Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Israël - Le chef du Hezbollah tourne en dérision les « mensonges israélo-américains » Nasrallah : « Nous avons le droit d’avoir des armes pour nous défendre »

Le ton a continué de monter hier vendredi entre le Hezbollah, ses alliés et Israël, sur fond de guerre des mots entre l’Iran et les États-Unis. Les menaces que l’Iran, puissance nucléaire à l’horizon 2005 selon Israël, fait peser sur la région, étaient avec le dossier israélo-palestinien l’un des deux grands sujets que le Premier ministre israélien Ariel Sharon a abordés avec le président américain George W. Bush à Washington. S’il est ressorti de ces entretiens que les États-Unis ne rompraient pas avec l’Autorité palestinienne, l’incertitude subsiste sur les intentions de Washington à l’égard de l’Iran, l’un des trois pays de l’«axe du mal» défini par M. Bush le 29 janvier, et de ses alliés au Liban. Selon une analyse circulant dans les milieux gouvernementaux libanais, la lutte d’influence en Iran entre conservateurs proches du guide de la révolution, l’ayatollah Ali Khamenei, et réformistes partisans du président Mohammad Khatami pourrait expliquer le durcissement américain. Les réformistes, plus sensibles à la nouvelle donne d’après les attentats du 11 septembre, auraient été prêts à se distancier du Hezbollah. Pas les conservateurs. En tout état de cause, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé hier dans un discours public que son mouvement «avait le droit d’avoir les armes appropriées» pour se défendre contre Israël. «Les menaces américano-sionistes ne nous font pas peur et nous saurons nous défendre», a-t-il déclaré au cours d’une cérémonie de remise des prix à des écoliers du Hezbollah, dans la banlieue sud. Lundi, le ministre des Affaires étrangères Shimon Peres avait affirmé que le mouvement chiite avait déployé au Liban-Sud 10 000 roquettes Katioucha d’origine iranienne capables de «frapper au cœur d’Israël». Cheikh Nasrallah a d’autre part tourné en dérision «les mensonges israélo-américaines» sur la présence présumée d’unités d’el-Qaëda (le réseau d’Oussama Ben Laden) avec le Hezbollah au Liban-Sud. «C’est ridicule et ne vous étonnez pas s’ils vous disent que le cheikh Oussama Ben Laden est apparu à Haret Hreik», a-t-il dit. «Ce sont des propos mensongers. Ce n’est pas vrai (...) et d’ailleurs comment les gens d’el-Qaëda auraient-ils pu quitter l’Afghanistan et venir au Liban? À quoi servent alors l’armée américaine et les 40 milliards de dollars affectés par l’Administration américaine» pour combattre le terrorisme ? s’est-il interrogé. De son côté, un haut dignitaire chiite, cheikh Afif Naboulsi, proche du Hezbollah, a prévenu lors d’un prêche du vendredi que «Sharon payera cher toute aventure militaire et que s’il est vrai que les missiles dont ont parlé les responsables israéliens existent, ces derniers doivent donc savoir que ces missiles sont capables de réduire à un tas de ruines les colonies de peuplement, et de ne pas épargner Tel-Aviv». Pour sa part, l’uléma Mohammed Hussein Fadlallah a estimé que «les rencontres entre George W. Bush et Ariel Sharon visent à préparer des agressions et la guerre contre tous ceux qui s’opposent à la politique israélienne». «Israël exploite le peu d’expérience du président américain et sa volonté d’utiliser la force contre le Liban, l’Irak, l’Iran et les mouvements qui prônent le jihad et la lutte contre l’occupation», a ajouté cheikh Fadlallah. Le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a, quant à lui, pris la défense de Téhéran. Rejetant toutes les accusations proférées à son encontre, il a en outre exhorté les Arabes et les musulmans à «manifester leur solidarité face aux campagnes d’intimidation israélo-américaines». Par ailleurs, le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, a souhaité que les États-Unis ne soient pas dupes «du sionisme international et de ses complots». Il a estimé que Washington se conduisait en «professeur de terrorisme traitant avec les États comme avec des élèves, dans le monde arabo-musulman en particulier».
Le ton a continué de monter hier vendredi entre le Hezbollah, ses alliés et Israël, sur fond de guerre des mots entre l’Iran et les États-Unis. Les menaces que l’Iran, puissance nucléaire à l’horizon 2005 selon Israël, fait peser sur la région, étaient avec le dossier israélo-palestinien l’un des deux grands sujets que le Premier ministre israélien Ariel Sharon a...