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Actualités - ANALYSE

Entre Washington et Beyrouth le dialogue continue

Le mutisme des autorités libanaises face aux accusations du président palestinien Yasser Arafat concernant la cargaison d’armes du Karine A a attiré l’attention de certaines sources diplomatiques. Ces sources qualifient ces propos de «très négatifs», non seulement pour le Hezbollah mais aussi pour le Liban. Car si Abou Ammar persiste à imputer la responsabilité de cette affaire au parti islamiste, les responsables libanais seront bien embarrassés quand il s’agira de recevoir le leader palestinien au sommet arabe qui aura lieu fin mars à Beyrouth ; à condition évidemment que le Premier ministre israélien Ariel Sharon consente à lever le siège de Ramallah. Les diplomates susmentionnés relèvent en outre que les États-Unis n’ont pas encore officiellement demandé d’explications au Liban concernant les accusations de Yasser Arafat. Et les sources de poursuivre : M. Arafat lui-même, les pays concernés et Israël savent très bien que la cargaison d’armes arraisonnée début janvier par Israël était destinée aux Palestiniens. Quel besoin avait-il donc d’incriminer le Hezbollah ? En effet, seul l’État hébreu tire profit de ces accusations puisqu’il pourra les brandir devant les Américains en guise de preuve concernant le prétendu «terrorisme» pratiqué par le parti intégriste. Par ailleurs, selon des informations recueillies auprès de l’ambassade du Liban à Washington, le département d’État américain n’est guère convaincu des allégations du ministre israélien de la Défense Binyamin Ben Eliezer quant à la présence de combattants d’el-Qaëda au Liban-Sud. L’Administration américaine ne croit pas non plus que des gardiens de la révolution iranienne sont déployés dans la zone frontalière, contrairement à ce que prétend le ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres. Les sources diplomatiques précitées qualifient de «bon signe» l’attitude dubitative des États-Unis à l’égard des accusations israéliennes. Selon elles, cela prouve en effet que le dialogue entre Washington et Beyrouth continue malgré tout. Le Liban aurait donc des amis au sein de l’Administration US, des amis qui seraient tout à fait disposés à aider le Liban à relancer son économie. La condition principale serait toutefois de mettre fin aux opérations militaires du Hezbollah dans le secteur des fermes de Chebaa. En tout état de cause, les mêmes sources estiment que le dialogue entre les deux États ne peut être efficace s’il se limite aux ambassades à Beyrouth et à Washington. En effet, les dossiers à débattre sont trop importants et trop nombreux. La seule divergence sur la définition du terrorisme nécessite déjà un dialogue en profondeur. Khalil FLEYHANE
Le mutisme des autorités libanaises face aux accusations du président palestinien Yasser Arafat concernant la cargaison d’armes du Karine A a attiré l’attention de certaines sources diplomatiques. Ces sources qualifient ces propos de «très négatifs», non seulement pour le Hezbollah mais aussi pour le Liban. Car si Abou Ammar persiste à imputer la responsabilité de cette...