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Actualités - ANALYSE

Pierre Hélou : « Un changement de gouvernement pour quoi faire ? »

Un changement de gouvernement ne réglera pas la crise par laquelle passe le pays. Il faut abolir la troïka et mettre fin aux luttes d’influence entre les trois principaux responsables et au clientélisme administratif qui les accompagnent, comme aussi définir plus rigoureusement les attributions de ces responsables. C’est, en bref, ce que pense le ministre d’État Pierre Hélou. Un changement de gouvernement ne produirait qu’un effet momentané et fictif, estime M. Hélou, qui précise : «Le gouvernement actuel est composé à la base de ministres provenant de quatre courants, ceux du chef de l’État, du président de la Chambre, du Premier ministre et enfin du courant du député Walid Joumblatt. Tout nouveau gouvernement devra nécessairement refléter ce même équilibre. À quoi bon alors changer de gouvernement ? Nous n’aurions fait que remplacer des visages par d’autres, mais le dysfonctionnement restera le même». Pour sa part, ajoutant sa pierre à l’édifice d’un possible changement de gouvernement, M. Ghassan Salamé, ministre de la Culture, après avoir été reçu par M. Walid Joumblatt à Moukhtara, a jugé beaucoup plus utile des remaniements ministériels qui ne remettraient pas en question la stabilité politique, tout en donnant de nouvelles impulsions à l’action du gouvernement. Le ministre du Travail, Ali Kanso, a affirmé hier qu’«un changement de gouvernement ne peut se produire que d’un commun accord entre les trois présidents», et qu’il ne voyait pas pour le moment «d’horizon pour un tel changement». M. Kanso a admis par ailleurs que le gouvernement a «commis des erreurs» et «n’a pas été par moments à la hauteur», mais a jugé «néfastes pour l’économie et malencontreuses pour l’image publique du Liban» les campagnes antigouvernementales. Enfin, une déclaration du député Émile Lahoud hostile à la campagne en faveur d’un changement gouvernemental donne le ton de ce que l’on pense en haut lieu à ce sujet. «Cette campagne ne sert pas l’intérêt national politique ou économique, a déclaré M. Lahoud. Qui donc a intérêt à entraver les travaux du Conseil des ministres ?» Et d’ajouter qu’«en cette heure difficile et délicate, les efforts doivent se conjuguer au service de l’intérêt supérieur du Liban et s’écarter de tout ce qui sert quelques intérêts privés». Et M. Lahoud de conclure en affirmant que s’il existe un désir de changer le gouvernement, ce désir devrait «se manifester à la Chambre, plutôt qu’à travers des campagnes qui nuisent au Liban et aux Libanais».
Un changement de gouvernement ne réglera pas la crise par laquelle passe le pays. Il faut abolir la troïka et mettre fin aux luttes d’influence entre les trois principaux responsables et au clientélisme administratif qui les accompagnent, comme aussi définir plus rigoureusement les attributions de ces responsables. C’est, en bref, ce que pense le ministre d’État Pierre...