Sud - « Des diffamations et des allégations dénuées de tout fondement » Beyrouth rejette les accusations de Peres contre le Hezbollah et l’Iran

Le Liban a rejeté hier les propos du ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres, qui avait accusé lundi l’Iran d’avoir envoyé des membres de sa garde révolutionnaire au Liban et de fournir des armes au Hezbollah. «Ces accusations ne sont pas neuves et font partie des diffamations et allégations israéliennes absolument dénuées de tout fondement», a déclaré à la presse le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud. M. Peres avait déclaré à des journalistes à New York que «les Iraniens ont fourni au Hezbollah quelque 10 000 roquettes (...) afin qu’ils puissent frapper au cœur d’Israël». «Par-dessus le marché, les Iraniens ont des Gardiens de la révolution au Liban, ce qui est illégal, contraire à la charte des Nations unies et nous allons intervenir auprès du secrétaire général à ce sujet», a ajouté M. Peres. Selon lui, l’Iran a «transformé le Liban en une poudrière, mettant en danger l’avenir» de ce pays. Le ministre iranien des Affaires étrangères Kamal Kharazi a lui aussi rejeté hier soir comme des «fabrications» les accusations de M. Peres. «Il est naturel qu’Israël considère le Hezbollah comme son ennemi, car le Hezbollah a été capable d’expulser les soldats israéliens du Liban» en mai 2000, a déclaré M. Kharazi, lors d’une conférence de presse. «Les Israéliens sont aussi célèbres dans la confection de mensonges. Ce sont des experts dans ce domaine», a ajouté le chef de la diplomatie iranienne. Cependant, l’État hébreu est revenu à la charge, accusant l’Iran de vouloir créer un «deuxième front» avec le Hezbollah au Liban, tout en assurant ne pas avoir d’intentions belliqueuses à l’égard de Téhéran. «L’Iran veut créer un deuxième front et pousse le Hezbollah à se livrer à des provocations en recourant à des tirs de défense antiaérienne contre nos appareils», a déclaré le ministre israélien des Transports Ephraïm Sneh. Selon des sources militaires israéliennes, citées par l’AFP, le Hezbollah a tiré, à cinq reprises en un mois, en direction d’avions ou d’appareils de reconnaissance israéliens sans pilote survolant la frontière libano-israélienne, en violation de l’espace aérien du Liban.