de gouvernement. C’est qu’un tel processus prend du temps, et qu’en l’état actuel des choses, ce délai serait contre-productif et ferait échec aux objectifs mêmes pour lesquels on réclame le départ du cabinet. Se basant sur les remarques et semonces que le chef de l’État a adressées au gouvernement, dont certains ministres ont été indirectement accusés de lenteur, de négligence et de désordre, des observateurs ont imputé au président le désir, sinon l’intention, de changer de gouvernement. C’était mal interpréter la pensée du président Émile Lahoud qui, tout en étant insatisfait du tour que prennent parfois les choses, n’estime pas opportun de réclamer le départ du cabinet. Cette demande, insistent les milieux proches de Baabda, émane plutôt de l’opposition, qui profite des circonstances pour lancer une campagne destinée à amplifier ses demandes et à leur donner un semblant de cohérence. C’est ainsi qu’un départ du cabinet a été réclamé à la veille du sommet de la francophonie, prévu en octobre, cette manifestation devant servir de «haut-parleur» à l’opposition. Voici une semaine, c’est le débat budgétaire qui offrait à l’opposition une tribune idéale pour critiquer le gouvernement et en réclamer le départ. Cette échéance passée, les milieux de l’opposition se plaisent à prédire que la question se posera «après le sommet arabe», laissant sous-entendre que l’éventualité est sérieusement considérée, mais qu’une échéance importante l’empêche d’être concrétisée. Toutefois les milieux du chef de l’État et ceux du chef du gouvernement sont hostiles à un changement d’équipe. Non que l’un et l’autre n’aient des remarques à faire sur le travail dans tel ou tel département ministériel, mais l’un et l’autre pensent que, concrètement parlant, le délai exigé pour un changement serait mieux utilisé à améliorer les prestations de l’équipe en place. Selon les milieux politiques, en effet, le processus normal conduisant à un changement de gouvernement et à la mise en place d’une nouvelle équipe – consultations, formation, confiance, mise en place – exigerait entre six et neuf mois, un retard préjudiciable aux mesures économiques et sociales en cours, au rodage de la TVA, au sommet de la francophonie d’octobre prochain, etc. Bref, un délai qui ferait perdre un temps précieux. Philippe ABI AKL
Il existe une réponse très simple à ceux qui exigent un changement de gouvernement. C’est qu’un tel processus prend du temps, et qu’en l’état actuel des choses, ce délai serait contre-productif et ferait échec aux objectifs mêmes pour lesquels on réclame le départ du cabinet. Se basant sur les remarques et semonces que le chef de l’État a adressées au gouvernement,...