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Actualités - CHRONOLOGIE

Le sort du Hezbollah tributaire du débat international sur la paix

Le sort du Hezbollah ainsi que l’ensemble du dossier des fermes de Chebaa et des réfugiés palestiniens au Liban sont quelque peu tributaires d’un vaste débat international qui marque actuellement l’évolution de la conjoncture au Proche-Orient. C’est ce que relève une source diplomatique libanaise, qui indique que deux thèses antinomiques s’opposent en ce qui concerne la crise régionale et les moyens d’aboutir à une paix globale avec Israël. Les États-Unis et Israël estiment qu’il est nécessaire, dans le contexte présent, d’éradiquer de façon quasi définitive le terrorisme dans la région, et dans le monde, en général, avant de plancher sur la solution au conflit israélo-arabe. Les tenants de cette thèse reflètent principalement un important courant israélien qui affirme que la paix ne saurait être instaurée tant que les mouvements radicaux et fondamentalistes continuent de sévir dans plus d’un pays du P-O. Cette thèse a été défendue ces dernières années par les différents gouvernements israéliens qui se sont succédé au pouvoir depuis le mandat de l’ancien Premier ministre Benyamin Netanyahu. Il paraît évident que l’actuel chef du gouvernement israélien, Ariel Sharon, base sa stratégie d’action sur un tel point de vue. Les dirigeants israéliens soulignent sur ce plan que «la sécurité est une condition sine qua non à la paix». Ils précisent à ce sujet que les expériences égyptienne et palestinienne ont apporté la preuve que l’instauration d’une paix durable passe d’abord par la mise au pas des courants extrémistes. En Égypte, à titre d’exemple, l’accord de paix conclu du temps du président Anouar Sadate n’a pas encore débouché sur une normalisation totale au niveau populaire, en raison du fait que les intégristes redoublent d’efforts afin de torpiller le climat de paix entre Israël et l’Égypte. De la même manière, le Hamas et le Jihad islamique dans les territoires palestiniens multiplient les opérations-suicide contre les civils israéliens dans le but de couper court à toute perspective de paix entre l’État hébreu et les Palestiniens. Par le fait même, affirment les dirigeants israéliens, il faut d’abord éradiquer ces mouvements radicaux afin de paver la voie à une paix durable dans la région. Cette thèse est actuellement défendue également par l’Administration Bush qui mène une guerre totale contre le terrorisme international. Avant les attentats du 11 septembre, Washington ne partageait pas totalement le point de vue israélien concernant la priorité à accorder à la sécurité par rapport à la paix. Les États-Unis soulignaient à ce propos que la paix et la sécurité devaient aller de pair. Mais à la lumière des retombées des événements du 11 septembre, Washington semble avoir modifié son attitude et estimerait que la priorité au stade actuel doit être accordée à la lutte contre toutes les organisations terroristes dans le monde. Les pays arabes prennent, à l’évidence, le contre-pied de cette thèse américano-israélienne. Ils soulignent sur ce plan que le seul moyen de mettre un terme à l’extrémisme dans la région est d’aboutir à une paix globale avec Israël. Pour les dirigeants arabes, la politique suivie par le gouvernement de M. Sharon ne fait qu’accroître la frustration ainsi que le sentiment d’injustice et de désespoir au sein d’une large frange de la population arabe. C’est ce sentiment de frustration qui nourrit l’extrémisme et qui entretient le sentiment d’hostilité envers Israël. C’est dans la mesure où les aspirations et les revendications légitimes de la population palestinienne seront satisfaites que l’on pourra défricher le terrain pour faciliter la réalisation d’une paix stable entre l’État hébreu et ses voisins arabes. Ce débat international sous-tend en filigrane le débat local autour de l’action du Hezbollah et de la politique à suivre au sujet du contentieux relatif aux fermes de Chebaa. Le pouvoir libanais souligne sur ce plan que le Hezbollah ne devrait démanteler son appareil militaire que lorsque les forces israéliennes auront évacué les fermes de Chebaa et lorsque l’État hébreu aura trouvé une solution acceptable au problème des réfugiés palestiniens. C’est à cette seule condition que le pouvoir central pourra sévir à l’égard du Hezbollah au cas il refuserait, après le retrait de Chebaa, de mettre un terme à ses activités militaires. D’une certaine façon, l’attitude du gouvernement libanais concernant le sort qui devrait être réservé au Hezbollah dépend ainsi de l’issue du débat international sur les moyens d’aboutir à une paix stable et durable. Reste à savoir si le Liban peut attendre qu’un tel débat soit définitivement tranché. Émile KHOURY
Le sort du Hezbollah ainsi que l’ensemble du dossier des fermes de Chebaa et des réfugiés palestiniens au Liban sont quelque peu tributaires d’un vaste débat international qui marque actuellement l’évolution de la conjoncture au Proche-Orient. C’est ce que relève une source diplomatique libanaise, qui indique que deux thèses antinomiques s’opposent en ce qui concerne la...