PRÉSIDENTIELLE FRANÇAISE - Le chef de l’État candidat à sa propre succession Chirac prend le risque de la course en tête

Jacques Chirac a pris le risque de faire la course en tête en annonçant hier à Avignon sa candidature à la présidentielle avant que son principal adversaire, Lionel Jospin, ne se déclare. «Oui, je suis candidat», a lancé le président de la République, en réponse à «une question directe et franche» que venait de lui poser l’une de ses fidèles, la maire RPR d’Avignon Marie-Josée Roig. En accélérant le rythme, alors que, dans un premier temps, certains pronostiquaient une entrée en campagne tardive, à la manière de François Mitterrand en 1988, Jacques Chirac tente de reprendre la main. Depuis quelque temps, en effet, ses partisans s’étaient inquiétés de sondages à la baisse, de la concurrence de Jean-Pierre Chevènement et de la résurgence des affaires liées au retour en France de Didier Schuller. Pour ne pas laisser leur champion sur «une mauvaise pente» et couper court à l’ouverture éventuelle d’un débat sur la légitimité de M. Chirac, ils le pressaient de se déclarer sans plus attendre. Il les a entendus. PAGE 18