Dossier régional - Peres accable l’Iran et la Corée du Nord dans une interview au « Herald Tribune » Tel-Aviv accuse Téhéran d’avoir fourni 8 000 katiouchas au Hezbollah

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Shimon Peres, a accusé l’Iran d’avoir fourni à la milice du Hezbollah près de 8 000 roquettes de type katioucha à longue portée, capables d’atteindre un grand nombre de villes en Israël. Dans une interview publiée par le quotidien américain International Herald Tribune, le chef de la diplomatie israélienne a affirmé que «ces roquettes, d’une portée de 20 à 70 kilomètres, ont été livrées au cours du dernier semestre (de l’année 2001) et constituent une menace directe pour Israël». «Si le Hezbollah pense qu’il pourra tirer ces roquettes contre Israël à partir du Liban, alors nous devons avertir le Liban» qu’Israël n’acceptera pas un tel comportement, a-t-il prévenu. Se fondant sur des sources crédibles de services de renseignements, M. Peres a encore déclaré : «L’Iran a reçu un vieux missile nord-coréen de type Shihab-3, d’une portée de 1 200 kilomètres, et à présent les deux pays essaient de produire un missile balistique d’une portée de 10 000 kilomètres qui pourrait menacer l’Amérique du Nord». Selon le Herald Tribune, qui cite des diplomates ayant requis l’anonymat, M. Peres a fait état de ces données lors d’un entretien avec le secrétaire d’État américain Colin Powell. Par ailleurs, M. Peres a déclaré à des journalistes, à l’issue d’un entretien à New York avec Kofi Annan, que «l’Iran a envoyé au Liban des membres des gardiens de la révolution iranienne». «L’Iran a transformé le Liban en une poudrière, mettant en danger l’avenir du Liban, a-t-il déclaré. Les Iraniens ont des gardiens de la révolution au Liban, ce qui est illégal, contraire à la Charte des Nations unies et nous allons intervenir auprès du secrétaire général». Interrogé, d’autre part, dans son interview au Herald Tribune sur les chances d’un cessez-le-feu israélo-palestinien, M. Peres les a estimées à «trois ou quatre sur une échelle de dix». Il a d’autre part indirectement critiqué les récents propos du Premier ministre israélien Ariel Sharon dans lesquels celui-ci disait regretter de ne pas avoir «liquidé» le président palestinien Yasser Arafat alors qu’il l’assiégeait à Beyrouth en 1982. «Je pensais à l’époque qu’il ne fallait pas tuer Arafat, et je le pense toujours aujourd’hui (...). Je crois qu’il serait sage pour Arafat d’arrêter les gens qui ont tué un ministre israélien (Rehavam Zeevi, Tourisme, le 17 octobre à Jérusalem)». M. Peres a accordé cette interview à l’International Herald Tribune en marge du Forum économique mondial à New York, auquel il participe.