Liban-Russie - Le président de la Douma confère avec des journalistes Seleznev : « Bush s’est intronisé procureur général du monde »

Le président de la Douma, M. Guennadi Seleznev, actuellement en visite officielle au Liban, recevant hier des journalistes à un petit déjeuner de travail auquel il les a conviés à l’hôtel Mariott, s’est montré critique à l’égard du président américain «qui n’a pas été conséquent avec les déclarations qu’il avait faites», qui «s’est intronisé procureur général du monde» et qui «est incapable d’adresser la moindre mise en garde à Israël pour lui expliquer tous les dangers de la répression qu’il exerce à l’encontre des Palestiniens». Étaient notamment présents les présidents des Ordres de la presse et des journalistes, MM. Mohammed Baalbacki et Melhem Karam. «Les choses ne peuvent pas se poursuivre ainsi dans les Territoires, a indiqué le chef de la Douma, tous les moyens sont déployés pour permettre aux deux parties de revenir à la table des négociations. Pour notre part, nous n’avons pas modifié d’un iota notre position sur la question : des résolutions du Conseil de sécurité attendent d’être appliquées et tant que les chars sont là, un retour aux négociations nous semble plus qu’improbable». M. Seleznev a rappelé que «sur cette question il existe une véritable alliance entre son pays, la Ligue arabe et l’Organisation de la conférence islamique». Par ailleurs, le président du Législatif de la Fédération de Russie a déclaré «regretter» que le président américain n’ait pas été conséquent avec les déclarations qu’il a faites à ce sujet mettant en garde contre les dangers d’une guerre aux risques incalculables. «Le président américain n’a pas tiré les conséquences qui s’imposent suite à sa déclaration, a-t-il dit. Les États-Unis n’exercent aucune pression sur Israël. Ils ne font même pas le minimum qui leur ait demandé pour expliquer aux Israéliens qu’ils sont sur une mauvaise pente. Et là, il faut que le président américain réalise que cette guerre risque de faire entrer le monde dans un tourbillon aux conséquences les plus graves». Le président de la Douma, qui a expliqué que son pays n’a pas d’initiative à présenter dans l’immédiat, a rappelé que dans l’état actuel des choses, l’Onu reste la meilleure référence pour sortir l’impasse dans laquelle la région est enfermée. «Pour nous, la voix de l’Onu reste la référence par excellence pour tenter une sortie de la crise, a expliqué M. Seleznev. Il serait aussi opportun de redéfinir le rôle des Casques bleus. Le Conseil de sécurité peut appeler à une réunion informelle pour sonder les avis des différents pays. Personne ne doit être marginalisé. De toute façon, il me semble qu’Israéliens et Américains sont convaincus que cette guerre ne peut aboutir, aussi faut-il s’attendre à ce que les cycles de violence se succédent avec leur lot de victimes innocentes».