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Actualités - CHRONOLOGIE

Diplomatie - Le Premier ministre évoque une « exception libanaise » qui épargnerait au Liban les foudres américaines Hariri insiste : Pas question d’une confrontation avec les États-Unis

Le chef du gouvernement, Rafic Hariri, a de nouveau assuré hier qu’il n’était pas question pour le Liban d’en arriver à une situation de confrontation avec les États-Unis, même s’il existe des désaccords entre les deux pays sur un certain nombre de questions. Depuis plusieurs jours, le Premier ministre s’efforce régulièrement de rassurer l’opinion au sujet de l’évolution des rapports avec l’Occident en général et les États-Unis en particulier, face à une campagne américaine qui se radicalise inéluctablement contre le terrorisme dans le monde, et qui ne semble pas exclure totalement le Liban. Mais M. Hariri, tout en répétant presque quotidiennement ses assurances, ne dit pas comment on éviterait à terme une telle confrontation si Beyrouth demeurait agrippé à sa position au sujet du Hezbollah, considéré comme «terroriste» par Washington, et si, de son côté, la Maison-Blanche continuait à être entraînée loin de la modération du département d’État par les «faucons» de l’Administration, notamment par la conseillère du président George Bush pour la Sécurité nationale, Condoleezza Rice... «Une grande question se pose dans l’esprit des Libanais : allons-nous vers une confrontation entre le Liban et les États-Unis ? La réponse est non, j’en suis entièrement convaincu», a déclaré M. Hariri à une délégation du syndicat des journalistes, conduite par son président, Melhem Karam, qu’il a reçue hier au Grand Sérail. «J’en suis convaincu parce qu’il y a une exception libanaise», a-t-il insisté, sans plus de précision. «De fait, nous n’agressons personne et tous les responsables du pays font preuve de beaucoup de sagesse et de pondération», a-t-il ajouté, estimant que «cette image que tente d’imposer Israël, l’image d’une confrontation avec les Américains, est nulle et non avenue». Toutefois, M. Hariri a souligné que «la solution au problème qui se pose passe uniquement par la paix, et à ce propos je crois que vous pouvez constater que la popularité d’Ariel Sharon (le Premier ministre israélien) a commencé à reculer et qu’on commence à comprendre que sa politique ne peut pas régler le problème». «Israël veut que ses ennemis soient aussi les ennemis des États-Unis. De la sorte, l’État hébreu pense pouvoir combattre ses adversaires en recourant à la puissance américaine. Mais nous le répétons, nous avons une relation d’amitié tant avec le peuple qu’avec l’Administration américains. C’est pourquoi nous ferons tout pour empêcher Israël de profiter de cette occasion», a-t-il dit. Le Liban et les États-Unis «sont engagés dans un dialogue permanent sur toutes les questions, y compris celles où il existe un désaccord. Nous pensons d’ailleurs que le dialogue est le seul moyen utile pour parvenir aux résultats souhaitables», a-t-il dit. «On cherche à utiliser les attentats du 11 septembre pour faire pression sur nous», a poursuivi M. Hariri. «Pour notre part, autant nous pourrons déployer de capacité politique et diplomatique, mettre en branle nos relations internationales, faire preuve de perspicacité et d’aptitude au dialogue avec tout le monde, autant la situation sera meilleure pour nous», a-t-il souligné. Exposant sa vision de la paix, M. Hariri a déclaré : «Notre conception est claire et nous comprenons parfaitement qu’il n’est dans l’intérêt de personne qu’il y ait une escalade. La stabilité est souhaitable, c’est elle qui est dans notre intérêt. Aussi, il faut que tout le monde comprenne que nous voulons la paix, qu’elle est une nécessité pour la région. Mais les politiques actuelles ne sauraient donner de résultat, et cela pour une raison bien simple : l’occupation. Il y a une occupation partielle chez nous, une plus importante qui touche des territoires syriens et enfin une totale chez les Palestiniens. Or, nous l’avons dit des centaines de fois : sans qu’il ne soit mis fin à l’occupation, il n’est de solution que bancale et provisoire». Les Occidentaux ont, pour leur part, accordé la priorité à la nécessité, d’abord, de faire cesser la violence à Gaza et en Cisjordanie. Bien entendu, en ce qui nous concerne, nous n’avons aucune influence sur ce plan, que la violence cesse ou pas. Nous pouvons donner des conseils en tant qu’habitants d’une même région, mais nous n’avons d’aucune façon le moyen d’influer sur la scène palestinienne. Enfin, au sujet du Liban-Sud, M. Hariri a noté que la nature de la mission de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) «n’a pas été modifiée». «Tout ce qui a été décidé, c’est une réduction de ses effectifs», a-t-il dit, assurant que le dialogue «se poursuit aussi avec l’Onu, comme avec les Américains et les Européens». Commentant les propos tenus la veille par le représentant du secrétaire général de l’Onu au Liban-Sud, Staffan de Mistura, qui avait critiqué les «violations» commises des deux côtés de la ligne bleue, tracée par les Nations unies au lendemain du retrait israélien, en mai 2000, M. Hariri a dit : «Nous savons que la situation est très délicate dans la région et nous sommes soucieux d’agir en en tenant compte. Mais, d’autre part, pas un dirigeant libanais n’est prêt à accepter sans broncher de voir Israël avoir la haute main sur l’espace aérien libanais».
Le chef du gouvernement, Rafic Hariri, a de nouveau assuré hier qu’il n’était pas question pour le Liban d’en arriver à une situation de confrontation avec les États-Unis, même s’il existe des désaccords entre les deux pays sur un certain nombre de questions. Depuis plusieurs jours, le Premier ministre s’efforce régulièrement de rassurer l’opinion au sujet de...