Un député de l’UE reçu par Lahoud, Berry et Hariri Swoboda : « L’Europe aurait dû reconnaître un État palestinien il y a des années »

Le député européen Hannes Swoboda, en tournée d’information dans la région, a condamné hier les tentatives d’Israël et des États-Unis de déstabiliser le chef de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, ainsi que la destruction des infrastructures financées par l’Union européenne (UE). L’Europe aurait dû reconnaître un État palestinien «il y a des années», a-t-il affirmé. Reçu successivement par le chef de l’État, le président de la Chambre et le Premier ministre, M. Swoboda a condamné la politique du Premier ministre israélien Ariel Sharon, «contraire à la stabilité régionale» et affirmé que l’Europe «ne peut pas accepter la destruction totale de l’Autorité palestinienne». M. Swoboda, de nationalité autrichienne et vice-président du Parti des socialistes européens (PSE), a ajouté qu’«Israël est non seulement en train de détruire des infrastructures financées par l’Europe mais de sévir également dans une région proche de l’Europe». Il a estimé aussi, en accord avec la position de l’ Union européenne, que «le sort du leadership palestinien revient au peuple palestinien et non aux gouvernements israélien et américain». Ce qui revient à réclamer, comme le souhaite la France, l’organisation d’élections dans les Territoires de l’Autonomie. M. Swoboda a affirmé aussi : «Nous avons reçu de fortes demandes de la part des partisans de la paix en Israël pour un rôle plus actif de l’Europe». Il a rappelé qu’une résolution récente de l’Union européenne prévoit que si le gouvernement israélien ne modifie pas son approche régionale, «l’Europe abolirait les rapports privilégiés entre Israël et l’Union européenne, y compris les accords d’échanges commerciaux et de coopération». «Nous ne pouvons pas accepter que Sharon soit l’homme qui décide de ce qui doit se passer dans la région», a ajouté le député européen. «Nous avons souvent débattu de la question de la reconnaissance de l’État palestinien, a encore dit M. Swoboda en réponse à une question, et personnellement, je pense que ne pas avoir reconnu un État palestinien il y a des années a été une erreur». «Ce sont les pressions européennes qui ont poussé Arafat à temporiser au sujet de la proclamation de l’État palestinien, a-t-il rappelé. Le gouvernement israélien n’a pas tenu compte de cela. Ce qui signifie qu’Israël ne respecte pas la souplesse. Je pense que la proposition de la France ( au sujet de l’arrêt de toute violence et de la reconnaissance immédiate d’un État palestinien) est une excellente chose».