Rechercher
Rechercher

Actualités

Le pouvoir confronté à de nouveaux défis

La décision du Conseil de sécurité des Nations unies de renouveler le mandat de la Finul pour une nouvelle période de six mois, expirant le 31 juillet prochain, avec une réduction de ses effectifs à 2000 casques bleus d’ici à la fin de l’année, marque, dans une certaine mesure, un tournant pour le Liban. Les observateurs n’ont pas manqué de relever que la Syrie – qui est membre du Conseil de sécurité depuis le début de l’année – a voté elle aussi pour cette résolution onusienne qui non seulement prévoit la réduction des effectifs de la Finul, mais appelle également à un déploiement de l’armée libanaise à la frontière avec Israël. Ironie du sort : Damas a voté en faveur de cette décision alors même que le pouvoir libanais, par la voix du chef de la diplomatie Mahmoud Hammoud, déplorait la teneur de la résolution en question. En tout état de cause, le Liban est confronté aujourd’hui à de nouveaux défis. La réduction des effectifs de la Finul impose désormais à toutes les fractions locales de respecter la ligne bleue tracée par les experts des Nations unies le long de la frontière, au lendemain du retrait israélien du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest, en mai 2000. Les parties locales se doivent ainsi de collaborer avc les casques bleus afin d’éviter toute détérioration dans la région méridionale. Une telle coopération en vue de stabiliser la situation au Sud paraît d’autant plus nécessaire dans les circonstances présentes que des voix se sont élevées au cours des derniers jours, dans certains camps de réfugiés palestiniens, réclamant l’ouverture d’un front au Liban-Sud contre Israël en vue de soutenir l’intifada dans les territoires autonomes palestiniens. Les milieux diplomatiques occidentaux à Beyrouth soulignent à cet égard que la conjoncture explosive au Proche-Orient, du fait de la vive tension israélo-palestinienne, impose au gouvernement libanais de tout mettre en œuvre afin de restaurer son autorité dans l’ancienne zone occupée. Cela implique nécessairement, aux yeux de ces mêmes sources diplomatiques, que les forces légales libanaises, plus particulièrement l’armée, doivent être les seuls maîtres du terrain au Liban-Sud. En clair, la milice du Hezbollah, considérée par les États-Unis comme une organisation terroriste, devrait céder la place aux troupes régulières car la présence des miliciens intégristes à quelques mètres de la ligne bleue tracée par l’Onu risque de replonger le Liban-Sud dans un cycle infernal de violence, ce qui ne manquerait pas de rendre intenable la situation de la Finul. Ces milieux diplomatiques soulignent encore que si le Conseil de sécurité a avalisé le rapport du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, concernant la réduction des effectifs de la Finul à 2 000 casques bleus, c’est principalement pour inciter le pouvoir au Liban à assumer ses responsabilités en déployant les troupes régulières le long de la frontière avec Israël. Il reste qu’un différend oppose à ce propos les États-Unis et l’Onu d’une part, au gouvernement libanais d’autre part. Washington et les Nations unies affirment en effet qu’Israël a bel et bien appliqué la résolution 425 du Conseil de sécurité en se retirant de la zone qu’elle occupait et que le différend sur les fermes de Chebaa relève du contentieux avec la Syrie plutôt que du dossier du Liban-Sud. Le pouvoir libanais, par contre, estime que la résolution 425 n’a pas été totalement appliquée du fait qu’Israël maintient sa présence dans le secteur des fermes de Chebaa. À ce litige est venu s’ajouter, depuis le 11 septembre dernier, le conflit apparu entre Washington et Beyrouth au sujet du sort du Hezbollah et de la nature de son action militaire. L’année 2002 devrait être, dans le contexte régional et international présent, celle du Hezbollah et du règlement définitif du problème qui reste en suspens au Liban-Sud. La marge de manœuvre du gouvernement se réduit de jour en jour. Le pouvoir se doit ainsi de faire rapidement des choix. L’avenir du pays en dépend dans une large mesure. Émile KHOURY
La décision du Conseil de sécurité des Nations unies de renouveler le mandat de la Finul pour une nouvelle période de six mois, expirant le 31 juillet prochain, avec une réduction de ses effectifs à 2000 casques bleus d’ici à la fin de l’année, marque, dans une certaine mesure, un tournant pour le Liban. Les observateurs n’ont pas manqué de relever que la Syrie – qui...