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Actualités - OPINION

Vie politique - Laisser-aller au sein de l’Exécutif Lahoud a appelé le gouvernement à se ressaisir

Les propos tenus par le président de la République, le général Émile Lahoud, au cours du Conseil des ministres, dimanche dernier, seraient, aux dires de plusieurs ministres, un discours improvisé, né d’une réaction spontanée face au laisser-aller qui semble régner en maître au sein de l’Exécutif. Ces propos constitueraient également un bilan de l’action du gouvernement depuis sa formation avec, toutefois, des remarques précises sur les échecs enregistrés et la non-application des résolutions adoptées. Alors que les ministres débattaient des revendications syndicales et des dossiers en suspens sans jamais s’attaquer au cœur du problème, les mêmes sources ministérielles ont relevé l’intervention remarquée du ministre de l’Information Ghazi Aridi qui a déclaré qu’il était temps de passer aux sujets essentiels, de «mettre le doigt sur la plaie» et de définir les réalisations accomplies par le gouvernement depuis le début de son mandat. M. Aridi a constaté la faillite du gouvernement à remédier aux différents problèmes auxquels il fait face, aux niveaux de l’excédent de fonctionnaires et de la fourniture du courant électrique, entre autres. Le ministre de l’Information devait ensuite énumérer la liste des échecs essuyés, tout comme s’il était un opposant cherchant à dénigrer le gouvernement. Interrompant M. Aridi, le chef de l’État est intervenu, précisant qu’il aurait souhaité retarder son discours jusqu’à la fin des débats sur le budget. Mais, a-t-il ajouté, comme M. Aridi a entrepris de mettre en évidence certains aspects importants de la prestation ministérielle, «je ne puis que partager son avis sur ce sujet et sur l’impuissance du gouvernement à faire face aux problèmes qui se posent, malgré toutes les mises en garde adressées aux ministres concernés». Les sources ministérielles estiment que les propos du chef de l’État constituent un cri du cœur destiné à sortir le gouvernement de sa léthargie et à l’encourager à trouver les solutions adéquates. Le ministre d’État Pierre Hélou qui, depuis de long mois déjà, tente de mettre en garde contre la faillite du gouvernement, estime que le président Lahoud ne serait pas intervenu s’il n’était pas persuadé que la coupe a débordé et s’il n’était pas persuadé de l’échec du gouvernement. D’autre part, certains milieux politiques se demandent pourquoi la campagne antigouvernementale coïncide avec certains propos sur un éventuel changement ministériel, qui surviendrait à l’issue du prochain sommet arabe qui doit se dérouler à Beyrouth, en mars prochain. Des cercles politiques généralement bien informés assurent que cette campagne et ces propos n’ont pour but que d’exercer des pressions sur le Premier ministre Rafic Hariri dans le dessein de lui faire assumer la responsabilité de l’échec. Des sources gouvernementales, de leur côté, attribuent ces critiques à une détermination à vouloir établir une séparation entre le pouvoir et le gouvernement et à assurer que le rôle du pouvoir consiste à exercer un contrôle sur les institutions publiques et les prestations du gouvernement. Philippe ABI AKL
Les propos tenus par le président de la République, le général Émile Lahoud, au cours du Conseil des ministres, dimanche dernier, seraient, aux dires de plusieurs ministres, un discours improvisé, né d’une réaction spontanée face au laisser-aller qui semble régner en maître au sein de l’Exécutif. Ces propos constitueraient également un bilan de l’action du...