Liban-Russie – Le président de la Douma s’entretient avec le chef de l’État, Hariri et Berry Seleznev appelle à la tenue d’une conférence internationale pour définir le terrorisme (PHOTO)

Le président de la Douma, Guennadi Seleznev, actuellement en visite au Liban sur invitation du Parlement, a plaidé hier en faveur de la tenue d’une conférence internationale pour la définition du concept de terrorisme international «afin que nul ne puisse expliquer et définir ce concept comme il le veut». La Russie et le Liban «rejettent le terrorisme international, un concept que certains définissent de manière incorrecte», a souligné M. Seleznev, en faisant allusion aux listes américaines à ce sujet. Appelant Israël à «appliquer toutes les résolutions de l’Onu et à respecter les accords découlant de la conférence de Madrid», le président de la Douma a par ailleurs estimé «qu’il est normal que la résistance se poursuive au Liban tant qu’il y a encore des territoires occupés». M. Seleznev a été reçu par le président de la République, le général Émile Lahoud, avec qui il a évoqué les relations bilatérales et la situation au plan régional. Le président Lahoud a remercié la Russie «pour ses prises de position favorables au Liban et à sa lutte pour la libération de ses territoires de l’occupant israélien». Il a également évoqué «le soutien russe aux résolutions de l’Onu allant dans ce sens». Le chef de l’État a indiqué que les résolutions internationales prises au cours des années précédentes n’avaient pas toutes été appliquées et a mis l’accent sur «les efforts déployés par Israël pour faire échouer, par le biais de sa politique hostile fondée sur la force, toutes les tentatives de relance du processus de paix». Selon lui, une telle politique «ne peut être à l’origine de la paix», mais pourrait tout au contraire «entraîner la région dans une guerre de longue durée». Il a par ailleurs plaidé en faveur du droit au retour des réfugiés palestiniens conformément à la résolution 194 du Conseil de sécurité et par la nécessité de «récupérer le Golan syrien et les hameaux libanais de Chébaa», estimant qu’il «n’y aura pas de paix régionale tant qu’une terre arabe est encore occupée». Le président Lahoud a également appelé «la communauté internationale à empêcher Israël de mettre à profit les événements du 11 septembre dernier pour poursuivre sa politique hostile aux pays arabes (…)». Le chef de l’État a enfin déclaré attendre la visite à Beyrouth du président russe, Vladimir Poutine, véritable consécration de la coordination entre le Liban et la Russie. Solidarité libano-russe De son côté, M. Seleznev a exprimé la solidarité de son pays avec le Liban, évoquant la pente raide sur laquelle glisse rapidement le Proche-Orient, au point qu’il s’agit presque d’une «guerre réelle et permanente». Il a en outre affirmé que son pays «avait indiqué à Israël que la paix ne se réaliserait pas tant qu’une terre arabe serait occupée», assurant que le président Poutine et le gouvernement russe suivent la situation de près. À l’issue de la rencontre, M. Lahoud a remis à M. Seleznev l’Ordre du Mérite libanais. Le président de la Douma s’est ensuite entretenu avec le président de la Chambre du commerce, Adnan Kassar, puis avec le président de l’Association des industriels, Jacques Sarraf, avec qui il a évoqué les relations bilatérales au plan économique. M. Kassar a appelé les investisseurs russes à profiter du climat favorable qui existe au Liban, mettant également l’accent sur la nécessité de donner un coup de fouet aux échanges commerciaux entre les deux pays. M. Sarraf a pour sa part plaidé en faveur d’un échange en matière d’expertise au niveau des services, notamment en ce qui concerne l’énergie, le secteur bancaire ou la lutte contre les incendies de forêt. Suite à quoi M. Seleznev a dressé un bilan de l’économie russe depuis 1997. Il a ensuite été reçu par le Premier ministre, Rafic Hariri, avec qui il a évoqué les derniers développements au plan régional. Aucune déclaration n’a été faite à l’issue de la rencontre. Le chef du Législatif russe s’est également rendu place de l’Étoile, où il a assisté pendant quelques minutes au débat budgétaire (voir par ailleurs) avant de se réunir avec son homologue libanais, Nabih Berry, en présence du ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, et d’une délégation de députés russes et libanais. Dans une conférence de presse commune, MM. Seleznev et Berry ont évoqué le soutien russe au droit au retour des Palestiniens, à la libanité des fermes de Chébaa, à l’application de la résolution 425 et à la paix juste et globale. M. Seleznev a enfin été reçu par le métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audeh, avec qui il a évoqué les relations qui unissent l’Église orthodoxe russe à l’Église d’Antioche. «Le Liban est le seul pays arabe où nous pouvons entendre les cloches sonner et où coexistent les différentes communautés. Nous souhaitons qu’il en soit toujours ainsi», a-t-il indiqué, avant de quitter l’archevêché.